Dark Faïz -T 3

Chapitre 5.5-FAÏZ

C'est avec étonnement qu'Elijah découvrit Faïz. En effet, il fallut quelques secondes à cet homme pour se remettre de l'effet de surprise qui lui faisait face. Le jeune brun ténébreux détailla de la tête aux pieds ce visiteur qu'il n'avait encore jamais croisé, ici, à Elora. Derrière lui apparut Lexy qui semblait gênée de cette visite impromptue.

— Vous êtes ? demanda Faïz d'une voix déplaisante.

— Et vous ? rétorqua sèchement Elijah, qui ne se gêna pas pour forcer le passage et rentrer à l'intérieur de la villa.

— C'est Elijah, l'oncle de Georgia, répondit Asarys qui se tenait au milieu des escaliers, Ray sur ses talons.

C'est en grognant que l'homme se dirigea au salon où se trouvait encore Lily, sans faire attention aux personnes qu'il laissait derrière lui. Il remarqua aussitôt les yeux mouillés de cette dernière qui essayait tant bien que mal de les dissimuler.

— Partout où il passe, il ne peut s'empêcher de faire du mal aux autres, pestiféra celui-ci, désolé de voir cette femme si belle et d'habitude si épanouie, dans cet état.

— Je vous prierais de quitter les lieux, ordonna Faïz, agacé par l'attitude de cet hôte qu'il trouvait envahissant. Vous n'êtes l'oncle de personne !

Elijah se retourna doucement pour affronter le jeune homme du regard. Réunis dans le séjour, Lexy et ses amis retenaient leur respiration et n'osaient prononcer un mot devant cette situation qui leur échappait.

— Je quitterai les lieux avec ma princesse. C'est hors de question qu'elle passe plus de temps avec une personne telle que vous !

Faïz s'avança d'un pas menaçant vers cet homme qui lui faisait affront. Ray réussit à s'interposer à temps entre les deux et ajouta :

— Eli compte beaucoup dans la vie de Georgia et ça, depuis sa naissance. Son instinct protecteur prend souvent le dessus, il ne faut pas lui en vouloir.

Le jeune homme plissa ses yeux en deux fentes étroites, prêt à sauter à la gorge de son rival. Son pouls battait si fort qu'il paraissait résonner dans sa poitrine. Heureusement, les paroles de Ray réussirent à le calmer un peu. Il toisa Elijah avec mépris avant de s'éloigner de lui, les poings serrés.

— Ma fille reste avec moi ! Et ce n'est pas négociable, aboya-t-il en regardant chaque personne présente dans la pièce.

— Ma fille ? répéta Elijah, étonné en entendant ces mots. Tu entends ça, Condor ? Il croit qu'il peut débarquer ainsi dans la vie de notre princesse et endosser le rôle de père sans rendre de compte à personne !

Les paroles de ce dernier restèrent suspendues dans l'air. Faïz, avec un petit geste de recul, fronça les sourcils, pensant avoir mal entendu les mots de son interlocuteur.

— Attendez, je rêve ou vous parlez à quelqu'un qui n'existe pas ?

— Condor existe ! Bien plus que vos histoires de mythes et de légendes à la noix. Il est en ce moment même avec nous, et croyez-moi, il ne vous apprécie pas beaucoup non plus.

Faïz se retourna vers sa mère qui détourna aussitôt le regard vers un des tableaux accrochés au mur, soudain très intéressée par la couleur de cette peinture. Ses yeux se posèrent ensuite sur Lexy, occupée à cet instant à contempler ses ongles en tortillant nerveusement sa bouche puis sur Ray, qui secoua la tête, embarrassé, les yeux rivés vers le sol.

— Quelqu'un peut-il m'expliquer ? C'est quoi encore ces conneries ? explosa le jeune homme qui perdait patience.

Asarys s'avança timidement vers Faïz en triturant ses doigts puis, d'une petite voix aux notes aiguë, déclara :

— Condor est l'ami imaginaire d'Elijah !