Chapitre dix-sept

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Point de vue de Baptiste

Elle monta en voiture avec Zack, elle partait. Quelque chose en moi savait que c'était pour de bon. J'avais tout foutu tout en l'air, encore une fois. Qu'avais-je fait ? Je le voyais monter derrière le volant, régler les rétroviseurs et le siège avant de mettre le contact. Cette fois-ci elle avait l'air loin, tellement loin de moi et de tout ce qu'on avait fait ensemble. Qu'elle accepte de partir avec lui en disait long sur ce qu'elle ressentait. J'étais pétrifié et me pensées se bousculaient dans ma tête, c'était un bordel sans nom. Je cherchais dans mes poches les clés de ma voiture, je ne trouvais rien. Je sentis une main me stopper net et tournais la tête pour voir Sylvain. Il secoua la tête et murmura :

-Non...

Je me mordais les lèvres et disais :

-Je... je dois lui expliquer.

Il me fixa longuement, il avait les yeux légèrement plissés :

-Baptiste, je pense que pour le bien de tous les deux, tu dois la laisser. Je t'assure.

Je levais les yeux au ciel, j'avais mal. Cela faisait des lustres que je n'avais pas eu aussi mal. Il me semblait que cela faisait des millénaires que je ne m'étais pas senti aussi démuni et faible. Tristan et ses insultes avaient finis par devenir une habitude, maintenant tout ce qu'il me disait faisait son effet sur le coup et était complètement oublié dans les jours qui suivaient. Cette fois, la douleur était réelle et lancinante. Sylvain était silencieux et je disais :

-Je n'irai pas la voir, je veux juste me barrer.

Il haussa un sourcils et dit :

-Sûr ?

-Oui.

Il lâcha mon bras et me tendit mon sac bouclé :

-Tiens, Baptiste, ne fais rien de stupide.

-Oui.

Il me laissa dans l'entrée et je restais encore quelques minutes à me demander quel serait le choix le plus judicieux. Je finissais par déverrouiller ma voiture et grimper derrière le volant à mon tour. Je roulais sans réfléchir jusqu'à la grande entrée à l'effigie d'un grand pilote des temps moderne. Je m'arrêtais et coupais le moteur face à son énorme photo les bras croisés. Fabio Quartararo. Je soupirais en fixant sa tenue et songeait à beaucoup de choses en même temps. L'envie de fumer une cigarette fut fulgurante et je cherchais dans mes poches. Rien. Dans les vide-poches non plus, je m'appuyais sur le volant au bout de la crise de nerfs. Je finissais par descendre de la voiture, claquer la porte et rester en appui sur le capot de ma voiture. Le temps passait et j'entendis dans mon dos :

-Tu comptes passer le pas de cette porte , ou bien?

Je me tournais pour voir une dame d'un certain âge avec des habits en cuir. Elle fumait une cigarette et je disais :

-Je vous demande pardon ?

Elle rit, des dents jaunes apparurent et elle dit :

-Je te vois depuis tout à l'heure, mon gamin. Tu es resté à fixer la porte pendant une bonne quinzaine de minutes. Qu'est-ce qui te retient ?

Je haussais les épaules et disais :

-Je... je n'ai pas piloté depuis des lustres.

Elle ricana en avançant d'une démarche lourde, se posta à ma gauche :

-Je peux te dire que de ta vingtaine d'année, des lustres sont absolument du pipi de chat. Tu as quoi ? Le médecin t'a dit stop ?

Je secouais la tête, elle reprit :

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant