Chapitre IX

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Le petit groupe s'était à présent réunis en demi-cercle face à Lyra, tous plus incrédule les uns que les autres. Ils attendaient sa réponse, bien qu'inutile puisque dans les faits, Régina était dans l'incapacité la plus totale de prononcer le moindre mot et la jeune accusée était la seule présente, en dehors de la victime elle-même, à être en capacité de lancer ce genre de sort. C'était du moins ce qu'ils pensaient.



- Ne me regardez pas comme ça, vous me faites peur. On dirait une belle brochette d'abrutis comme ça, j'ai l'impression que vous allez me sautez dessus pour sentir mes cheveux et regarder dans mes oreilles ! s'écria la jeune fille amusée.



Elle les dévisagea, un sourire aux lèvres. Mais quand elle croisa le regard accusateur de Crochet, elle perdit son sourire qui laissa place à une mine penaude d'enfant prise la main dans le sac. Elle se dandina légèrement sur place en triturant ses mains.



- Je n'ai pas pris sa voix. Pas vraiment... C'est la potion de tout à l'heure : c'est une sorte d'inhibiteur de voix, annonça-t-elle la tête basse. C'est temporaire je vous rassure, d'ici quelques heures tout reviendra à la normale, finit-elle à voix basse.



La victime de Lyra tapa violemment du pied, tourna le dos aux autres pour marcher plus loin et tenter de se calmer. Elle était furieuse d'avoir été réduite au silence ainsi et pour une fois, même Mary-Margaret comprit sa fureur. De fait, tous lancèrent un regard noir à la fille qui ne leur avait jamais parut aussi jeune : elle était assis par terre en tailleur, les mains sur les chevilles et la tête baissée, ne disant pas un mot.



Après plusieurs minutes passées chacun dans leur coin, ils décidèrent d'un commun accord d'aller jeter un rapide coup d'œil à la Crète. Le trajet se fis dans un relatif silence : avec Régina aphone et Lyra qui gardait obstinément la bouche fermée, l'ambiance était bien plus calme malgré les deux hommes qui se chamaillèrent de temps à autres.

Comme Lyra s'en doutait, ils ne virent pas le camp des enfants perdus malgré la vue dégagée que la Crète donnait. Alors, ils firent demi tour, plus énervés et épuisés qu'à l'aller. Régina, qui avait traîné des pieds pendant tout le chemin du retour, partie immédiatement se coucher une fois de retour à leur campement. Les Charmants firent de même peu de temps après. Alors Emma resta seule ; Killian et Lyra avaient disparu. Elle ne s'en inquiéta pas même si une part au fond d'elle-même était totalement furieuse. Ainsi la blonde attrapa son sac et le glissa sous sa tête pour essayer de s'endormir à son tour.


Malheureusement, le sommeil tant attendu ne vint pas. Le bruit extérieur la dérangeait bien trop ; enfaite, elle entendait des sortes de pleurs d'enfants et ce son la mettait dans une situation d'inconfort complet.



La blonde se leva alors et appela Régina puis ses parents à voix basse afin de les réveiller tout en avançant prudemment, la machette que le capitaine Crochet lui avait confié sur le bateau serrée entre ses doigts. Elle n'obtint aucune réaction de ses compagnons endormis et après avoir entendu un bruit dans les arbres tout proches, la femme décida de s'enfoncer doucement entre les branches pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls dans le camp.

Par sécurité, elle appela le pirate afin d'être certaine qu'elle ne risquait pas d'interrompre quoi que ce soit d'embarrassant entre le homme et sa jeune amie. Emma doutait elle-même de la probabilité de cette hypothèse mais la relation qu'entretenait les deux personnes ne lui apparaissait pas claire et bien, qu'elle n'aimait pas l'admettre, cela ne lui plaisait guère. Avant qu'elle n'aille chercher Lyra dans son appartement avec M. Gold, Crochet s'intéressait plus à elle et les petites remarques qu'il lui faisait à longueur de temps lui manquait.



Un craquement de branche juste derrière elle la fit réagir au quart de tour. Elle se retourna rapidement et d'un seul mouvement elle attrapa un jeune garçon par son habit, le plaqua contre un arbre et glissa sa machette sous sa gorge. Le gamin sourit de toutes ses dents d'une manière narquoise.



- Emma Swan, je suis enchanté de faire ta connaissance. Tu es assez fidèle à ta réputation, la Sauveuse, dit-il malicieusement. Je suis plutôt surpris, ça me plaît, ajouta-t-il en approcha son visage de celui de la jeune femme malgré la machette toujours plaquée contre sa gorge.



La blonde resserra sa prise sur son arme mais éloigna légèrement sa face de celle du garçon aux yeux pleins de malice et de fourberie. Pour une raison qu'elle n'aurait su expliquer, le garçon la mettait mal à l'aise, dans une situation d'inconfort qui lui évoqua soudain Lyra. Elle décida qu'étant en position de force, elle allait tenter de tirer les vers du nez du gamin pour obtenir des informations sur la localisation de son fils sur l'île.



- Dis-moi où est mon fils et je te relâcherais sans la moindre égratignure. Je suis du genre plutôt sympa par rapport à d'autre qui pourrait se montrer bien moins sympathique, annonça-t-elle de façon neutre en retirant doucement la lame.



Elle recula d'un pas tandis que le gamin se décollait de l'arbre en se frottant la gorge. Emma espérait que ce geste de bonne volonté lui enverrait un message encourageant et le pousserait à parler. Au lieu de cela, il la regarda avec lassitude et commença à faire de tranquille aller-retour d'un pas nonchalant.



- Je me doutais bien que tu allais poser cette question ; les adultes sont si prévisibles que s'en est décevant. Enfin... on ne peut rien n'y faire n'est-ce pas, déclara-t-il sans émotion.



Emma commençait à s'impatienter. Ses nerfs, déjà mis à rude épreuve par les querelles que provoquaient Régina, ne lui permettaient pas la patience et elle sentait que très vite, elle risquait de s'énerver. Or, Lyra les avait prévenus que les enfants perdus sont généralement d'une loyauté sans faille envers Peter mais que certains, étant très jeunes à leur arrivée, ne connaissaient ou avaient oublié certaines choses : la tendresse et l'amour d'une mère par exemple. Peter pouvait se montrer rude avec les plus jeunes leur avait confié Lyra, et c'est pour ça que les garçons l'aimaient autant. Elle leur avait assuré qu'avec un peu de finesse, ils pourraient faire en sorte que les enfants perdus isolés ne soient pas une menace en l'absence de Peter.



Alors Emma tenta de faire preuve du plus de douceur et d'affection dont elle était capable en lui parlant doucement et en lui disant des paroles dans le but de l'amadoué, allant même jusqu'à lui proposer des montagnes de sucreries s'il lui disait où était son fils.



Voyant que sa stratégie ne fonctionnait pas, elle essaya une autre approche, en lui demandant son nom. Le gamin lui lança un sourire carnassier avant de répondre :



- Je m'appelle Peter. Peter Pan.


L'île de l'Espoir [Terminée] OUAT [TOME 1]Where stories live. Discover now