Chapitre quinze

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Remettons nous dans le contexte. Lorsque j'avais découvert Baptiste évanoui dans ma voiture, il avait été admis aux urgences, j'avais patienté une nuit sur des sièges peu confortables et à huit heures nous étions arrivés dans mon appartement. J'étais blessée car je pensais qu'il sortait avec une autre fille en même temps que moi et je ne m'étais pas montrée aussi docile que d'ordinaire avec lui. Un gars était venu m'accoster en me demandant où il pourrait trouver Baptiste qui devait être en train de discuter avec mon frère sur le canapé de mon salon à ce moment même et j'avais appelé Ben pour qu'il vienne prendre Baptiste. Je n'avais pas résisté et l'avais rejoint pendant la nuit. J'avais appris pas mal de choses mais Tristan avait débarqué comme une furie pour dire à Baptiste qu'il n'était qu'un raté. J'avais découvert que Baptiste avait eu des phases de dépression et suicidaires. Nous en étions là, juste après. Enfin, non, tout ça date d'il y a plus d'un mois.

Ben avait décrété que Baptiste n'était vraiment pas en état de gérer le groupe tout seul et avait été d'accord pour reprendre le relais le temps que Baptiste aille mieux et qu'il puisse de nouveau piloter. Un mois était passé depuis qu'il avait repris le flambeau et, les choses avaient drastiquement changées entre Baptiste et moi. Nous étions revenus que Toulouse le lendemain et par je ne sais quel moyen, Baptiste avait réussi à se trouver un joli appartement dans le centre.

***

Pour la première fois depuis des semaines j'avais passé la soirée seule dans l'appartement. Baptiste avait décidé de retourner voir « ses gars », il me faisait rire chaque fois qu'il utilisait cette expression, il me faisait penser au parrain ou à un mafieux. Il était parti juste après les cours et il m'avait donné, à mon plus grand désarroi, un double des clés de l'appartement pour que je puisse y rentrer. J'avais longuement hésité et au final, je m'y étais rendue plus que troublée par cet élan de confiance. J'avais si longtemps été terrifiée à l'idée de partager un espace à plein temps avec Zack ou quelqu'un d'autre et aujourd'hui, disons les choses telles qu'elles sont : je vivais avec Baptiste depuis un mois. Nous avons eu quelques accrochages et c'est tout à fait normal mais, ça revenait toujours plus ou moins rapidement à la normale et je me sentais bien. Il avait réellement changé du tout au tout et le gars réservé et grognon que je connaissais s'était transformé en un jeune homme souriant et joueur. J'aimais penser au fond de moi-même que je n'y étais pas pour rien et que grâce à moi, il allait mieux. Elsa et Arnaud râlaient un peu de me voir que par hasard quand je rentrais à l'appartement pour échanger les habits que j'avais pris et plus d'une foi ils me réprimandèrent. J'avais reparlé avec mes amis du baiser de Baptiste en plein amphithéâtre mais, j'avais nié en bloc. J'avais dit qu'il me voyait comme une amie proche. Bien sûr, Thibault voyait clair dans mon jeu mais se taisait quant à Ana et Lucie, elles étaient reparties à la chasse. D'ailleurs, la rumeur comme quoi Baptiste et moi ce n'était pas vrai s'était répandue comme une traînée de poudre et le cirque avait recommencé.

Pour ne pas éveiller les soupçons, Baptiste et moi ne venions pas à la fac ensemble, on se rejoignait discrètement dans la soirée après mon travail. Nous étions motivés à ne rien dévoiler et pour le moment on faisait un travail parfait. Bref, je m'étais endormie seule dans l'appartement.

***

Je me réveillais à cause de mon téléphone qui sonnait sur la table, je me redressais et regardais. C'était Arnaud, je répondais :

-Allô ?

Arnaud était en train de se déplacer et il dit :

-Oui, Paula ? Comment tu vas ?

Je soupirais, j'avais la tête endormie et chuchotais :

-Arnaud, il est cinq heures et demies !

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant