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Sander

Je suis dans une telle colère quand entrant au chalet je claque la porte si brutalement qu'elle menace de sortir de ses gonds. Je grogne une injure en repensant à mon imprudence, mais aussi à cette tarée de gamine. J'ai risqué ma peau pour la sauver et elle ose pointer le fusil sur moi. Quelle connasse ! J'ai bien fait de ne pas l'attendre, après tout, elle n'a qu'à se démerder pour retrouver son chemin. Quoique si elle pouvait se perdre, ça m'arrangerait. Le rêve est trop beau, elle va revenir, je ne sais pas dans quel état, mais elle franchira cette porte, puisque mon avertissement à fait son effet.

J'ai vu la surprise se mélanger à la peur dans son regard. Non contente de merder avec l'arme, elle pense aussi pouvoir me prendre pour un con. Comme si je ne l'avais pas vue observer le moindre recoin à la recherche de la plus petite faille. Comme si j'étais un novice et que je ne savais rien d'elle. Chaque jour Carlton en découvre un peu plus sur elle. Il s'est renseigné auprès de ses amis qui ne sont pas très clean. J'en sais autant que lui au sujet de cette emmerdeuse et j'ai également compris pourquoi, ses parties de baise ne duraient pas plus de dix minutes... Bref, Hailey ne semble pas réaliser à qui elle a affaire, mais elle va vite apprendre.

Je jette mon blouson sur une chaise, retire mon pull et file sous la douche. J'ai besoin de me réchauffer un peu. Les mains posées sur le carrelage, tête baissée, je savoure l'eau qui coule sur ma peau. Mon oreille se tend, elle est rentrée, aussi discrète qu'à son habitude. La porte de ma salle de bain s'ouvre à la volée, un sourire se dessine sur mon visage.

- Espèce de connard ! hurle-t-elle. Tu aurais pu m'attendre ou même m'aider à me relever. Je suis épuisée, fatiguée. Je t'obéis au doigt et à l'œil, j'ai mal partout...

Hailey continue ses plaintes et ses jérémiades, je me demandais à quel moment elle allait craquer. Il était temps que ça arrive, elle a besoin d'exploser, elle garde trop de choses au fond d'elle. Moi aussi, j'ai pété un câble au bout d'un mois d'entraînement, le moral, le physique, le psychologique, tout en prend un coup lorsqu'on n'est pas blindé.

- Et puis, je suis sûre que tu mens au sujet de ma mère. Elle est morte dans un accident de voiture tout ce qu'il y a de plus banale, et mon père...

Elle éclate en sanglots, j'ai envie de sortir de la douche et de la serrer dans mes bras, mais je n'en fais rien. Elle doit se réparer toute seule, aussi difficile soit-il.

- Même s'il n'était pas proche de moi, je suis certaine que tout ça ce sont des conneries. Tu m'as enlevée parce que tu veux son fric et comme il ne te le donne pas et bien tu me gardes ici. Et il n'y a plus qu'une semaine de délai avant que tu me tues.

Elle s'effondre sur le sol et tape celui-ci avec force et acharnement. Elle hurle, alors je finis par éteindre l'eau de la douche, je passe une serviette autour de ma taille et me plante debout devant elle.

- Regarde-moi, Hailey ! ordonné-je.

Elle relève la tête, ma mâchoire se crispe en voyant la douleur sur visage. J'y suis peut-être allé un peu fort tout à l'heure.

- Je ne mens jamais, dis-je sèchement. Tout ce que je t'ai dit sur ta mère, ton père, le Cartel, tout est vrai. Tu n'es pas dans une série bidon, ou tout le monde est beau et gentil. Je suis réel Hailey, je tue comme je respire et je suis très doué dans ce domaine, bien que je préfère me battre et tuer avec mes propres mains. Je trouve ça plus distrayant.

- Tu es complètement malade ! crache-t-elle.

- Non.

Elle se relève et me fait face, son visage rempli de larmes et son regard habité par la haine pourraient en effrayer plus d'un. J'aime la voir ainsi prête à sortir les griffes, c'est la vraie Hailey, celle qui ne se contient pas, celle qui se bat avec ses démons.

Infiltré (Saga des Snake)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant