Chapitre 7.2

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Après plusieurs minutes, la voix de Cardi B s'arrêta, accompagnée d'acclamations et d'applaudissements. J'étais en sueur. Les yeux brillants et écarquillés de Georgia lui prenaient tout le visage. Je ne l'avais jamais vue aussi fière de moi et ça, ça valait tous les cris qui fusaient et résonnaient dans la salle.

« Tu la sens, cette vie revenir en toi ? »

Le murmure de William répandit une douce chaleur à l'intérieur de mon corps. Soudain, mes yeux se posèrent sur l'entrée de la pièce où se tenait l'agent Stephen Martinez qui applaudissait, lui aussi, ma représentation. Que pouvait-il bien faire ici ? Tout seul, qui plus est. Je n'avais pas entendu venir Lexy derrière moi, qui m'apportait une serviette, afin que je puisse essuyer mon visage qui dégoulinait de sueur.

— Mais, il fout quoi ici, lui ? murmura mon amie aussi étonnée que moi. Pardi ! C'est qu'il te bouffe du regard en plus.

— Merci pour ta discrétion légendaire, grognai-je, les dents serrées.

— Bah quoi ? continua-t-elle en levant les épaules. Ne me dis pas que tu comptes aussi te le...

— Lexy, Martinez est pour toi, je te le laisse.

— Yes ! Tu es une vraie amie, Zoé. Je n'oublierai jamais.

Je lui tendis ma serviette et partis rejoindre l'agent, en espérant qu'il ne m'annonce rien de grave.

— Je n'aurais jamais deviné que vous dansiez aussi bien, dit Stephen encore abasourdi par ma prestation.

Il passa une main à l'arrière de son crâne et parut s'excuser de se trouver ici à ce moment même.

— La danse est une de mes premières passions, lui confiai-je. Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas pratiquée.

— C'est dur à croire quand on vous voit danser comme vous venez de le faire.

Il plissa les yeux en souriant chaleureusement. Je devinai à son ton amical et à son attitude plus décontractée qu'il n'était pas ici dans le cadre de son travail.

— Monsieur Martinez...

— Je vous en prie, appelez-moi Stephen, me coupa-t-il en penchant sa tête sans arrêter de sourire nerveusement.

Bon sang, mais à quoi joue-t-il ? me demandai-je.

— Stephen, pourquoi n'êtes-vous pas avec Barthey et les autres ? J'imagine que vous ne manquez pas de boulot dans vos locaux avec tout ce qui se prépare en ce moment.

L'agent Martinez écarta les bras de son corps avant d'ajouter sur un ton plein de retenue :

— On m'a gentiment demandé d'aller faire un tour. Ma présence, auprès du gouvernement, n'était pas souhaitée pour la petite réunion qui se tenait en fin d'après-midi.

Je fronçai les sourcils, choquée par cette révélation. En effet, ce dernier connaissait bien le dossier, il avait travaillé sur cette brûlante affaire avec William et connaissait par cœur les notes de mon défunt compagnon. Martinez n'était pas novice dans la traque du Maestro, bien au contraire.

— Je ne comprends pas. Qui a osé vous évincer comme ça ?

— À votre avis, Zoé ? me lança Stephen d'une voix remplie d'amertume.

La réponse était évidente. Je portai une main à mon front et fermai les yeux.

— Faïz ! murmurai-je avant de rouvrir les paupières. Je... je suis désolée, vous êtes un dommage collatéral de ce qu'il se passe entre lui et moi.

— À vrai dire, je m'en doutais un peu. Ça a l'air d'être un sacré maniaque du contrôle.

— Un maniaque tout court, rétorquai-je à voix basse.

— Georgia est sa fille, n'est-ce pas ? Il suffit de les voir tous les deux, l'un à côté de l'autre, pour comprendre.

Je hochai la tête en tournant mon visage dans sa direction. Elle courrait à travers la salle en riant de toutes ses forces, essayant d'échapper à Lexy et Asarys qui la poursuivaient.

— Êtes-vous venue avec votre voiture ?

Mon regard se posa de nouveau sur lui.

— Non, nous sommes venues avec Asarys.

Martinez soupira profondément, comme pour se donner du courage.

— J'ai un peu de temps à perdre, je pourrais vous raccompagner ? Nous pourrions nous arrêter dans un de ces horribles Fast Foods sur le chemin du retour.

Surprise, je mis quelques secondes avant de réagir. Une expression d'inquiétude parcourut succinctement ses traits. Le pauvre, il avait dû passer une sale journée à subir les caprices et les reproches de Faïz. Prise de pitié, je ne voulais pas que celle-ci se termine sur une mauvaise note.

— OK, on peut faire ça, acceptai-je. Attendez-moi dehors, je vous rejoins avec Georgia tout de suite.


Dark Faïz -T 3Where stories live. Discover now