UN AMOUR ROYAL

CHAPITRE 20

Nous voilà à la soirée de Noël. Aaron et moi-même sommes autour d'une bonne dinde. Jamais, au grand jamais, je n'aurai un jour imaginé être impliquée dans ce genre de situation avec le prince d'Angleterre en ma compagnie.
D'ailleurs, pour l'occasion le prince m'a forcé à porter la seule robe d'occasion que je possède, qui est une jolie robe rouge, bien que légèrement courte à mon goût. C'était soit ça, soit retourner faire les magasins avec lui.

- Tu aurais au moins pu te maquiller un peu, râle le prince pour ne pas changer de d'habitude.
- Vous auriez au moins pu porter une cravate, je rétorque de mon ton le plus provocateur.

Aaron n'aime pas les cravates, et tout ce qui se met autour du cou, et je ne sais toujours pas pourquoi en plus d'un mois. Ça me frustre beaucoup, je doit l'admettre.

- On ne va pas commencer à se disputer maintenant, rassure moi? Me dit le prince en souriant, sourire que je fini par lui rendre.
- Non, vous avez raison, ce serait idiot. Nous en aurons tout le temps plus tard, je répond ce qui nous fait simultanément rire.
- Parlons d'autre chose.
- Bien. Avec qui auriez-vous aimé passer votre soirée? Je questionne Aaron pour je ne sais quelle raison. C'est le retour de ma parole plus rapide que mon cerveau, il faut croire!
- Je suis très bien avec toi, me répond t'il d'un sourire en coin et d'un clin d'œil qui m'irrite de l'intérieur.
- Vous pouvez me dire, je ne me vexerai pas, j'insiste.
- Je ne sais pas trop... Blair je pense, fini par lâcher le prince.

Ok, je suis vexée. Énormément, même. Pourquoi? C'est bien moi qui ai insisté! D'autant plus que ce n'est pas étonnant, ça s'est toujours vu qu'il se passait quelque chose entre ces deux-là. Mais malgré tout, ça me vexe. Je ressens même un petit pincement au cœur. Nom de Dieu, il faudra vraiment que je remédie à ça! J'aurai une petite discussion avec moi-même plus tard, je me le promet. Pour l'instant, il faut que j'essaie de paraître la plus décontractée possible.

- Il se passe quelque chose entre vous deux? Je demande curieusement.

J'avais dit décontractée, pas obsédée! Je me hais, c'est officiel.

- Pourquoi tu veux savoir? M'interroge le prince.
- Je ne sais pas... Entres amis, on peut se dire ce genre de chose, c'est tout, je répond, rouge jusqu'au crâne.
J'espère qu'il n'a rien remarqué...
- Si tu le dis... Je peux me confier à toi alors?
- Bien sûr! Je répond, un peu trop enthousiaste.
- Je ne sais pas trop ce qu'il se passe avec cette femme, mais elle me rend dingue. Ça a toujours été très ambigu avec Blair. À un moment, j'ai même eu peur que mon père s'en rende compte.
- Ce serait mal?
- Je pense qu'il n'apprécierait pas. Enfants, il nous disait toujours de se respecter et de se protéger comme frère et sœur. Cependant, c'est rapidement tourné autrement.
- Est-ce que... vous l'aimez? Je demande en ayant une boule au ventre pour une cause que j'ignore.
- Je ne sais pas vraiment, Ev'. Si tu savais, je suis vraiment confus à chaque fois qu'il s'agit d'elle.

Il ne sait pas si il l'aime... Pourquoi diable est-ce que je suis légèrement soulagée?

- Vous savez ce qu'elle en pense, elle?
- Nous en parlons rarement, en réalité. Il faut dire que nous faisons d'autres choses lorsque nous sommes ensemble.
- Vous avez déjà...?
- Nous sommes adultes, Evy. Alors oui, il s'est passé des choses plus d'une fois. C'est pour cela que cette situation me rend fou. Bien que tu dois largement en penser autrement, j'aime être dans des relations saines.

Une gifle en plein visage. Voilà ce que j'ai ressenti quant à ses paroles. Je ne comprend vraiment plus rien, mais je veux qu'il arrête de parler de cette femme. Pourquoi est-ce que je suis comme ça? C'est un sentiment qui me dérange terriblement, et je n'aime pas ça.

- Je vois, je dis simplement en détournant les yeux.
- Bien, je me suis confié. À toi, lance Aaron tandis que je dépose mes couverts. Mon appétit s'est décidément coupé.
- Moi?
- Oui, toi. Je sais que tu n'as jamais embrassé personne, dit-il d'un regard moqueur, mais tu es peut-être amoureuse de quelqu'un?
- Oh, je dis nerveusement et en devenant encore plus rouge, non je ne le suis pas.
- Vraiment pas?
- Puisque je vous le dis! Je répond en m'emportant un peu.
- Evy, calmes toi ce n'était qu'une question, dit-il en rigolant. Bien, tu as terminé?
- Oui... je répond, honteuse.
- Suis-moi alors.