Chapitre 13.3-RAY

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Au moment de refermer les portes du fourgon, David se retourna en direction des deux hommes, toujours postés sur le perron de la villa. Il croisa alors le regard sombre de Ray et son corps se couvrit soudain d'une chair de poule. Il était soulagé que l'équipe de soignants soit ici, avec lui. En effet, David était peu désireux de rester seul en compagnie de son ami qui, depuis quelque temps, paraissait le surveiller de près, le soupçonnant du pire. Ray devenait chaque jour plus distant avec toujours cette impression de menace latente, émanant de lui.

— C'est parti ! déclara Karl. Vous nous suivrez en voiture. Espérons qu'il ne se passe rien durant le trajet.

Les paroles de Barthey étaient comme une prière. L'inspecteur s'éloigna, laissant le soin à Ray de refermer la porte derrière lui.

Une brise glaciale frôla le jeune homme qui réprima un frisson. Il se retourna brusquement, mais à part l'obscurité inquiétante qui régnait dans la villa, il n'y avait plus personne à l'intérieur. Pourtant, un petit chuchotement à peine audible semblait provenir d'un recoin reculé de la maison. Il secoua la tête pour remettre ses idées en place et claqua la porte.

L'avenue était complètement déserte. La population était regroupée et confinée derrière les grands bâtiments.

— Comme ça, nous pourrions penser que Los Angeles est juste endormie, constata David en regardant par sa fenêtre.

— Les combats sont plus au Nord. L'armée et les Léviathans ont attiré les rebelles loin de la ville, expliqua Ray au volant de la voiture.

Le véhicule suivait à vive allure celui de Barthey ainsi que l'ambulance.

— As-tu essayé de joindre de nouveau les filles avec le téléphone satellite ? demanda Ray, angoissé.

— Oui, à plusieurs reprises. Leurs lignes sont toujours hors service.

Le regard accusateur qu'il reçut l'obligea à répondre d'un ton rêche :

— Je t'assure Ray. Je suis aussi inquiet que toi. Asarys et Lexy sont comme ma famille. Je veux les savoir en sécurité m...

La voiture freina violemment avant que ce dernier ne puisse finir sa phrase.

— C'est quoi ce bordel ?! grogna Ray.

Il hésita un instant à rester dans le véhicule, mais en voyant Barthey ouvrir sa portière, il fit de même.

— Ray, attends ! l'implora David. Tu ne sais pas ce qu'il se passe là-bas.

— Reste là et verrouille les portes !

Au détour d'un virage, un barrage empêchait l'ambulance de passer. Barthey, accoudé contre sa voiture, observait, embêté, cet amas de gravats et de barrières, un peu plus loin.

— Ce truc était-il là tout à l'heure ?

Barthey, les lèvres serrées, secoua la tête et posa ses mains sur sa grosse ceinture noire.

— Pas à ma connaissance. Les rebelles ne doivent pas être loin.

Ray leva alors les yeux et scruta avec attention les environs. Malgré le silence religieux qui régnait autour d'eux, l'atmosphère était oppressante. Le jeune homme sortit son arme et commença à avancer.

— Où allez-vous ? s'écria l'inspecteur.

— Sécuriser le périmètre. Charles doit absolument rejoindre le camp militaire au plus vite. Nous n'avons pas de temps à perdre. Restez là et surveillez mes arrières.

Avant que Karl ne puisse ajouter quoi que ce soit, Ray était déjà loin.


Dark Faïz -T 3Where stories live. Discover now