O : Un Miracle Pour Noël ?

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Ce mercredi midi, vu que l'on avait plus de temps libre, je pris mon courage à deux mains. J'avais acheté des baguettes de batterie à Hélèni qui faisaient stylo en même temps pour lui faire une surprise. J'avais également attaché mes cheveux courts en petit chignon, j'étais sûr qu'elle allait craquer. À la cantine, je quittai avant elle et lui laissai un petit mot lui disant de venir me rejoindre sous les arcades. J'avais prévu de l'emmener à l'abri des regards, à l'Ermitage, même si cela n'aurait pas plu aux autres. Je m'en moquais, il fallait qu'elle se sente parfaitement à l'aise pour que ça marche, elle était très pudique.
Mon visage s'illumina à son arrivée.
-Alors Nini, prête pour une petite balade ? lui lançai-je avec enthousiasme.
-Prête de chez prête mon Robby ! me répondit-elle avec autant d'enthousiasme.
Je la pris par la main pour l'emmener vers le parc.
-Où va-t-on ? demanda-t-elle, nerveuse.
-Tu verras, tu ne seras pas déçue.
Je passai mon bras autour de ses épaules. Encore heureux, j'avais mis du déodorant avant.
-Allez, dis-moi ! me supplia-t-elle avec une moue adorable.
-Non, tu verras ! répliquai-je gentiment.
-S'il te plaît !
Soudain, elle commença à me chatouiller le ventre.
-Arrête, Nini ! rigolai-je.
-Pas tant que tu ne m'auras rien dit !
Je la chatouillai à mon tour.
-Arrête Robby ! rit-elle.
Elle réussit à s'enfuir et je me mis à courir pour la rattraper. On venait d'arriver dans le bois.
-Tu ne m'attraperas pas ! me nargua-t-elle.
Je vis qu'il y avait une branche tombée plus loin.
-Attention Nini ! La branche ! hurlai-je.
Mais c'était trop tard. Elle trébucha et je m'approchai, affolé.
-Hélèni, ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ?
Elle me jeta un regard douloureux.
-Non, ça ne va pas, je crois que je me suis foulée la cheville, pleurnicha-t-elle.
-Je vais te porter, décidai-je.
Je la pris dans mes bras, elle n'était pas légère, mais elle avait de belles courbes que j'eus du mal à m'empêcher d'admirer. Je ne l'avais pas encore embrassée que je la désirais déjà. Vu que l'on était trop loin du lycée, je la portai jusqu'à l'Ermitage. Je l'installai sur le fauteuil, et moi à côté. Elle me sourit à pleines dents. Quel sourire !
-Quoi ? demandai-je, hébété.
Elle continua de sourire, le regard malicieux.
-Mais quoi ? continuai-je.
-Je t'ai eu ! s'exclama-t-elle.
Elle avait simulé sa blessure ! Pour me faire une blague !
-Pourquoi ?
-J'avais juste envie que tu te muscles un peu, rigola-t-elle en me donnant une tape dans le dos.
Je la taquinai à mon tour :
-Dis plutôt que tu avais envie que je te prenne dans mes bras.
Elle baissa les yeux, gênée.
-Ça va Nini ?
Elle hocha la tête.
-Tu as raison, j'en avais envie, murmura-t-elle.
Je la pris doucement dans mes bras et elle posa sa tête sur mon torse. Je profitai de ce moment si inopiné.
-J'ai peur de la mort, souffla-t-elle.
-Mais il te reste toute ta vie ! protestai-je.
-Oui mais depuis que Cassi est partie, j'ai peur. Je ne sais pas où elle est, s'il y a quelque chose après la mort ou si je la reverrai, raconta-t-elle pleine de tristesse.
Je séchai doucement ses larmes.
-Toi, tu penses qu'il y a quelque chose ? lui demandai-je.
-Je ne sais pas. Mais t'imagines s'il m'arrivait quelque chose maintenant ?! Je mourrais sans qu'aucun garçon ne m'ait jamais embrassée ! se lamenta-t-elle.
Ses paroles m'interpellèrent.
-Tu veux que je t'embrasse ? proposai-je.
Elle secoua la tête.
-Non, répondit-elle de façon laconique.
Mais ses yeux disaient le contraire. Je me penchai pour l'embrasser.
-Qu'est-ce que tu fais ?
Je continuai dans mon élan sans qu'elle ne m'arrête et mes lèvres touchèrent enfin les siennes. Depuis le temps que j'avais envie d'y goûter. Elle entrouvrit sa bouche et nos langues dansèrent. Je n'avais jamais connu pareil baiser, même avec Sam. Il y avait cette petite étincelle en plus qui me rendait complètement accro. Nous restâmes cinq bonnes minutes comme ça, les lèvres scellées, des papillons dans le ventre. Mais je voulais plus. Je descendis dans son cou, elle frémit. Un peu plus bas, arrivé juste au-dessus de sa poitrine généreuse, elle stoppa net.
-Je suis désolé, je comprends. J'attendrai le temps qu'il faudra, m'excusai-je.
Elle caressa doucement ma joue.
-Je ne t'en veux pas mon Robby, chuchota-t-elle pleine de compassion.
Je profitai de ce moment pour sortir mon cadeau.
-Tiens, c'est pour toi.
Elle l'ouvrit et écarquilla les yeux.
-Oh merci Odd, t'es adorable ! s'écria-t-elle avant de me donner un baiser.
Elle enchaîna :
-Tu fais quelque chose pour Noël ? Tes parents reviennent à Toulouse ?
Mes parents, je ne les voyais pratiquement jamais. Ils ne revenaient que rarement pour Noël, et pas cette année.
-Non, mes parents ne seront pas là et mes sœurs seront soit avec leur belle-famille ou avec leurs amis. Pourquoi ?
Elle prit ma main dans la sienne.
-Je passe Noël à la Réunion avec mes grands-parents et mes tantes mais je n'ai pas envie de te laisser seul, soupira-t-elle.
-Ça va, je vais me débrouiller, ne t'en fais pas, assurai-je.
-Est-ce que tu veux venir avec moi à la Réunion ? Ça ne devrait pas poser de problème à ma mère si elle sait qu'on est ensemble, me demanda-t-elle.
Ça alors, je ne m'y attendais pas !
-Oui ! C'est sûr ! Et je vendrai mes peintures, je ferai des petits boulots pour me payer mes billets ! Merci ma belle ! criai-je, heureux.
Je la soulevai du sol et la fis tournoyer. Elle rigola et attrapa mon chignon.
-En plus, ton chignon, il est trop sexy, susurra-t-elle à mon oreille.
Je sentis mon sexe se gonfler contre elle. Pas maintenant !
Elle me taquina :
-Je vais descendre, sinon je ne saurai plus. Je ne savais pas que je te faisais tant d'effet.
Je rougis de honte.
-Je suis désolé, balbutiai-je.
-Ça va pour cette fois. Garde ça pour plus tard, me conseilla-t-elle.
-Ah ça, c'est sûr, tu verras, plaisantai-je.
Elle me toisa d'un air sévère et rigola.
Nous retournâmes au lycée pour éviter d'arriver en retard au cours de français.
À la fin des cours, elle s'en alla en compagnie d'Aelita et de Yumi. J'en profitai pour rejoindre Ulrich et Jérémy.
-Alors mon pote, t'étais où ce midi ? me lança Jérémy, le regard malicieux.
-Ça se demande ? Il était en train de fricoter avec Hélèni, se moqua Ulrich.
-Oh ! Ça va, là ! m'agaçai-je.
-Oh Nini ! Tu es si belle ! m'imita-t-il.
Jérémy continua :
-Je t'aime tellement !
Je grognai un coup.
-Tu l'as enfin embrassée ? me questionna Ulrich, curieux.
-Oui.
-Allez, raconte tout ! insista Jérémy.
Je pris une longue inspiration.
-On est allés faire un tour dans le bois et elle a trébuché sur une branche. La pensant blessée, je l'ai emmenée à l'Ermitage et...
Je me rendis compte de la gaffe que je venais de faire.
-Tu as fait quoi ?! On avait été pourtant clairs là-dessus ! s'indigna Jérémy, visiblement irrité.
-Je sais mais je voulais l'emmener à l'abri des regards parce qu'avec ce qu'elle a vécu, elle a du mal à dévoiler ses sentiments, me justifiai-je.
-Ok, passe pour cette fois. Tu continues ? me suggéra Ulrich.
-Figurez-vous qu'elle a joué la comédie ! Elle m'a fait croire qu'elle était blessée pour que je la prenne dans mes bras !
-Non ! C'est pas vrai ?! Décidément, c'est ton jour de chance ! s'exclama Ulrich, amusé.
-Et après, on s'est embrassés. C'était encore plus fort qu'avec Sam, j'ai senti comme un 1er janvier monter en moi, juste incroyable, m'extasiai-je.
-Et bien, ça devait être vachement fort. Et ton premier baiser, c'était quand et avec qui ? me demanda Jérémy.
Je réfléchis un instant. J'avais eu pas mal de conquêtes, du coup c'était difficile à se rappeler.
-C'était en cinquième, avec Maud Le Roux.
-La petite blonde avec sa queue-de-cheval ? questionna Ulrich.
Je hochai la tête.
-Oui, on était à la cantine et, gourmande comme elle était, elle m'a volé mon dessert. Du coup, j'ai pris ça comme un signe du destin et on est sortis ensemble deux semaines, racontai-je peu fier.
Ils rigolèrent des circonstances. Quant à moi, depuis que Hélèni était entrée dans ma vie, j'avais honte d'être sorti avec tant de filles.
-Et toi Jerem', ton premier baiser, c'était avec Aelita je suppose ? demanda Ulrich.
-Bien sûr. Elle m'a embrassé devant tout le monde en quatrième mais notre premier vrai baiser, c'était en seconde. On avait attendu qu'elle se sente mieux par rapport à la mort de son père et à la fin de Lyoko. Elle est venue chez moi à Noël et on s'est embrassés sous le gui.
-Trop romantique, mec ! Et toi Ulrich ? répondis-je.
-Euh...
-Allez, ne me dis pas que tu n'as jamais embrassé une fille avec le succès que tu as ! le taquinai-je.
-Et bien, à part un baiser volé d'Élisabeth, non.
-Tu l'appelles Elisabeth même entre nous, maintenant ? fit Jérémy, interloqué.
-Je suis habitué. On passe pas mal de temps ensemble, du coup c'est normal.
-Et tu te sens mieux avec elle ou avec Yumi ? l'interrogeai-je.
Il soupira.
-Je ne sais pas. J'ai découvert une toute autre Elisabeth, qui se préoccupe des autres suite à une prise de conscience. Je ne peux que l'encourager. Et Yumi, j'aimerais passer plus de temps avec elle mais je pense qu'elle doit faire son deuil avant.
-Essaye de la voir pendant les Fêtes, proposai-je.
Il secoua la tête.
-Non, elle retourne au Japon et moi, je passe une partie de mes vacances en Allemagne. Et vous ?
-La mère d'Aelita m'a invité avec ma famille à passer les Fêtes en Suisse. En plus, maintenant, Aelita a un beau-père avec qui elle s'entend bien. Je l'ai rencontré quand elle était à l'hôpital et je l'ai trouvé très avenant, expliqua Jérémy.
Je fus heureux pour lui, il allait passer un beau Noël avec sa famille. Comme tous. Sauf Hélèni et moi. Elle ne verrait pas encore son père et je ne verrais pas ma famille. J'aurais voulu pouvoir lui faire ce cadeau, lui ramener son père pour Noël.
-Ça va Odd ? s'inquiéta Ulrich.
-Oui. C'est juste que mes parents ne reviennent pas pour Noël. Mais Hélèni m'a proposé d'aller avec elle à la Réunion, du coup je passe les Fêtes là-bas.
-C'est génial ça ! s'exclama Jérémy avec enthousiasme.
-Oui mais je vais devoir travailler pour me payer mes billets.
-Je viens justement de voir que l'on recrutait des artistes dans la région pour enseigner aux enfants le week-end. Et il paraît que c'est bien payé, me renseigna Ulrich.
-Alors je vais vous laisser et aller chercher des infos sur internet, décidai-je.
Je courus vers les salles informatiques mais je croisai Hélèni qui, en présence de la foule, ne m'embrassa pas.
-Ça va Hélèni ?
-Si l'on était rien que tous les deux, je poserais mes lèvres sur les tiennes pour faire valser nos langues, murmura-t-elle.
Ce murmure m'excita.
-Tu verras à la Réunion, ma belle, ce sera bien plus que ça, chuchotai-je.
Je continuai :
-Je vais peut-être trouver un job pour le week-end, pour pouvoir me payer mes billets d'avion.
-Merci de faire tout ça pour que l'on se retrouve rien qu'à deux. C'est courageux, me félicita-t-elle.
-Je ne pourrais pas faire autrement, je t'aime trop. Tu me rends dingue, Nini. Dès le début, j'ai su que l'on était fait l'un pour l'autre, me confiai-je.
Soudain, sans que je m'y attende, elle m'embrassa doucement sur la joue.
-Je me fous de ce que les autres pensent. Ce qui compte le plus pour moi, c'est toi. Avant c'était Cassi. Mais maintenant, tu es là, et je n'ai plus peur d'eux, affirma-t-elle de façon totalement détachée.
Je pris sa main et la serrai dans la mienne. Je voulais plus que tout la voir réconciliée avec son père malgré ce qu'il avait fait.
Je me rendis à la salle informatique où je trouvai des informations sur le job en question. L'entretien d'embauche se présentait seulement comme un examen des qualités d'artiste où l'on pouvait présenter une œuvre, et l'inscription se faisait en ligne. Je remplis le formulaire en y communiquant toute ma motivation. Il me fallait ce travail coûte que coûte, je n'avais pas envie de devoir demander encore une fois de l'argent à mes parents. À la limite, je les voyais juste pour l'argent. Quelques années plus tôt, il m'était difficile d'accepter de devoir rester des mois sans voir mes parents. Mais, comme avec toute chose, on s'habitue. J'ai pris mon courage à deux mains, dès mes six ans, lorsque je suis entré en internat. Mes sœurs y étaient également, ce qui m'aidait à surmonter ces épreuves. Cependant, une fois au collège, nous avions arrêté de fréquenter le même établissement. Fort heureusement, j'ai rencontré Ulrich. Et puis Jérémy. Et Yumi. Plus tard, Aelita. Je m'étais longuement demandé comment aurait pu être notre jeunesse sans Lyoko. Si l'on aurait pu être amis malgré tout. Jérémy serait probablement encore puceau. Et Aelita, où aurait-elle été ? Nulle part. Ou en Suisse, heureuse en compagnie de ses deux parents. Comme je le voulais, pour Hélèni. Je devais contacter son père, et pas par message mais par téléphone. Je fis un tour sur sa page Facebook. Il indiquait son numéro de téléphone. Trop facile. J'avais pourtant peur de sa réaction, peur du refus. Mais il fallait que je le contacte. Je pris mon courage à deux mains et composai le numéro. Il répondit dans les secondes qui suivirent.
-Allô ? fit une voix grave et chaleureuse.
Je tremblais.
-Bonjour Monsieur, c'est Odd Della Robbia, le petit ami de votre fille, me présentai-je.
Il s'offusqua légèrement :
-Le copain de ma fille ?! Mais Séléné n'a pas de copain !
Sa réponse me choqua, il parlait comme si Hélèni n'existait pas.
-Je parle de Hélèni. Vous ne vous en souvenez pas ? Ah mais non, je suis bête, ça fait quinze ans que vous l'avez oubliée, soupirai-je.
-Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton, jeune homme ! s'exclama-t-il.
-En tous cas, elle ne vous a pas oublié. Elle vous a cru mort et s'est ensuite rendue compte que sa propre famille lui cachait la vérité, assurai-je.
-J'ai fait une connerie, d'accord, admet-il.
-Il est temps de s'en rendre compte. Et Cassi ? Vous ne pourrez plus jamais la voir. Vous savez, Hélèni est malheureuse. Pendant que vous viviez tranquillement votre petite vie avec femme et enfants, elle souffrait de votre absence. Elle a eu son enfance et son adolescence gâchées par votre faute. Et moi, je fais de mon mieux pour recoller les morceaux et lui donner enfin la vie heureuse qu'elle mérite, expliquai-je assez énervé par la situation.
Cet homme semblait si lâche, tout à fait le genre de personne que je détestais.
Je l'entendis souffler à l'autre bout du fil.
-Que me voulez-vous exactement ? Je ne suis pas Mère Thérèsa, je ne peux pas accomplir de miracles, demanda-t-il.
-Si, vous pouvez essayer de récupérer votre fille, c'est encore possible, répliquai-je sur un ton plus sec.
-Et comment voulez-vous que je fasse ? rétorqua-t-il.
-Hélèni passe les Fêtes dans sa famille à la Réunion. Je serai également présent. Je vous propose de venir pour Noël, que vous soyez son cadeau, suggérai-je.
-Mais c'est que je passe Noël en Grèce avec ma famille ! protesta-t-il, embêté.
-Et Hélèni ?! Elle pue le gaz ?! Venez juste le jour de Noël, ripostai-je.
Décidément, cet homme n'en avait rien à faire de sa fille.
-Je doute qu'elle ait envie de me voir après ce qu'il s'est passé, maugréa-t-il.
-C'est sûr que si vous continuez à agir comme un lâche et un égoïste, elle n'aura pas envie de vous voir. Mais sachez que c'est une chance de vous rabibocher. C'est à prendre ou à laisser, répondis-je toujours aussi énervé.
-Je viens, affirma-t-il.
-Et sans la femme et les enfants, ajoutai-je.
La conversation se termina un peu plus tard. J'avais gagné et j'allais combler la femme que j'aimais le plus au monde. Je décidai donc de retrouver les autres en salle d'étude. On devait parler musique si l'on voulait présenter quelque chose le jour du bal de fin d'études. J'aimais beaucoup ma guitare. Je pouvais rester des heures à jouer. Et quand les autres s'y mettaient, c'était une tuerie.  Yumi chantait avec une certaine puissance, accompagnée d'Aelita dans les chœurs avec sa console, d'Ulrich au synthétiseur, de Jérémy à la basse. Il manquait juste Hélèni et sa batterie.
-Alors mon pote, t'as eu des infos ? me lança Ulrich.
-Plus que ça ! Je me suis inscrit pour passer l'entretien ! répondis-je avec entrain.
Hélèni me jeta un regard complice.
-Odd le Magnifique va tout déchirer, j'en suis certaine, assura-t-elle doucement.
-Je le ferai pour toi, mon chou, ajoutai-je.
-Bon, les amoureux, on vous laisse vous embrasser ou on parle musique ? fit Aelita, un peu agacée.
-Ben quoi, est-ce que je vous critique, toi et Jérémy ? m'indignai-je.
-C'est pas pareil ! Nous, on est discrets, on ne fait pas ça devant tout le monde ! s'étrangla Jérémy.
J'avais envie de sortir une vanne pour détendre l'atmosphère.
-Et ? questionnai-je, avec une idée derrière la tête.
-Et quoi ? demanda mon ami à lunettes.
Je gloussai un peu.
-Et... Macarena ! chantonnai-je.
Hélèni rit avec moi et avec Ulrich. Les filles me regardèrent avec incompréhension et Jérémy prit sa tête entre ses mains.
-C'est vraiment ça que tu veux que l'on joue au bal ? se lamenta-t-il.
-Du calme ! C'était juste pour détendre l'atmosphère, soupirai-je.
-Bon, on parle musique ? Quelqu'un a une idée pour les morceaux ? demanda Ulrich.
Yumi intervint :
-J'ai une idée. J'ai entendu une chanson sympa à la radio il y a peu de temps. C'est Torn de Natalie Imbruglia, c'est pop et assez nostalgique, nous étions petits quand la chanson est sortie. Je l'ai testée et ça va pour ma voix.
-Très bien. Je pense que l'on va faire une liste, et aussi avec les instruments, décida Jérémy.
-Je sais que pour ma chanson, il faut une basse, un synthétiseur et une batterie. Et les filles pour les chœurs, expliqua Yumi.
-Et moi, je ne joue pas ?! protestai-je.
-On verra si l'on peut adapter quelque chose pour ta guitare, me répondit-elle.
Aelita se manifesta :
-J'ai aussi une proposition. C'est A Whiter Shade of Pale de Procol Harum
C'était la chanson préférée de mes parents, et ça reste celle de ma mère. Et j'aurais vraiment envie de la chanter en duo avec Yumi.
Cette dernière se leva pour prendre Aelita dans ses bras pour la réconforter.
-Bien sûr que j'ai envie qu'on la chante ensemble, tu es comme ma petite sœur, avoua-t-elle.
-Et il y a une bonne nouvelle, c'est que tout le monde peut jouer, souris-je.
C'était désormais au tour de ma belle de s'exprimer sur son choix de chanson.
-Je choisis I'd rather go blind de Etta James. Je suis sûre que Yumi saura la chanter à la perfection. Il y a la batterie, la basse, et pour toi mon Robby, la guitare, annonça Hélèni en me prenant la main.
-Et moi, j'ai vraiment envie d'entendre les filles chanter Forever Young de Alphaville avec une partie de rap français. Tous les instruments peuvent jouer et je trouve que c'est une chanson qui nous correspond. Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai envie que le temps s'arrête, se mette sur pause cette année, parce que je sais que l'année prochaine, on sera adultes, et probablement séparés, racontai-je avec conviction.
Je vis les mines de mes camarades s'assombrir. Heureusement, Ulrich sauva la situation :
-Adulte, peut-être pas tout le monde, se moqua-t-il.
-Pff n'importe quoi, bougonnai-je.
-Et sinon, Ulrich, il y a une chanson qui te plaît ? lança Yumi.
-Je pensais à Born To Be Wild , ça déchire vachement. Et là, je pense que je suis le seul à ne pas jouer, dit ce dernier.
-Mec, j'adore ce morceau ! s'exclama Hélèni, le regard brillant.
Je sentis une pointe de jalousie.
-Moi aussi, j'aime cette chanson ! renchéris-je.
Elle me taquina :
-T'inquiète, je t'aime plus que j'aime ce morceau.
-T'as entendu ? T'as pas de souci à te faire, rigola Aelita.
Jérémy se racla la gorge.
-C'est pas ça, mais moi aussi j'aimerais proposer quelque chose. Et une chanson en français, s'il vous plaît ! C'est Un Autre Monde de Téléphone, où tout le monde sait jouer, expliqua-t-il.
-C'est vrai, t'as raison, t'es tout le temps dans la lune à rêvasser d'Aelita, raillai-je.
Il rougit :
-Même pas vrai, se défendit-il.
Mais en réalité, un nom que personne ne pouvait prononcer se promenait sur toutes les lèvres excepté celles de Hélèni : Lyoko. Simplement, un autre monde.
-J'aimerais chanter Goodbye My Lover de James Blunt, accompagnée uniquement d'Ulrich au synthétiseur, annonça Yumi.
Celui-ci la regarda, incrédule.
-Vraiment ?
Elle hocha la tête.
-Et bien mon vieux, je pense que tu as encore une chance avec Yumi, dis-je en lui donnant un coup de coude.
-Odd ! s'exclamèrent les autres en chœur.
-Oh, ça va ! Si on ne peut même plus charrier, soupirai-je.
-Avant de charrier, on devrait d'abord écouter toutes les chansons, me raisonna Jérémy.
-Il a raison ! C'est la meilleure chose à faire, ajouta Aelita.
Soudain, Jim, qui surveillait l'étude à cette heure, nous surprit :
-Une salle d'étude, c'est fait pour travailler, les jeunes ! Mais je dois vous avouer que je n'ai pas fait qu'étudier en salle d'étude pendant ma jeunesse. J'ai fait pas mal de conneries avec les potes, expliqua-t-il avec son air un peu bourrin.
-Quel genre de conneries ? demandai-je, curieux.
Il se braqua :
-Je préfère ne pas en parler !

J'espère que vous aimez, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et ce que vous voudriez voir par la suite.

Code Lyoko - Et MaintenantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant