Chapitre 18

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Quand Kurt reçoit son jus d'orange, il ne le bois pas aussitôt. Il retire sa veste et il se passe de l'eau sur le visage. Malgré l'air conditionné, la chaleur de juillet est encore très présente.

Il se lève devant la baie vitrée, face à la vue magnifique devant lui. Il prend une gorgée de jus qui le rafraîchit instantanément. Il fixe du regard un bateau au bord de la plage, ses pensées dirigées vers ce foutu défi. Pour quelle raison se laisse t-il mener par le bout du nez. Il a parfaitement le droit de refuser de faire ça. Mais au fond de lui, il sait qu'il est heureux d'agir de la sorte. C'est comme si un poids avait été enlevé de ses épaules. Un poids bien lourd quand on y pense...

Depuis son jeune âge, il a toujours été doux et même un peu timide. Avant sa rencontre avec Molina, c'est à dire quand il avait débuté sa carrière d'homme d'affaires, il ne haussait jamais le ton. Il savait être ferme sans crier. Mais depuis qu'il s'est mis avec elle, beaucoup de choses l'ont chagriné, et il a changé. Une mauvaise influence direz-vous ?

Cependant, cela ne signifie pas qu'il ne l'aimait plus. Molina était une femme magnifique aux bonnes intentions. Elle aimait beaucoup la musique, la nature, les enfants. Elle était d'une douceur. C'était une fervente battante des droits de l'homme sauf qu'elle avait grandi dans un monde de Bourges. Bien que tous les riches ne sont pas mauvais, sa famille à elle était presque raciste envers ceux qui n'ont pas d'argent. Elle avait donc tendance à hausser le ton si quelque chose ne lui plaisait pas. Elle aimait dominer et ça, c'était l'une des raisons de leurs disputes. Mais bon, après autant d'années passées ensemble, ils se ressemblaient de plus en plus.

C'est vrai que d'agir comme un saint ne signifie pas qu'on l'est vraiment. Se battre pour les droits de l'homme est une chose importante et il faut s'y donner à fond. Il ne faudrait pas clamer haut et fort « Je suis contre les maltraitances faites aux hommes » pour ensuite crier sur un employé juste parce qu'il a fait l'erreur de laver votre vêtement blanc avec un autre de couleur rouge. L'erreur est humaine.

Kurt se souvenait des remontrances qu'il donnait à son épouse, mais pour une fois, ça le fait sourire. Il prend une deuxième gorgée quand un oiseau se cogne à la baie vitrée. Étant donné qu'il était vraiment concentré, le bruit du choc le fait sursauter. C'est ainsi que tout le jus se repend sur sa chemise.

- Merde, grogne t-il.

Il se rue sur la porte et il ferme son bureau à clé. Il déboutonne sa chemise et se rend compte que même son pantalon a été touché. Il retire alors la totalité de ses vêtements et se retrouve nu, hormis son caleçon noir qui lui fait office de vêtement.

- Il ne manquait plus que ça, maugrée t-il.

Presque aussitôt, la porte donnant sur le bureau de Stacy s'ouvre. Il n'a pas le temps d'esquisser un mouvement que la jolie blonde apparaît dans l'entrebâillement de la porte. Le sourire sur son visage s'amenuise petit à petit et l'expression de choc s'installe aussitôt.

- Merde, dit-il, pas énervé, mais plutôt gêné d'être à moitié nu devant cette femme à l'imagination débordante.

L'étonnement se lit sur le visage de la blonde, mais pendant une seconde, Kurt cru voir une étincelle de désir passer dans le regard scotché sur lui. Mais une seconde c'est pas assez pour en être sûr.

- Je savais que tu étais un homme bizarre, mais de là à te déshabiller complètement dans ton bureau, je n'imagine même pas ce que diraient les employés s'ils te voyaient !

Elle sort aussitôt son téléphone pour prendre une photo de la scène.

- Génial, j'ai un nouveau fond d'écran s'écrit la blonde.

Elle m'a donnée son coeurOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz