Chapitre 6.3

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Lorsque nous arrivâmes dans la salle blanche, tout le monde se retourna. Julio ne pouvait dissimuler la rancœur qu'il éprouvait à l'encontre de Faïz. L'air furieux, il détourna le regard pour ne pas avoir à l'affronter. Lexy jeta un rapide coup d'œil à Asarys qui fit de même. Elles paraissaient soupçonner quelque chose à la vue de mon état, pourtant, je ne leur avais pas encore fait part du vif échange entre Faïz et moi, dans la voiture, quelques instants plus tôt. Un peu plus en retrait, l'agent Martinez et l'inspecteur Barthey examinaient une carte avec David et Ray. Faïz partit aussitôt voir ce qu'il en était, tandis que je rejoignais l'autre groupe.

Asarys fut la première à me prendre dans ses bras, suivie de Lexy.

— Nous avons eu si peur pour toi, Zoé, me confia cette dernière à voix basse. Je suis heureuse de voir que tu as meilleure mine. J'aurais aimé venir te voir plus souvent, mais les médecins étaient très stricts sur les visites.

— Je sais, répondis-je avec un sourire. Vous m'avez manqué.

— Où est Georgia ? me demanda Julio avant de tremper ses lèvres dans son verre.

— Avec Lily. Merci de vous être occupés de Georgia durant mon hospitalisation.

— Faïz a passé la plupart du temps avec elle. Nous ne l'avons pas beaucoup vue, déclara Lexy, l'air déçu.

— Elle a hâte de te retrouver, intervint Asarys en faisant les gros yeux à son amie. Tu lui as tant manqué.

Mon regard se leva au-dessus de l'épaule de celle-ci. Faïz m'observait attentivement avec une expression particulière sur le visage, en même temps qu'il échangeait des informations avec l'autre équipe. Il m'avait ouvert son cœur si brutalement que je ne savais plus où j'en étais. Mes sentiments se mélangeaient entre regrets et amertume, animosité et amour. Un pas séparait ces émotions si contradictoires, et moi, dans tout ça, j'étais perdue.

Je fermai mes paupières pour retrouver mes idées et demandai :

— Je n'ai pas eu de nouvelles d'Elijah. Comment va-t-il ? Je m'inquiète.

Lexy et Asarys, mal à l'aise, paraissaient se renvoyer la balle avec de petits gestes.

— Faïz a interdit à ton ami de mettre les pieds à la villa et de voir Georgia, finit par lâcher Julio sur un ton antipathique.

Cette révélation me figea sur place. Ma colère se répandit dans tout mon corps puis remonta comme un fourmillement ardent au sommet de mon crâne.

— Où est-il ?

Ma voix, trop calme, trahissait mon impatience à vouloir régler cette histoire avec l'homme qui se trouvait un peu plus loin, en face de moi.

— Il est reparti chez lui... enfin, je veux dire, dehors, là où il aime s'installer, se rattrapa Lexy.

Je fermai les yeux et passai mes mains sur mon visage.

— Il faut le retrouver, déclarai-je inquiète. Les rues de L.A ne sont plus trop sûres. Le danger nous guette.

Le groupe de David s'avança vers nous, m'obligeant à me taire. Barthey s'éclaircit la voix avant de prendre la parole :

— Content de voir que tu vas mieux, Zoé. En ce qui concerne notre enquête, les services de renseignements ont intercepté plusieurs échanges téléphoniques indiquant que des attentats se préparent un peu partout sur le territoire, mais aussi au-delà de nos frontières.

— Pensez-vous qu'ils auront lieu le même jour ? En même temps ? demanda Julio.

— Très certainement, répondit Martinez.

— Avons-nous des pistes sur les lieux qui ont le plus de chances d'être visés ? s'alarma Asarys.

Faïz sortit une feuille du dossier qu'il tenait dans ses mains. Je reconnus le plan de Los Angeles où William y avait répertorié les sites sensibles.

— Nous devons creuser dans cette direction, dit-il. D'après l'attaque qu'a subie Zoé, nous devrions aussi ne pas écarter une grande menace sur la santé mondiale. En effet, les attaques nucléaires ne seraient pas la seule arme des maîtres occultes.

— Le gouvernement se penche en ce moment même sur différentes situations d'urgence à mettre en place, continua Martinez. Un confinement strict est envisagé.

— Nous ne devons pas attendre qu'il soit trop tard, murmura Barthey sans vraiment beaucoup d'espoir dans la voix. Le monde n'est pas prêt à faire face à ce genre de menace. Il faut les arrêter avant qu'une pandémie à l'échelle mondiale se propage.

Faïz se redressa subitement, les yeux tournés vers l'entrée de la pièce. Je perçus la tension qui émanait de lui et suivis son regard. Tout à coup, des pas résonnèrent au sein des murs du manoir et parurent se rapprocher de nous. Au fur et à mesure que les secondes s'étiraient, la tension grimpait. Faïz et Julio se placèrent devant nous, prêts à nous protéger au cas où un assaut surviendrait. C'est alors qu'une jeune femme, aux cheveux gris et à la coupe en brosse, façon militaire, apparut. Cette dernière était moulée dans une robe courte de couleur noire, très ajustée, belle à damner un Saint. Ses grands yeux gris sur son visage pâle détonnaient avec le noir mat qui coloriait ses lèvres.


Dark Faïz -T 3Where stories live. Discover now