Chapitre XVI

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Le désespoir dans le cœur de Lyra avait laissé place à une détermination sans faille. Peter était Peter, toujours fidèle à lui même et elle l'avait toujours aimé ainsi.

Sauf que cette fois, il s'était immiscé dans des affaires qui le dépassaient et dont il n'avait aucune idée.

La jeune fille était décidée, décidée à faire entendre sa voix, à renverser les plans de celui que beaucoup considérait comme un démon.

C'est dans cet état d'esprit-là que revint au camp des garçons perdus, Henry sur les talons et une jarre en moins. Elle n'avait même pas pensé à la rafistoler à l'aide d'un sort. Dans sa tête, les idées fusaient et un plan commençait à se dessiner.

Sans le savoir, Peter était en train de courir lui-même à sa perte à cause de ses actions égoïstes.

Les gamins saluèrent le retour de leur maman avec une joie maîtrisée par la présence de leur chef mais qui brillait néanmoins dans leurs yeux. Lyra se radoucit en voyant la bouille des plus jeunes. Certains petits nouveaux la regardaient avec une curiosité non dissimulée.

Savaient-il encore, au moins, ce qu'était une maman ?

Les préparatifs achevés, Peter rassembla les enfants et annonça la raison de la fête : le retour de celle qui était partie, selon ses mots ce qui éveilla un vent de colère dans la tempête intérieur de l'intéressée.

Le chef alluma finalement un grand feu avec sa magie, au centre du camp. Aussitôt, l'air se remplit de cris de joie et de rire d'enfants. Peter s'assit et sortit sa fameuse flûte de Pan.

Félix, accompagné d'un garçon au moins au si grand que lui, apporta un grand tambour rond d'un mètre de diamètre que Lyra reconnut aussitôt.

Elle attrapa Henry par le coude et baissa la voix pour lui parler.

- Il va falloir que tu m'écoutes attentivement Henry, débuta-t-elle avec empressement, la flûte de Peter est magique : seuls les enfants qui sont perdus peuvent l'entendre. J'ai bon espoir que ce ne soit pas ton cas et si cela s'avère vrai, je veux que tu fasses semblant de l'entendre quand même. Tu comprends ce que je te dis ?

Le garçon hocha vivement la tête.

- Reste debout, à l'écart, et attend. Peter devrait t'appeler pour discuter lorsqu'il se rendra compte que sa flûte n'a pas d'emprise sur toi. Peu importe ce qu'il te dit, n'oublie jamais que ta famille est là pour toi. Tu ne dois surtout pas laisser ses mots t'atteindre mais tu dois lui faire croire qu'il a fait mouche.

Il lui lança un regard perplexe, prêt à lui poser tout un tas de questions. Elle l'interrompit en jetant un œil par dessus son épaule. Peter, Félix et le grand garçon étaient en pleine conversation et ne faisaient attention à rien d'autre.

- Lorsque tu jugeras le moment opportun, tu n'auras qu'à rejoindre les garçons perdus et je t'aiderai à te caler sur le rythme de la flûte pour faire illusion.

A peine son discours fut fini qu'elle s'éloigna à grands pas et rejoignit un groupe de garçons. Le plus petit s'accrocha immédiatement à elle avec un sourire béat.

Henry prit alors le temps de l'observer et ne put que constater que les enfants perdus n'avaient jamais aussi bien portés leur titre d'enfants qu'en sa présence. Au contact de la jeune fille, ils redevenaient tous les gamins qu'ils étaient avant d'arriver sur l'île. Il eut un peu de peine pour eux.

Il n'avait pas toujours été satisfait de sa famille, il était même allé chercher sa vraie mère dans une autre ville, mais il avait toujours eu la certitude que quelqu'un serait là pour l'aimer et le soutenir peut importe les événements.

La plupart des garçons autour de lui chahutaient, s'affrontaient avec des bâtons en bois ou de couraient après en poussant des cris tout à fait animaliers. Quelques uns d'entre eux jouaient avec des instruments sommaires une mélodie agréable.

Une voix s'éleva soudain et appela son prénom. Peter. Lyra avait vu juste, le chef des garçons perdus l'appelait près de lui.

Félix, qui était pourtant assis juste à côté de Peter, avait disparu et Peter offrait maintenant à Henry la place laissée vacante. Il s'y assis sans rien dire.

- Tu as parlé avec Lyra, fit-il remarquer, mais tu n'étend toujours pas ma flûte.

Il n'avait pas l'air contrarié contrairement à ce qu'avait supposé le nouveau. L'adolescent avait plus l'air contemplatif que mécontent. Il gardait fixement le regard pointé sur un point devant lui.

En suivant ce regard, Henry ce rendit compte que Peter fixait son amie qui rigolait joyeusement.

La jeune fille capta ces yeux posés sur elle et cessa de rire. Les deux garçons la virent se lever avec une grâce sans autre pareil et monter sur le tambour. Avec un clin d'œil pour le chef du camp, elle commença à battre la mesure avec son pied, produisant un son profond qui résonna dans tous les cœurs.

Elle entama alors une danse hypnotique et sensuelle dont chacun des pas produisaient un son qui faisait vibrer la forêt toute entière.

- Les enfants qui sont ici ont été abandonnés par leurs parents, commença Peter sans quitter la fille des yeux, mais ils ont tous trouvé une famille en arrivant ici. Lyra et les autres garçons, se sont eux ta famille à présent. Tu ne le comprends peut-être pas encore mais personne ne viendra pour toi. Personne ne vient jamais pour réclamer les garçons, finit en plantant ses yeux couleur de la forêt dans ceux d'Henry qui frissonna.

Ces mots firent leur chemin dans l'esprit de garçon. Il repensa aux paroles de Lyra, puis à James ou Jaime comme il avait corrigé sa mère. Il repensa au visage abattu du garçon et à celui, dévasté, de la mère. De la mère qui avait abandonné son enfant.

Peu importe combien Lyra aimait son fils, ça ne l'a pas empêchée de ne jamais venir le chercher.

Emma aussi l'a abandonné une fois, et elle ne serait jamais venue le chercher si lui n'avait pas entrepris de la ramener.

Le son d'une flûte s'éleva alors d'à côté de lui.

Envoûtant et merveilleux.

Il se leva pour rejoindre la ronde des garçons perdus qui dansaient déjà.

Quelle importance après tout, il était là, et pas ses mères.

C'était tout ce qui importait.

Au moment où il se laissait aller, le son d'un tambour empli à nouveau son crâne. Plus puissant et plus magique encore que le son de la flûte de Pan.

Cette mélodie aux accents désespérés battait dans l'air rien que pour lui, il en eut la certitude en voyant le visage inquiet de la musicienne.

Lorsqu'il en eut conscience, la flûte disparut de son paysage et il se laissa emporter par la frénésie du tambour qui semblait lui dire je suis là.







Dans les prochains chapitres, j'ai bon espoir d'emmener un peu plus d'action ou, en tout cas, d'interaction avec les autres personnages. Je ne sais pas pour vous mais Crochet me manque ^^

J'en profite aussi pour vous dire que j'ai commencé une nouvelle fanfiction sur le personnage d'Eric dans Divergente alors si j'avais ça vous tente, elle est dispo sur mon profil. Elle s'appelle Brave Men never Surrenders et commence avant l'arrivé de Tris. Pour l'instant la publication est plutôt régulière et j'essaie de poster plusieurs fois par semaine.

Dites moi ce que vous avez pensé de ce chapitre si ça vous dit. Merci à ceux qui sont encore là ^^


L'île de l'Espoir [Terminée] OUAT [TOME 1]Onde histórias criam vida. Descubra agora