Chapitre deux

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[Papi Chulo... Te Traigo El Mmmm
Papi, papi, papi chulo
papi papi papi ven a mi (ven a mi)
Papi, papi, papi chulo....]


Je me mettais l'oreiller sur les oreilles en entendant le refrain de cette affreuse musique, ce n'est pas possible, je vais l'étrangler. Je me retournais sur le dos en sentant une migraine carabinée me lanciner la tête, les murs tremblent tellement elle a mis la musique fort. Je me passe la main sur le visage, les souvenirs de la veille affluent comme une douche froide dans mon esprit, c'est la décadence totale. Je m'asseyais la tête dans les mains, il y a des semaines voire des années où l'on ferait mieux de partir loin de tout ceux qu'on aime car on finit par souffrir à cause d'eux ou pire : pour eux. Je ramenais mes jambes contre ma poitrine, je n'avais aucune envie d'aller en cours car je le sais. Je sais qu'il sera là, il me passera devant l'air de rien et je resterais comme ça. Je soupirais, les larmes aux yeux alors que mon frère tambourinait à la porte de la salle de bain :

-ELSA ! Bouge-toi, tu n'es pas la seule à aller en cours.

Il vint ensuite taper à la mienne et hurla :

-PAULA !?! Debout ! 

Il s'éloigna et cria à nouveau à travers l'appartement :

-Putain, les filles, il est presque huit heures !!

Je gémissais en regardant par la fenêtre, il faisait un temps morose. Je voyais les gouttes perler et rouler sur le verre de la vitre, finalement tout le monde était de mauvais poil ce matin. Je regardais les nuages en me demandant ce que j'avais bien pu faire pour mériter tout ça, toute cette douleur en quelques heures. Arnaud revint à la charge :

-PAULA !!! Tu te lèves maintenant, c'est ton problème si tu es sortie ! Tu vas en cours quand même !

Je grommelais en sortant de la tiédeur des draps, parfois il est vraiment pire que mes parents eux-même. Je prenais ma serviette et entrais dans la salle de bain sans demander la permission à Elsa qui était tranquillement occupée à se faire une ligne bien lisse d'eyeliner au dessus et en dessous de ses cils. Je baissais la tête le temps de passer à côté d'elle et baissais sa musique. Elle dit :

-Je ne te dérange pas ?

Je ne relavais pas, c'était quand même mon enceinte que j'ai payée deux-cente euros. J'enlèvais mon pyjama et entrais dans la cabine de douche, elle siffla et dit :

-Bah putain, tu as fait le maillot !

Je soupirais et allumais l'eau, elle s'appuie sur le lavabo avant de dire :

-Tu étais passée où hier soir ? On devait faire la soirée télé !

Je haussais les épaules. Comment expliquer que j'avais passé ma soirée aux urgences sans affoler la galerie..? Elle soupira une fois de plus et déclara d'un ton las :

-Tu vas devoir t'ouvrir à quelqu'un ou au moins dire ce que tu fais de toutes tes soirées. Les parents nous demandent et nous on ne fait que mentir pour ne pas les inquiéter. 

Je me savonnais sans un mot, elle avait raison : je n'étais pas sérieuse ces derniers temps. Je me rasais les jambes et disais de but en blanc :

-Je vous en parlerai cette semaine.

Elle se tourna et dit :

-Tu as plus qu'intérêt, Arnaud est mort de trouille chaque fois que tu dépasses le couvre-feu.

Je me rinçais alors qu'elle enfilait une jupe avec des collants et une chemise bleu foncé. Elle levait la tête au moment où je la relevais aussi, elle se figea et je me retournais précipitamment. Elle me fit pivoter et se récria :

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant