"Brute" (Rafe)

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*Avertissement! Cet imagine est d'un genre assez sombre et aborde des thèmes tels que la séquestration, les troubles psychiques et le syndrome de Stockholm. Rappelez vous qu'il s'agit de fiction, et non de « romantiser » des comportements anormaux ;)*

***


Je me réveillai dans une pièce sombre, étouffant de chaleur.

Une chambre. J'étais dans une chambre.

Je me redressais brusquement du lit où j'étais étendue, haletante, pour me retrouver debout dans la pénombre.

Je cherchais à tâtons l'interrupteur avant d'abandonner. Le peu de lumière qui filtrait dans la pièce provenait des rideaux automatiques qui n'étaient pas parfaitement fermés.

Je finis par me laisser retomber sur le lit en me massant les tempes.

Je portais la tenue que j'avais mise ce matin avant de partir travailler au restaurant.

Mais mes pieds étaient nus et j'avais été bordée dans ce lit. Une sueur froide glissa dans mon dos tandis que je réalisais ce que ça signifiait. Quelqu'un m'avait couchée et touchée sans que je ne m'en rende compte. Pire, je ne parvenais pas à me souvenir de ce qu'il s'était passé avant. Tout le laps de temps entre le moment où j'étais sortie de chez moi pour aller travailler et mon réveil était un trou noir. Une béance sans réponses. Je ne compris que je tremblais que quand je dû m'assoir en tailleur sur le matelas pour reprendre mes esprits.

Mon esprit était cotonneux et je savais ce que cela voulait dire. Je me forçais à pratiquer une technique de respiration profonde pour faire ralentir les battements erratiques de mon cœur affolé.

Il me fallut plusieurs minutes et une bonne crise de larmes pour surmonter la détresse qui m'avait saisie. Rien n'était plus angoissant que l'amnésie et l'ignorance.

Je restais ce qui me parut des heures durant à attendre effondrée contre le mur, non sans avoir auparavant tambouriné contre les parois comme une possédée. J'avais finalement renoncé au bout de quelques minutes, ne sachant plus vraiment si j'avais envie qu'on m'ouvre ou si je craignais qu'on le fasse vu que je n'avais aucune idée de quel genre de cinglé pouvait se trouver de l'autre côté de la cloison.

Quand enfin quelqu'un approcha à grands pas de la porte j'avais fini par m'enrouler recroquevillée dans le drap blanc du lit.

Je ne bougeais pas. Pas quand les pas s'arrêtèrent devant la porte, pas plus quand une clé glissa dans la serrure et encore moins quand un rai de lumière apparu sur le sol de la chambre.

Mon cœur battait si fort que j'avais la sensation qu'il résonnait entre les murs.

Sautes-leur dessus. Bats-toi. Fuis.

Je croyais au pouvoir de l'énergie du désespoir. En l'instinct, animal, primaire. Mais là toute mon adrénaline s'était comme condensée dans mon sang en un bloc de glace qui m'empêchait de faire quoi que ce soit si ce n'est de me perdre dans les tréfonds de ma vulnérabilité.

Un souffle profond retentit dans la pièce en même temps que les pas lourds d'un homme.

Je tressaillais, les pires scénarios se jouant dans mon crâne.

Puis, la voix:

"Nailea..."

Dieu, ils connaissaient même mon nom.

Puis je tiquais. Cette voix... Elle m'était étrangement familière.

"Nailea." Reprit encore la voix, et cette fois je rejetais le drap pour faire face à mon interlocuteur, dont l'identité m'était enfin apparue. Mais ça n'avait aucun sens...

Outer Banks imagines Where stories live. Discover now