O : Le soleil du sud

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Lorsque je vis le camping-car arriver, je fus pris d'un sentiment de soulagement et de plénitude. Quand même, j'avais vécu une sacrée aventure cette soirée-là. Mon avion avait atterri environ deux heures plus tard, il n'y avait plus de bus, j'étais fauché, je ne pouvais plus prendre un taxi et j'avais dû faire du stop pour finalement me retrouver sur une aire d'autoroute.

-C'est sympa d'être venus me chercher, les remerciai-je avec reconnaissance.

-Par contre, tu ne nous as toujours pas dit pourquoi tu t'étais retrouvé sur une aire d'autoroute à passé minuit, me gronda gentiment Yumi.

-Ben en fait c'est compliqué. Lorsque je suis sorti de l'aéroport, il n'y avait pas de bus, et n'ayant plus un rond, j'ai décidé de faire du stop, expliquai-je. J'ai avancé le long de la route, une voiture s'est arrêtée et le gars m'a fait signe de monter.

Je continuai mon récit sous le regard captivé des autres :

-Donc je suis monté, le gars, un grand noir barbu et baraqué, a fermé les portières avec la sécurité et a démarré en trombe à au moins cent-trente à l'heure. Je reste de marbre à cause de l'angoisse et là, il me lâche sans raison apparente : "Moi, je suis polygame !", je ne sais pas si c'est à cause de mes cheveux un peu longs et mal coiffés mais là, je commence sérieusement à flipper.

William, Yumi et même Ulrich se tordaient de rire près du petit canapé, à un tel point que Yumi fut obligée de poser un coussin devant sa bouche. Aelita et Jérémy restaient sérieux et ouvrirent de grands yeux exorbités.

-Et ça va, tu n'as rien ? s'inquiéta Aelita.

-Non, mais c'est pas passé loin, répondis-je toujours traumatisé.

-La suite, s'impatienta William mort de rire.

-Un moment donné, l'homme s'est arrêté sur cette aire d'autoroute et m'a lâché un : "Bon, ne bouge pas, je vais pisser" sur un ton autoritaire, continuai-je en revivant la scène effrayante. Et moi, ni une, ni deux, je me barre et je vais me réfugier derrière les camions garés plus loin sans me faire harponner par un camionneur bourré et je vous appelle. Voilà, c'est fini.

-En tous cas, t'as eu du bol, ça aurait pu mal se terminer cette histoire, m'assura Jérémy en me tapotant l'épaule droite.

-Jérémy a raison, il aurait pu te violer, ajouta Ulrich une fois son rire calmé.

-Eh, je déteste me faire enculer ! m'exclamai-je, dégoûté. Non mais !

La discussion se termina par un éclat de rire général et nous retournâmes au camping afin de nous doucher et de nous coucher. William, Ulrich et Yumi se couchèrent dans les couchettes prévues à cet usage, je dormis sur le canapé, et Jérémy dormit avec Aelita sur le matelas gonflable.

Le lendemain matin, nous signâmes notre contrat d'un mois et les tâches furent attribuées : Yumi à la piscine, Aelita et Jérémy aux terrains de golf, Ulrich et William aux terrains de pétanques et moi pour les animations du Shark Club. On m'avait promis des enfants sages mais lorsque j'y posai les pieds, je me pris des bombes à eau sur le torse et des fléchettes dans le visage. Ce n'était pas gagné, en plus j'avais un mois entier à tirer. Je leur proposai des activités ludiques mais la plupart ne tenait pas en place. Cette première journée fut difficile pour moi de plus que les récalcitrants décidèrent de me coiffer d'un bonnet d'âne.

À la fermeture du club, je rendis visite à Jérémy et Aelita aux terrains de golf. En m'approchant par la butte arrière, je les vis plus loin en train de se rouler des pelles et remarquai un tuyau d'arrosage non loin du couple. Soudain, une idée espiègle me vint à l'esprit : actionner le tuyau pour leur faire une farce. Je me faufilai discrètement dans les herbes de la grande butte et actionnai la vanne. Aussitôt, l'eau jaillit et les arrosa. Ils eurent l'air surpris mais ne remarquèrent pas ma présence, ils se regardèrent et continuèrent à s'embrasser après un éclat de rire tandis que Jérémy la faisait valser dans ses bras. Je fus étonné qu'ils ne soient pas irrités, car il faut l'admettre, j'ai fait cette blague pour les énerver et me marrer.

Code Lyoko - Et MaintenantWhere stories live. Discover now