UN AMOUR ROYAL

CHAPITRE 26

Quand je rentre dans la salle du trône, suivie de Aaron et de Anne, je manque de tomber à la renverse en voyant le monde présent. Une dizaine de servantes, une dizaine de majordomes, des conseillés du roi, des personnes d'une assez haute importance, en bref beaucoup trop de gens pour un rien du tout. Je croyais que le roi Chuck devait juste me demander des comptes rendus sur le comportement du prince, pourquoi y faire convier autant de monde ? Ça ne présage absolument rien de bon !

Ensuite, je remarque aussi et surtout Kate qui se tient à côté de Blair. Je ne l'ai pas revu depuis notre dispute, ce matin. Elle me lance un regard noir, sans aucune gêne. Elle a donc définitivement décidé de faire tomber son masque. Qu'à cela ne tienne ! Dire que quand j'ai été convoquée chez le roi auparavant, j'avais tout son soutien. C'est d'une tristesse, n'empêche...

Je m'approche du centre en faisant une référence et en essayant de ne pas trop trembler. Je vois Aaron se diriger vers la place à côté du trône, il reste debout et me regarde intensément. Son regard veut tout dire. J'aime quand ça veut tout dire. J'aime son regard posé sur moi.

- Evelyn Taylor. Vous nous avez beaucoup fait attendre, commence le roi d'une voix dure et autoritaire.
- Excusez-moi mon impolitesse, je répond simplement, essayant de rester calme.
- Bien. Démarrons. Comment s'est passé ces derniers mois en compagnie du prince ? demande t'il en me défiant presque du regard, allez savoir pourquoi.
- Très bien, le prince s'est comporté comme tel, je rétorque en soutenant son regard malgré les forts battements de mon cœur qui me gênent.
- Très bien, hein ? J'ai entendu plusieurs choses au sujet de votre relation, dit le roi et instantanément je jette un bref coup d'œil à Aaron.

De quoi parle le roi, au juste ? Où veut-il en venir ?

- Vous êtes restée plusieurs fois très tard dans sa chambre. Vous avez fait du cheval avec lui. Vous êtes même sorti de ses appartements au beau milieu de la nuit, en portant ses vêtements ! Que vous avez gardé dans votre chambre ! hurle le roi, me faisant énormément peur.

Je ne répond rien. Je ne peux absolument rien répondre, aucun son ne veut sortir de ma bouche. Je suis en plein cauchemar. Le pire de tous.
Une des servantes très haut placée se dirige vers le trône et s'en place devant. Elle tend au roi quelque chose dans un sac puis retourne à sa place.

- Osez juste nier ! continu Chuck en brandissant des vêtements que je ne reconnais que trop bien.

Ceux d'Aaron. Ce qui me ramène plus bas que terre encore, c'est qu'il montre clairement le boxer du prince. J'ai honte. Tout le monde va se faire une fausse idée, surtout Anne... Je sens mon visage brûlant rougir et je me contente de baisser le visage, ne sachant pas quoi faire d'autre. Je me fais littéralement violence pour ne pas pleurer. Je savais que la situation allait encore plus s'aggraver. Mon cas s'aggrave toujours, même quand j'ai l'impression d'être déjà au plus mal.

Mais comment a-t-il su que c'était dans ma chambre ? Il n'a pas le droit de fouiller dans mes affaires et personne ne le peut ! Enfin si, il y a bien une personne qui le pouvait... Kate.
Je lève le visage pour la regarder, et le dégoût s'empare de moi quand je vois son grand sourire, le même que celui de Blair. Mais qu'ai-je pu bien lui faire pour qu'elles me détestent autant ?

- Evelyn Taylor ! Quel genre d'irrespect est-ce donc ? Vous n'écoutez même plus votre roi lorsqu'il s'adresse à vous ! hurle son premier conseillé ce qui me fait sauter le stupeur.
- Veillez m'excusez, je lance d'une voix tremblante et faiblement.
- C'est un manque de professionnalisme incontestable ! continu celui-ci.

Mais on ne lui a rien demandé à ce vieux singe ! Qu'il reste dans l'ombre, bon sang !

- Qu'avez-vous à dire pour vous expliquer ? demande finalement le roi après plusieurs secondes de blanc qui m'ont semblé être l'éternité.
- Je... Ce n'est pas ce que vous croyez. J'ai ma possession les vêtements du prince parce qu'il a été bienfaisant avec moi tandis que mes propres vêtements étaient trempés. Je suis désolée, je n'ai pas été à la hauteur de vos espérances, je lâche en essayant de contrôler ma voix pour cesser les tremblements.
- Vous osez me mentir ! Alors comment pouvez-vous justifier cela, à présent ? m'interroge le roi en me grondant de plus belle.