L'île de l'Espoir [Terminée] OUAT [TOME 1]

Chapitre XII

Je reviens avec un nouveau chapitre après une longue absence.
Bonne lecture

Son esprit flottait, tout comme son corps. Une douleur sourde lui avait déchiré les entrailles mais, à présent, elle ne sentait plus rien. Rien de plus que les roulements de son corps en mouvement. Évidement tout aurait pu être autrement...

Mais elle avait fait ce choix indécent de ne pas voir quelqu'un mourir à cet instant.

Et maintenant, elle se sentit transporter, appréciant le flottement de son corps et de son esprit qui rejoignit sa patrie.

L'océan l'appela et elle le laissa la bercer tendrement. Le son des vagues résonna à son oreille avec délicatesse comme la voix réconfortante d'une mère à son enfant. Le roulement de l'eau arriva distinctement à elle, si réel qu'il sembla à Lyra qu'il allait l'avaler.

Et elle l'aurait laissé faire avec gratitude et bonheur.

Mais elle se sentit soudain submerger par le courant, les vagues se firent plus violentes et le roulis de l'océan devint plus chaotique.

Elle se sentit finalement émerger doucement et laissa sa raison, plutôt que son imagination, lui dicter sa conduite.
Elle ne pouvait pas se laisser aller : son voyage sur l'île avait deux objectifs qu'elle souhaitait à tout prix remplir.

Elle reprit finalement doucement le contrôle de son corps. D'abord de ses sens, ce qui lui permis de définir qu'elle était allongée dans un lit, dans une structure en bois qui grinçait de temps à autre.

Puis, elle papillona des cils, tentant de s'accoutumer à la luminosité qui représentait une véritable torture pour ses pauvres yeux qui étaient fermés depuis quelques temps déjà.

Ceci fait, elle se redressa légèrement, se mettant en position assise contre l'oreiller auparavant sous sa tête.

Une grimace de douleur lui vint lorsqu'elle bougea.
Elle tira sur l'encolure de son tshirt - visiblement on avait pris le soin de la changée - et constata avec une légère surprise que sa blessure était presque refermée : elle n'avait même plus besoin de pansements.

Malgré cela, la douleur ne s'était pas encore entièrement volatilisée et une sensation de tiraillements des plus désagréables se faisait sentir à chaque mouvement.

Lyra resta un long moment, simplement assise sur le lit, les jambes repliées et la tête posée sur les genoux, immobile.

Elle avait évidemment reconnu la cabane où elle s'était réveillée : elle avait vécu dedans, avec lui, et son odeur de forêt et de magie imprégnait les murs, les draps, tout...

Puis, la porte s'ouvrit et la jeune fille sut, sans même avoir à vérifier l'identité de l'intrus, que l'heure de la confrontation était arrivée... et elle ne savait pas encore si c'était une bonne ou une mauvaise chose.

Elle gardait les yeux clos, toujours dans la même position et n'osait pas bouger de peur de voir sa carapace se fissurer puis se briser en mille morceaux sous le regard du garçon perdu.

Peter en avait cependant décidé autrement et l'apostropha sévèrement pour avoir son attention. Lyra releva alors le visage vers celui du garçon et aussitôt son regard se fixa dans ses prunelle vertes.

- Lyra... répèta-t-il plus doucement. Bon sang, Lyra mais pourquoi ça n'arrive qu'à toi ce genre de chose.

Le jeune homme fit alors le tour du lit, s'assit à côté de la blessée et l'entoura de ses bras dans une étreinte remplie de soulagement.
Lyra, un instant figée par la surprise, s'empressa de l'enlasser à son tour.