UN AMOUR ROYAL

CHAPITRE 14

Aaron me traine à travers la forêt pendant une bonne dizaine de minutes avant d'enfin arriver à destination.

- C'est ici que nous resterons en attendant les secours, me dit Aaron tandis que je lève la tête pour regarder où nous nous trouvons.

C'est incroyable. C'est le plus bel endroit que je n'ai jamais vu de ma vie, c'est paradisiaque. Un vrai paradis sur Terre, j'en perds les mots! Cet endroit est dégagé d'arbres laissant ainsi apparaître un ciel merveilleusement clair. Au milieu se trouve un lac d'une eau si fluide et si bleue, ce lac mène tout droit à des chutes d'eaux abondantes. Le soleil illumine beaucoup ce lieux, j'en ai presque mal aux yeux, et le chant des oiseaux donne l'impression d'être dans un de ces films Disney. En fait, tout ce décor donne la sensation d'être des personnages Disney, ou d'un film merveilleux. La brise est fraîche, mais elle n'est pas non plus froide ce qui est plutôt paradoxal pour un mois de décembre. Je suppose qu'au sud du globe, le climat est bien plus chaud que en Angleterre, ce qui semble en réalité logique. La verdure à l'air tellement fraîche que cela me donne envie de retirer mes chaussures et de courir librement, comme une enfant. Dommage pour mes envies, ma jambe blessée ne me permettrait absolument pas ce show. Ce lieu est agréable, autant à regarder qu'à s'y trouver. Je suis contente qu'il ait fait cette découverte, au moins cela rend notre situation un peu moins horrible.

- Tu vas bien? Me demande le prince, sûrement en voyant que je ne dis rien et que je ne réagi pas.
- Oui, c'est juste que cette endroit est vraiment beau, je lui répond en levant mes yeux vers les siens.
- N'est-ce pas? Allez, allons nous débarbouiller et nous laver de tout ce sang, me dit Aaron en m'emmenant tout droit au lac.

Il m'aide à m'asseoir à côté du lac et j'en profite pour toucher l'eau du bout des doigts. La sensation est instantanée, c'est comme si que j'étais en train de renaître de mes cendres.

- Est-ce que vous croyez que c'est buvable? J'ose demander au prince en espérant une réponse positive.
- Je n'en sais rien, me répond t'il tandis qu'il enlève son manteau et son teeshirt avec difficulté à cause de son bras blessé. De toute manière on a pas vraiment le choix si on ne veut pas mourir déshydratés et desséchés, rajoute t'il une fois qu'il a tout enlevé, me donnant une vue aussi belle que celle de cet endroit, si ce n'est encore plus belle.
- Je vais essayer la première dans ce cas, je propose en évitant de fixer trop longtemps son corps de rêve.

Je prend un peu d'eau dans mes mains et les porte a ma bouche. J'ingurgite l'eau sans une seconde d'hésitation et cela me fait énormément de bien, malgré l'arrière goût métallique du sang. Je n'avais rien bu depuis l'avion et c'est pareil pour le prince. J'espère simplement que je n'aurai aucun effet secondaire... De toute manière l'eau de ce lac a vraiment l'air propre. Aaron m'imite et prend de l'eau qu'il boit. Il en profite pour se laver du sang qu'il a sur son corps et ses bras, je fais de même pour mes mains qui sont ensanglantés. Une fois que nous avons terminé, nous nous couchons côte à côte. Je ne sais pas pourquoi mais pendant quelques secondes, j'ai trouvé cette situation plaisante, agréable. Être à côté de quelqu'un sans se crier dessus, écouter et regarder la nature sous le soleil, c'est quelque chose que je n'avais jamais fait, même du vivant de mes parents.

- Est-ce que tu as de la famille en dehors de tes parents? Me demande soudainement Aaron en me prenant par surprise.
- Non, pas de ce que je sache, je lui répond malgré ma surprise.
- Donc tu ne connais personne en dehors du palais? Est-ce que tu as au moins des amis? Insiste t'il en se retournant vers moi, toujours allongé torse-nu.
- Pas en dehors du palais, mais à l'intérieur j'ai ma meilleure amie, je lui dit en espérant que ça le fera se taire.
- Vraiment? Qui est-elle?
- Kate Jones, elle est aussi servante, depuis un peu plus longtemps que moi, je lui répond en me retournant aussi vers lui de manière à lui faire face.
- C'est la servante de Blair, je me trompe? Me demande Aaron en scrutant mon visage ce qui me fait rougir malgré moi.
- Oui, c'est elle. Je suis surprise, vous connaissez le nom d'un de vos personnels!
- Tu dois vraiment avoir une mauvaise image de moi, hein?
- Seulement celle que vous renvoyez, je n'oserai pas dire qu'elle est mauvaise, je lui répond en rigolant doucement.
- Ma petite Evy, tu ne me connais vraiment pas, me dit Aaron d'un air égocentrique à mort.
- C'est vrai. Vous ne me connaissez pas non plus, je ne peux m'empêcher de lui rétorquer.
- C'est aussi vrai. Je sais, on devrait apprendre à se connaître, me dit Aaron avec une expression sur le visage qui laisse à penser qu'il a découvert l'eau et le feu. Il ne manque plus qu'une petite ampoule illuminée au dessus de sa tête.
- Comment ça? Je demande intriguée malgré le fait qu'il m'énerve.
- Posons nous des questions mutuellement, je commence. Quelle est ta couleur préférée? Me questionne Aaron et sans mentir, cela me met très mal à l'aise.
- Couleur préférée? Eh bien... Je dirai... je commence en réfléchissant. Je ne sais pas, je fini par lui répondre après plusieurs secondes de réflexion et j'en ai vraiment honte.
- Tu n'as pas de couleur préférée? Me demande Aaron l'air abasourdi. Ok, passons. Un film préféré?
- Film? Je demande en ne sachant plus où me mettre. Je... Je ne crois pas que j'en ai.
- Sérieusement? Tout le monde a un film favori! Dit-il en se levant brusquement et je fais de même.
- Pas moi, je lui dis en espérant que ça le calmera puisqu'il commence vraiment à me taper sur le système.
- Une chanson préférée? Un plat? Une marque? Un roman? Continu-t-il en m'agaçant de plus belle.
- Rien! Je n'ai rien de tout ça, je lui répond en haussant un peu le ton pour qu'il se taise, sans m'en rendre compte sur le coup. Excusez-moi, je me suis emportée.
- Ev', je veux bien que tu sois servante et que tu ne sortes pas beaucoup du palais mais à ce que je sache vous avez internet et la télé dans vos chambre non? Vous n'êtes quand même pas déconnectés du monde.
- Non, ce n'est pas le palais qui est en tord, je m'empresse de lui répondre pour ne pas qu'il ai une mauvaise idée de la situation. C'est juste... moi. Je suis le problème, je l'ai toujours été.
- Tu n'aime pas t'intéresser au monde? Me demande Aaron sérieusement et en se rapprochant un peu plus de moi, faisant battre mon cœur par la même occasion.
- Je ne sais pas vraiment, je lui répond en décidant d'être pour une fois franche avec lui et surtout franche avec moi-même. Quitte à mourir ici, autant dire de vive voix toutes ces conneries.
- Est-ce que tu as un... rêve? Me demande une nouvelle fois Aaron mais cette fois j'ai l'impression que ce n'est pas seulement pour m'agacer, il a l'air vraiment curieux de ma réponse. Il va être drôlement déçu.
- Non plus et c'est sûrement la chose que je comprend le moins chez moi, je lui répond en le regardant dans ses yeux qui laissent apparaître un sentiment de surprise. Je n'en ai jamais eu, même enfant. Cela avait le don de faire très peur mes parents ainsi que mes professeurs.
- Tes parents... Comment étaient-ils? Me questionne Aaron après avoir hésité quelques seconde.
- Ils étaient normaux, je pense. Ma mère, Juliet, était assez stricte que ce soit dans ma vie privée ou scolaire. Marc, mon père, était bien plus cool. Quand j'avais quelque chose à demander, je me dirigeais toujours vers lui, je lui répond en me remémorant leurs sourires et le bonheur qu'ils m'apportaient dans ma vide vie.