Chapitre 12

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Quand elle arrive chez sa sœur, Stacy est quelque peu chamboulée. C’est vrai qu’elle n’avait pas vécu de nouvelle crise depuis un bon moment, mais quand ça vient, ça laisse des traces.

— Mais qu’est-ce que t’as ? Pourquoi tu parais si pâle ? demande l’aînée, inquiète pour sa sœur.

— Je ne saurais comment t’expliquer le pourquoi. Mais ce que tu dois savoir, c’est que j’ai fait une crise avant la réunion chez mon patron. Il m’a envoyé ici parce qu’il avait une urgence. Je n’ai pas cherché à savoir comment il connaît ton existence, tout ce que j’ai en tête c’est de décompresser.

— Ok, on se voit tout à l’heure. Tu peux utiliser ma salle de bain personnelle, tu y seras au calme. Surtout, prévient moi si tu as un soucis.

Amandine embrasse sa sœur et elle en profite pour se réfugier dans la cuisine. La connaissant, elle sait pertinemment que Stacy a besoin de souffler un moment.

La benjamine se dirige aussitôt vers la salle d’eau, elle se fait couler un bain chaud, verse de l’eau de rose et quelques pétales, et elle s’y plonge dès que c’est prêt.

La pièce est unique en son genre. Le rose bonbon et le blanc dominent beaucoup. C'est peut-être une salle de bain, mais elle ressemble beaucoup à une salle de repos. Il ne manque que les masseurs et les cabines pour que ça ressemble à un spa. Il y a le jacuzzi, un coin pour faire du sport, une mini placard avec serviettes, tapettes de douches et plusieurs shampooings parfumés. C'est si paisible et si calme qu'elle ne prête plus attention aux bruits extérieurs.

Devant tout le monde, la jolie blondinette est très forte, mais parfois, elle perd le contrôle et le meilleur moyen de ne pas sombrer c’est de se relaxer. Alors, quoi de mieux qu’un bon bain aux senteurs aphrodisiaques !

Dès qu’elle immerge, laissant juste sa tête hors de l’eau, son corps est parcouru d’un frisson d’extase. C’est si bon de ressentir la chaleur de l’eau sur sa peau. Prendre le temps de décompresser, c’est aussi se souvenir de beaucoup de choses. Alors, quand ceux-ci remontent à la surface, elle ne peut rien faire d’autre que de les revivre.

« Flashback

Cela faisait déjà trois mois que le docteur lui avait annoncé la nouvelle mais, Stacy ne se faisait pas encore à l'idée que son cœur était malade.

— Je veux que tu arrêtes de te morfondre, ma chérie. Je sais que c’est difficile pour toi, mais il faut aller de l’avant.

— Laisse tomber, Océane. Je ne veux pas voir ce docteur. Je ne sais pas ce qui vous prend mais moi je t’assure que je ne suis pas malade.

Le déni. Voilà dans quoi elle s’était enfermée. Elle ne voulait pas y croire. Comment une fille aussi sportive et joueuse qu’elle pouvait avoir une telle maladie.

Pourtant, malgré tous les efforts qu’on fait pour aller bien, pour être en bonne santé et pour mieux vivre, une situation plus grande que notre entendement arrive à nous surprendre. Même le plus fort des hommes peut se retrouver au pied du mur. La maladie tout comme la mort sont des éléments imprévisibles. Tout comme la vie en fait !

— Stacy, ça fait trois mois que tu ne sors plus. Dès le début des vacances, tu t’es enfermée ici. Tu ne sors plus, tu ne manges presque plus, tu t’es déjà coupée les cheveux à plusieurs reprises sans oublier tes blessures. Veux-tu continuer à vivre comme ça ? Parce que moi, j’en peux plus. Je veux retrouver ma meilleure amie.

Stacy se lève du canapé qu’elle n’a pas quitté depuis une semaine. Cette pièce est aussi sombre que ses sentiments en ce moment, les rideaux sont tous baissés.

Elle m'a donnée son coeurWhere stories live. Discover now