Chapitre dix-huit

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Quatre semaines étaient passés depuis que j'avais dit un non général à tout échange avec Baptiste. J'avais laissé loin derrière l'idée que quelque chose de sain et régulier, je m'étais tout bonnement fait une raison sur tout ce que nous avions. En réalité, Baptiste avait tout manigancé depuis le début et jamais je n'aurais pensé une seule seconde que je finirais par tomber amoureuse de ce gars. J'avais eu un peu de temps pour y repenser, c'est le moins qu'on puisse dire, j'avais passé les quelques jours où j'avais eu le bracelet autour de la cheville à en vouloir à tout le monde, le détester, puis me haïr moi-même. J'avais passé tout ce temps toute seule dans ma chambre et sortir seulement quand Elsa et Arnaud étaient dehors. Puis, quand ce poids m'avait été enlevé, j'avais décidé de partir, rentrer chez moi et suivre les cours à distance en visio. J'étais toujours aussi énervée contre moi et j'avais passé le dernier mois à ruminer seule la plupart du temps, même les partiels avaient finis par sortir de ma tête. Je les avais passés la semaine dernière, et je pense que je ne vais pas avoir les félicitations du jury cette fois-ci. Autant les oraux que les écrits, je les avais foirés en beauté. J'avais rendu quasiment copie blanche et j'avais pu sortir seulement deux pauvres baragouinages. Je m'étais sauvée le plus vite possible pour ne pas avoir à discuter avec mes camarades et m'étais retranchée dans un mutisme sans égal auprès de tous.

Aujourd'hui, cela faisait deux semaines que nous avions passés les partiels et je n'attendais pas les résultats avec impatience cette fois-ci. J'étais allongée de mon lit à regarder un série quand Elsa entra et me dit :

-Paula, habille-toi.

-Quoi ? Mais, pourquoi ?

-Parce que je te le demande, tu le fais un point c'est tout.

-Je rêve ! Tu te prends pour qui ?

Elle fronça le nez et dit d'un ton énervée :

-Pour celle qui se sent responsable de ton lamentable échec au partiel.

Je me figeais et la regardais, elle dit :

-Tu vois ce que tu me fais faire ?!

-Je...

-Magne-toi.

Je me levais et m'habillais, me coiffais et arrivais dans le salon. Arnaud était habillé lui aussi et il soupira avant de dire :

-Quelle catastrophe...

Elsa me montra la porte et je les suivais jusqu'à la voiture d'Arnaud, il prit la direction de la fac et je bafouillais :

-Mais, pourquoi on va à la fac ?

Arnaud balança :

-Pour essayer de rattraper tes conneries.

-Comment ça ?

Elsa se retourna furieuse :

-Non mais je rêve, tu ne sais mêmes pas les notes que tu as obtenues ?

-Non... elles sortent tout à l'heure.

-Tu te fous de la gueule du monde, Paula ?!

C'était Arnaud dont les jointures des mains blanchissaient sur le volant, il haussa le ton :

-Elles sont sorties il y a deux jours, imbécile ! Putain mais Paula, on ne te reconnaît plus !!

Je déglutissais et Elsa dit :

-On va tous se calmer, toi le premier, Arnaud.

-Je me calmerais seulement quand elle comprendra que dans la vie, il n'y a pas que des gens gentils qui ne lui veulent que du bien et qu'elle ait un minimum de jugeotte quant aux gars qu'elle fréquente ! Entre un débine fini et un vaut-rien à deux balles, on va où pour le prochain ? Un voleur, un dealer, un violeur ?

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant