U : Un Vent de Liberté

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Je consultai ma montre : elle affichait onze heures et demie. Il me restait trois heures avant mon train. J'avais passé la nuit chez Yumi, dont les parents m'avaient généreusement offert le gîte et le couvert. Étant donné qu'ils étaient relativement sévères, j'avais été obligé de dormir sur le canapé, et je n'avais pas osé la rejoindre dans sa chambre.
Cela faisait deux heures que nous étions debout et nous avions décidé d'aller nous balader et de profiter de ces derniers moments ensemble.
Naturellement, nous nous promenâmes du côté du parc et de la forêt.
-Je n'ai pas envie de rentrer chez moi et de subir le sale caractère de mon père, soupirai-je.
-Et ta mère ? questionna-t-elle en me prenant la main.
-Ma mère, je l'adore. Mon père fait pression sur elle et joue au gendarme quand elle sort. Elle aimerait bien épargner pour se trouver un logement et je la comprends, répondis-je en baissant la tête.
-Je suis désolée que ça se passe ainsi. J'aurais bien aimé que tu restes mais je ne pense pas que mes parents accepteront, me consola-t-elle d'une voix douce.
-Ne t'inquiète pas pour moi, je gère la situation, la rassurai-je en l'attirant contre moi.
Nous étions à présent à hauteur de l'Ermitage.
Je l'embrassai avec avidité, et elle en redemanda.
-Viens, dit-elle en m'entrainant vers la maison.
Nous nous installâmes sur le fauteuil où nous continuâmes nos activités interdites.
Je passai ma main sous sa blouse et remontai jusqu'à sa poitrine.
-Mmmh oui, vas-y, tu peux l'enlever, susurra-t-elle en parlant de son soutien-gorge.
Je m'exécutai et observai ses seins légèrement tombants en-dessous de sa blouse qui lui donnaient une allure sexy.
Elle m'enleva mon pull et je retirai sa blouse, dévoilant sa belle poitrine.
À ce moment, je me rendis compte que je n'avais pas de préservatif sur moi.
-Je n'ai pas de capote, ma puce, murmurai-je déçu de moi-même.
Elle me regarda avec passion.
-Je prends une pilule qui bloque les règles parce que j'ai des problèmes hormonaux. Je fais des prises de sang régulièrement et je n'ai pas de maladie transmissible, expliqua-t-elle en continuant de m'embrasser.
-Et moi, je n'ai jamais couché et aucune maladie n'a été détectée à la visite médicale, ajoutai-je en souriant.
Je touchai ses seins moelleux et titillai ses tétons avec finesse. Elle se cambra et j'en profitai pour lui donner des baisers sur le ventre et les seins pendant qu'elle m'ôtait mon pantalon. Mon sexe était déjà en érection. Je lui enlevai délicatement son pantalon ainsi que sa culotte avant de jouer de la langue.
-Mmmh oui, c'est bon, chuchota-t-elle après un gémissement.
Je la sentis bouger de plus en plus, et ses râles se faisaient plus puissants. Alors qu'elle était au bord de l'explosion, je cessai mon petit jeu et passai aux choses sérieuses.
Une fois en elle, je ne pus m'empêcher d'émettre un bruit rauque tant je me sentais bien. Elle était trempée.
-Ça va, mon amour ? lui demandai-je afin de m'assurer qu'elle n'avait pas mal.
Elle hocha la tête avec un regard criant braguette.
-Oui, ça fait du bien, tu peux même aller plus vite, répondit-elle en se tortillant avec envie.
-Vos désirs sont des ordres, rétorquai-je en prenant les choses en main.
Nous étions chauds tous les deux, et j'augmentai la cadence de plus en plus fort.
-Oh oui ! Ne t'arrête pas ! s'exclama-t-elle, essoufflée.
Soudain, je la sentis se contracter autour de moi et tout son corps trembler de plaisir. Je me dépêchai de me retirer, je ne voulais prendre aucun risque.
Elle reprit son souffle avant de commencer à se rhabiller, tout comme moi. Le temps était relativement frisquet et nous ne voulions pas attraper froid.
Je lui jetai un regard empli d'amour et elle rougit violemment.
-Tu sais, il n'y a pas de honte à avoir. Nous sommes deux adultes qui s'aiment, ce que l'on vient de faire est juste naturel, la consolai-je en lui caressant les cheveux.
-En fait, je suis gênée par rapport à mes parents. Ils seraient scandalisés s'ils apprenaient que j'ai fait ma première fois sans capote après deux jours de relation et dans une maison abandonnée au milieu de la forêt, m'expliqua-t-elle timidement.
-En même temps, on n'avait pas d'autre endroit. Tes parents ont catégoriquement refusé que l'on passe la nuit dans la même pièce, et on ne pouvait pas faire ça en pleine nature, répliquai-je en riant.
Elle rit avec moi et nous retournâmes chez elle pour le déjeuner. Sa maman avait préparé des sushis pour me faire goûter un plat typiquement japonais, et c'était très bon. De plus, nous avions la paix, car Hiroki était parti retrouver des amis.
Je sentais que Mme Ishiyama m'appréciait, son mari était plus difficile à cerner, mais globalement, je pensais avoir fait bonne impression.
Je bouclai ma valise et, après les avoir remercié, Yumi m'accompagna jusqu'à la gare, sur le quai, plus précisément.
-Ça va être long sans toi, me lamentai-je avec tristesse.
-Pour moi aussi, mais on se revoit d'ici un peu plus d'une semaine. Et puis, on s'appellera tous les jours. Pense à ta mère, je suis sûre qu'elle n'attend que toi, assura-t-elle en me serrant dans ses bras.
-Au revoir, ma puce, murmurai-je dans son oreille.
-Au revoir, Ulrich, chuchota-t-elle en baissant la tête.
Nous échangeâmes un dernier baiser avant que je ne monte dans le train. Assis seul à ma fenêtre, je la regardai s'éloigner de plus en plus jusqu'à disparaître complètement.
Je devais impérativement me ressaisir afin de pouvoir faire face à mon père. J'étais prêt à aider ma mère à quitter le domicile conjugal et à trouver un nouveau logement. Cela faisait trop d'années que je la voyais malheureuse et s'éteindre à petit feux. Je savais qu'elle souffrait de mon absence, et j'étais déterminé à ne pas la laisser tomber.
Après mon trajet en train ainsi que celui en bus, je rentrai enfin chez moi vers dix-sept heures. Les deux voitures étaient garées devant la maison.
Lorsque je pénétrai dans le corridor, je sentis directement l'ambiance m'écraser.
-Tu es déjà rentré ? lança sévèrement mon père, qui lisait le journal sur le canapé.
-Je sais que ma présence t'insupporte mais oui, je suis là, maugréai-je en accrochant brutalement ma veste au porte-manteau près du salon.
-Je voulais dire : c'est à cette heure-ci que tu rentres ?! Tu n'as pas passé la nuit au lycée, je me trompe ?! s'énerva-t-il en me foudroyant du regard.
Je secouai nerveusement la tête.
-Alors, où étais-tu tout ce temps ? Il y a une fille là-dessous, insista-t-il toujours aussi furieux.
-J'ai passé la nuit chez Yumi, ma petite-amie, parce que, contrairement à la plupart des autres, tu n'es pas venu me chercher, expliquai-je en le pointant de l'index.
-Ulrich ! Tu vas cesser ce petit jeu immédiatement ! Tu auras tout le temps de fricoter quand tu auras ta licence en poche ! Tes études doivent être ta seule priorité ! me sermonna-t-il en haussant le ton.
-Walter ! Arrête de le critiquer ! Ça va, Ulrich ? s'inquiéta ma mère, qui venait d'arriver.
-Oui Maman, ne te fais pas de souci pour moi, affirmai-je en hochant la tête.
Je montai jusqu'à ma chambre pour déposer ma valise, et elle me suivit.
-Ulrich, tu sais, la relation entre ton père et moi s'est dégradée. J'ai l'impression d'être sa boniche et sa chose. J'ai mis de l'argent de côté, j'aimerais pouvoir partir d'ici et entamer une procédure de divorce, avoua-t-elle en chuchotant.
Cela ne me choqua pas du tout, je l'avais même incitée à le faire.
-Et ton salaire te permettrait de payer des mensualités pour un logement ainsi que le nécessaire pour vivre ? m'informai-je.
-Je pense que oui. Ce ne sera pas grand ni luxueux, mais je ne suis pas ton père, ça me convient, répondit-elle en souriant.
-Alors, occupe-toi de la procédure, je m'occupe de trouver un logement, décidai-je fermement.
Elle me prit tendrement dans ses bras.
-Merci Ulrich. Et je suis contente de savoir que tu as une copine. Selon la logique de ton père, il faut avoir terminé ses études pour être en couple. Et une femme sert juste à afficher la réussite sociale, un enfant aussi. Je me demande bien s'il a déjà eu un quelconque sentiment amoureux pour moi, déclara-t-elle tristement.
-J'ignore si au fond de lui, il t'aime ou s'il a pu t'aimer, mais ce dont je suis sûr, c'est que tu mérites mieux que lui. Le jour du départ, tu prendras congé sans qu'il ne le sache et, quand il sera parti au boulot, on déménagera tous les deux en lui laissant une simple lettre. Je pense que c'est la meilleure chose à faire parce que si on lui dit, je ne sais pas comment il pourrait réagir. Il pourrait te faire du mal, murmurai-je doucement.
-J'espère que je ne fais pas une connerie. Je te fais confiance, et même s'il a voulu me dicter le contraire, tu passeras toujours avant lui, m'assura-t-elle.
Elle me laissa seul pour que je puisse défaire ma valise. Ma mère était une femme courageuse : elle se levait vers six heures pour être au travail à sept heures trente, elle terminait sa journée à seize heures trente, préparait le dîner, dressait la table, la débarrassait, faisait la vaisselle, le ménage et la lessive. Mon père, lui, ne faisait rien à part lire ou regarder la télévision. Il était temps qu'elle vive enfin pour elle.
Une fois ma valise défaite je m'installai devant mon ordinateur et me mis rapidement en quête d'un appartement pas trop cher pouvant convenir à ma mère.
Je cherchai au niveau d'Orléans, mais pas dans le centre-ville car les prix flambaient.
Je descendis dîner, dans un silence monacal, et remontai peu après pour continuer mes recherches, qui finirent par aboutir à trois appartements semblant relativement agréables et pas trop exigus.
Après avoir expliqué la situation aux autres par téléphone, j'attendis que ma mère soit rentrée de son boulot le lendemain et profitai du fait que mon père repassait chez un ami pour lui en parler.
-J'ai trois appartements meublés, il suffit de passer un coup de fil aux propriétaires et faire en sorte d'avoir les trois rendez-vous le même jour, annonçai-je avec un grand sourire.
Son visage s'illumina jusqu'à rayonner de mille feux.
-Tu es vraiment un as du dégotage d'appartements. Je vais leur téléphoner maintenant. Tu as les numéros ? rétorqua-t-elle, souriante.
Je hochai la tête et lui sortis les papiers avec les numéros.
-Pendant que je fais ça, tu peux préparer les pâtes, s'il te plait ? demanda-t-elle en sortant le paquet de spaghettis et de quoi faire une sauce tomate.
Je m'exécutai et mis l'eau à bouillir. Comme tous les soirs où je dînais chez moi, mon père allait probablement encore critiquer la nourriture, et ma mère par la même occasion. Et je ne m'étais pas trompé.
-Sophie, tes spaghettis son trop cuits et ta sauce trop salée. Je te rappelle que des pâtes trop cuites se transforment en sucres rapides, et que le sel engendre de la rétention d'eau. Tu veux nous faire grossir, ou quoi ?! la réprimanda-t-il, le visage fermé.
Ma mère resta silencieuse et je déposai bruyamment mes couverts.
-Ce n'est pas Maman qui a préparé le repas, c'est moi. Mais elle, elle ne commence pas à me dénigrer et à me faire passer pour moins que rien, révélai-je d'un ton cassant.
-Qu'est-ce que tu insinues ?! Je dis juste la vérité ! riposta-t-il en haussant le ton.
-Non, tu nous traites comme des objets permettant d'afficher ta réussite. Et je n'étudierai pas l'économie. Je serai prof d'EPS, que ça te plaise ou non ! m'exclamai-je en me levant de table.
-Ulrich ! Reviens ici ! ordonna-t-il en tapant du poing sur la table, qui trembla.
Je lui jetai un regard rempli de reproches.
-Je n'ai plus faim, bonne nuit, conclus-je sèchement.
Je me précipitai vers ma chambre où je tentai de me calmer face à tant d'injustice.
J'avais hâte de quitter cette maison pour toujours, je me sentais si vivant à l'internat, avec mes amis, avec Yumi.
Nous avions nos trois rendez-vous le mardi suivant, et ma mère avait pris congé le mardi, le mercredi et le jeudi.
Après avoir fait semblant de partir travailler, elle revint à la maison une fois que mon père eut quitté afin d'aller visiter les appartements. Le premier était situé dans un immeuble des années septante, à proximité d'un zoning et d'une gare. L'intérieur paraissait vieillot, et ma mère n'adhéra pas du tout à cet appartement.
Le second était plus moderne, avec une cuisine équipée et un style un peu bohème. Cependant, il se situait à proximité d'un quartier sensible, le bruit était permanent, et les descentes de police régulières pour le trafic de drogue. Ce fut encore un échec.
Nous n'avions plus qu'un appartement à visiter, c'était celui-là ou rien. Et là, par miracle, il y faisait calme, il était facile d'accès, moderne, bien isolé, avec un balcon, et présentait même une vue sur un parc.
-Je le prends, annonça ma mère avec détermination.
Une fois qu'il eût analysé sa situation financière, le propriétaire lui fit signer les papiers. Il s'agissait d'un homme blond âgé d'une cinquantaine d'années, assez bien de sa personne, et il était médecin. Thomas Watson, de son nom, était d'origine anglaise. Il nous proposa de fêter notre installation en ouvrant une bouteille de champagne. Il s'intéressa à notre vie, à ce qui avait poussé ma mère à quitter le domicile conjugal, et faisait de son mieux pour apaiser ses craintes. Je ne savais pas s'il faisait cela dans le but de la manipuler ou pour la séduire.
Nous rentrâmes avant que mon père ne revienne et elle dissimula sa joie durant les dernières heures qu'elle passa auprès de lui. Cette journée l'avait métamorphosée : le fait qu'un homme s'intéresse à elle et la mette en valeur lui avait redonné confiance en elle.
Le lendemain, nous préparâmes nos valises avec nos vêtements ainsi que nos effets personnels. Il avait même fallu racheter deux valises pour pouvoir tout mettre. Juste avant notre départ, ma mère rédigea cette lettre d'une main tremblante :
"Walter,
Quand tu liras ces mots, j'aurai quitté la maison. J'aurai laissé derrière moi cette vie qui ne me convenait plus. Pardonne-moi de ne t'avoir rien dit, j'avais peur de ta réaction, j'avais peur qu'il ne se passe quelque chose de grave. Je pars pour me ressourcer, pour vivre. Ulrich a décidé de m'accompagner, ne lui en veux pas. Je vais entamer une procédure de divorce. Quoi qu'il en soit, n'essaie pas de nous retrouver, et prends soin de toi. Je ne suis pas celle qui pourra convenir à ton envergure. Il vaut mieux pour nous deux que ça s'arrête là.

Sophie.
P.S : tu trouveras mes clés dans le parterre près de l'entrée. "

Elle déposa le papier sur la table et nous chargeâmes la voiture avant de laisser les clés et de rouler vers notre nouvelle vie.
Elle était silencieuse au volant, à la fois joyeuse et amère.
-Ça va, Maman ? m'inquiétai-je d'une voix douce.
Elle essuya une larme.
-Oui, j'ai pris la bonne décision, affirma-t-elle en hochant la tête.
-Et Mr Watson ? répliquai-je, curieux.
-Quoi, Mr Watson ? rétorqua-t-elle d'un air amusé.
-J'ai l'impression qu'il te draguait un peu, la taquinai-je.
-Peut-être bien. Mais je ne le connais pas plus que ça, répondit-elle en haussant les épaules.
Une fois arrivés, il nous attendait devant l'immeuble. Ma mère et moi nous regardâmes d'un air surpris.
-Je viens vous aider, Mme Stern, lança-t-il avec enthousiasme.
-Je vous en prie, ne m'appelez pas Mme Stern, appelez-moi Sophie, le sermonna-t-elle en éclatant de rire.
-Et si on se mettait au travail ? bougonnai-je.
Ma mère avait à peine quitté mon père qu'elle plaisantait avec un autre homme. Au fond de moi, je la comprenais, il lui montrait une certaine attention voire une affection, contrairement à mon géniteur qui l'ignorait purement et simplement, sauf en public.
Il nous aida à monter toutes nos valises et, pour le remercier, ma mère l'invita à déjeuner. Nous apprîmes qu'il était divorcé, à cause des nombreuses infidélités de son ex-femme. Il me parla des études pour devenir prof d'EPS, car sa nièce était passée par-là. Une sorte de complicité naissait entre nous, et ce rapprochement paraissait sincère. Je baissai ma garde tout en continuant tout de même à me méfier.
-Tu as vu ça ? Je suis sûr que tu lui plais ! m'exclamai-je lorsqu'il fut parti.
-Ulrich, ne dis pas de bêtises, il est probablement ainsi avec les autres locataires, essaya-t-elle de me raisonner en rougissant.
-Pourtant, il te regardait d'une façon particulière, et il ne regardait que toi. Je pense qu'il se passe un truc, insistai-je en riant.
-C'est vrai, tu as peut-être raison. Mine de rien, ta vieille mère est encore bien conservée, pour son âge ! ironisa-t-elle.
-Tu sais, Maman, si tu voulais refaire ta vie, ça ne me dérangerait pas. Que ce soit maintenant ou dans dix ans. Par contre, laisse-moi quand même tâter le gugus avant, histoire que tu ne te retrouves pas une deuxième fois avec une personne nuisible, lui confiai-je avec sincérité.
Soudain, le portable de ma mère sonna : il s'agissait de mon père. Énervée, elle répondit et m'incita à la laisser seule. Je me rendis dans ma chambre et collai mon oreille à la porte.
-Écoute Walter, j'en ai marre d'être ta boniche. Moi aussi, je travaille, je te signale. À la maison, je fais tout, et toi tu ne fais rien. Dans la vie, il y a les gens qui sont au taquet et ceux qui sont au piquet. Je suis désolée de te dire que tu fais partie de la deuxième catégorie. J'ai l'impression d'être ta chose, pour le ménage et pour ta gloriole. Il te fallait une femme qui montre ton encrage et ta supériorité, comme ta Porsche et tes mocassins Gucci. Une femme avec un bon diplôme, un peu coincée, qui présentait bien. Tu étais fier de me présenter à toute ta cour. Ulrich aussi, il servait à montrer ta position dans la société. Tu voulais qu'il devienne docteur en économie, comme toi, pour prouver qu'un être issu de ta chair pouvait confirmer cette importance et réitérer l'exploit, pour montrer que tu n'avais pas réussi par erreur, pour prouver que toute la lignée Stern se valait. Quand tu as vu que Ulrich avait des difficultés et qu'il préférait devenir prof d'EPS, tu l'as jeté, parce qu'il ne remplissait pas le rôle que tu lui avais assigné, et ça, je ne te le pardonnerai jamais. Moi qui désirais un deuxième enfant, j'ai bien fait de m'abstenir de faire l'erreur d'imposer la vie à un être qui ne serait qu'un moyen de te mettre en valeur à tes yeux. Je vais prendre un avocat demain, et tu ne me feras pas revenir sur ma décision ! s'emporta-t-elle, furieuse.
Peu de temps après, elle raccrocha, très remontée. Je la laissai se calmer seule et téléphonai à Yumi.
-Allô ?
-Yumi, c'est moi, ma puce. Je suis dans le nouvel appartement de ma mère, et elle est vachement en rogne, elle a eu mon père au téléphone, déclarai-je amoureusement.
-Et toi, ça va ? me demanda-t-elle avec bonté.
-Oui, mais j'ai hâte de te revoir. Et toi, qu'est-ce que tu fais de beau ? répliquai-je tendrement.
-Je préparais des viennoiseries avec ma mère. Dommage que tu ne sois pas là pour les goûter, murmura-t-elle.
-C'est vrai, ça. J'aimerais bien qu'on les partage tous les deux, plaisantai-je avec appétit.
Elle embraya sur le fait que son frère cherchait encore à attirer l'attention de Milly et nous discutâmes jusqu'au dîner.
Désormais, j'avais peur que mon père ne suive ma mère de son boulot à l'appartement.

À suivre...

"Dans la vie, il y a les gens qui sont au taquet et ceux qui sont au piquet."
Telle est la phrase cinglante lancée par la mère d'Ulrich à son mari. Qu'en pensez-vous ?

Concernant le début, ce n'était pas trop osé ? Dites-le moi dans les commentaires 🙂

Code Lyoko - Et MaintenantWhere stories live. Discover now