Chapitre treize

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J'étais rentrée à Toulouse quatre jours plus tôt car Zack n'avait pas réussi à tenir chez ses parents, il avait trop de peine pour arriver à soutenir sa famille sans se faire plus de mal lui-même. Je n'avais donc passé que trois jours chez Ben et Stéphanie, trois jours sans dérapage parce que Stéphanie nous avait demandé de garder Robin comme ça, ils payeraient un peu moins la nounou ce mois-ci. Nous avions donc passé deux jours à jouer, donner à manger à Robin, le changer, l'occuper et Baptiste partait avec Ben faire de la moto pendant de longues heures. Je travaillais pendant ce temps. Baptiste était alors resté durant la fil de la semaine. Voilà presque une semaine que j'étais revenue à Toulouse, j'étais retournée en cours et je n'avais pas de retard sur les autres. 

J'étais assise dans l'amphithéâtre, les profs nous avaient laissés dedans pour que l'on travaille étant donné une réunion imprévue pour ne pas bonder la cafétéria et le B.U.. Zack était à côté de moi, il s'était renfermé depuis quelques jours et ne cessait de gribouiller sur un carnet sans rien faire. Il était vide de tout. Je venais de passer une semaine à tenter de le réconforter, le sortir de son chagrin mais rien n'y faisait et tout le monde se demandait ce qu'il arrivait au gars joyeux de la fac. Il était venu dormir chez moi, Arnaud et Elsa avaient eux aussi essayé de lui faire oublier sa peine quelques instants, c'était un échec. Hier soir, il était allé dormir chez lui, seul, il n'avait pas voulu que je vienne et il était arrivé à l'heure à la fac ce matin, en cours il n'était plus qu'une forme dans la masse d'étudiants. Je ne savais plus quoi faire pour le faire sourire, il partait se coucher tôt pour rester sur son téléphone jusqu'à trois heures du matin. J'ignorais complètement ce qu'il regardait durant tout ce temps. Ensuite, il se lève à six heures parce qu'il n'arrive pas à dormir plus de deux heures. Il va courir et après, il m'attend et on va à la Fac. Dès qu'il le peut, il met ses écouteurs pour n'avoir à parler à personne. Même moi j'étais rayée du tableau. Le prof entra comme une tornade et dit :

-Bonjour ! Pourriez-vous reprendre vos cours, on continue. 

Il était quatorze heures et tout le monde était sur la digestion du repas. Nous qui espérions que la réunion durerait plus de temps, nous nous étions fourvoyés. Tout le monde souffla et nous sortîmes les ordinateurs avec les trousses et nos carnets pour commencer à prendre note. Zack avait toujours ses écouteurs vissés dans ses oreilles et regardait fixement son carnet en faisant encore et encore des spirales, le prof dit :

-Ça vaut pour vous aussi, Monsieur Schmitt. Si vous pouviez avoir l'amabilité d'ôter vos oreillettes.

Je poussais Zack du coude et il enleva ses écouteurs non sans fusiller la plupart des étudiants du regard, il ne répondit pas au prof et je soupirais silencieusement. Le prof mit la première diapositive et dit :

-Bien. On va parler des droits de succession quant subvient la mort d'un individu selon les différents cas.

Je me mordais la lèvre, ça ne pouvait pas tomber plus mal. Zack se leva brusquement et sortit de l'amphithéâtre en claquant la porte derrière lui. Je me levais et disais :

-Désolée.

Je lui courais après, il était déjà au bout du couloir, dans le hall. Je m'approchais de lui, il pleurait silencieusement appuyé contre le mur et je posais ma main sur son épaule. Il souffla et dit d'une voix cassée :

-Laisse-moi.

Je reculais et me demandais si je devais l'écouter ou non. Finalement, je m'asseyais dans le hall juste à côté de lui et attendais qu'il se calme. Il s'assit à ma droite et murmura :

-Je... j'ai l'impression de brûler à l'intérieur de moi.

Il prit ma main et entrecroisa nos doigts, je posais ma tête sur son épaule et chuchotais :

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant