Chapitre 24

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Une semaine et quelques jours ont passé depuis l'incident. Stacy, à présent calmée, a pu rentrer chez elle. L'état de Kurt s'est amélioré malgré le fait qu'il soit toujours dans le coma. Selon le docteur, il n'y a pas eu d'hémorragie interne, ce qui donne de l'espoir pour son rétablissement.

Ces deux derniers jours, la blonde l'a passé à l'hôpital, au chevet de Kurt mais aussi chez lui pour tenir compagnie à ses filles. Pour le reste du temps, elle s'est mise à travailler comme une force née. Sa culpabilité n'a pas cessé de croître en elle chaque fois qu'elle mettait pied dans cette pièce. Le voir respirer par le biais des machines a raviver plein de souvenirs douloureux. Voir les larmes dans les yeux de ces jeunes enfants, c'était comme recevoir un poignard dans le cœur.

Encore ce matin, elle se préparait dans sa salle de bain afin de récupérer les petites — Amandine s'étant portée volontaire pour les distraire un peu — pour ensuite retourner au bureau. Étant donné qu'après Kurt, c'est à elle que revient la gestion de l'entreprise, avec l'aide de Lupita, elle a décidé de maintenir les choses à point. Une robe noire assez stricte et des sandales à talons font office de tenue pour la jeune blonde, son accoutrement reflète vraiment ses pensées. Elle attache ses cheveux en queue de cheval haute, mets juste un peu de poudre et sort de la maison.

Même pour les repas, la jeune femme a changé son rythme. Dès son réveil, elle pense boulot, avant de dormir, elle pense boulot. À cause de l'accident, elle est retourné dans ses anciennes habitudes. Sauf que celles-ci ne sont plus aussi strictes puisqu'elle doit s'occuper de deux petites filles adorables.

Lorsque le taxi la dépose devant la résidence Lans, elle descend et sonne à la porte. Depuis l'accident, elle ne parvient pas à prendre le volant sans se rappeler de la tragédie. L'état de Kurt est déjà un mauvais souvenir de cet incident. Marie vient l'ouvrir, accompagnée de deux blondinettes surexcitées.

— Stacy ! On t'attend depuis un moment, débitent-elles à vive allure.

Elle embrasse chacune d'elles en souriant avant de saluer la gouvernante.

— Bonjour Marie.

— Bonjour Miss Da Silva, j'ai préparé leurs affaires. Madame Lans m'a dit qu'elle passerait les voir chez votre sœur pendant le weekend.

Celle-ci la conduit dans le séjour, afin de mettre des pardessus aux enfants. Même avec la chaleur, il fait souvent frisquet le matin.

— Je vous remercie, dit la blonde. Ma sœur est ravie de les recevoir pour tout le temps qu'il faudra.

— Et vous, comment est-ce que vous allez ? demande la gouvernante, après lui avoir servi un verre d'eau.

— La pression est trop forte pour moi, répond Stacy. En ce moment je suis tellement à cran ! Je ne sais pas vraiment où donner de la tête. Heureusement que les collaborateurs de la compagnie sont indulgents et que les employés n'ont pas besoin que l'on court après eux pour leur dicter quoi faire.

— Monsieur m'a souvent parlé de votre efficacité au sein de la compagnie. Moi-même j'ai entendu parler de vous à plusieurs reprises. Je suis sûre que vous vous en sortirez. Vous êtes très forte.

— Merci beaucoup, Marie. Ça me conforte vraiment de t'entendre dire ça.

— De rien, Miss.

Après avoir récupéré tout ce qu'il fallait, la blonde file en direction de la maison de sa sœur. Pendant tout le trajet, les filles chantent à tue-tête les paroles des chansons qui passent à la radio.

Dès que la porte d'entrée s'ouvre, la petite Cassie se rue sur les nouvelles arrivantes.

— Je n'y crois pas ! s'exclame Cassie. Maman m'a dit que vous viendrez mais je ne croyais pas. Vous êtes vraiment là. Venez, je vous emmène dans ma chambre.

Elle m'a donnée son coeurWhere stories live. Discover now