Chapitre 43-Ran

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Je suis attachée à une chaise, il m'est impossible de bouger. Je hurle de toutes mes forces pour qu'on me sorte d'ici, en vain. Quelqu'un pénètre enfin dans la pièce où je me trouve. Je suis estomaquée, Sengoku, l'amiral en chef de la Marine. Des souvenirs bien lointain me reviennent en mémoire. J'en tremble.

-Ran, cela fait longtemps n'est ce pas.

-Pas assez à mon goût, pourriture.

-Voyons, on ne parle pas comme ça à un ami. Tu savais qu'on allait se retrouver un jour ou l'autre. Ce n'était qu'une question de temps.

-J'espérais mourir avant que ce jour maudit n'arrive mais je n'ai pas été assez discrète.

-Il est certain de rejoindre l'équipage de l'un des quatre empereurs n'a pas été la chose la plus maline à faire. Bon! Cessons de ressasser cette erreur de parcours. Tu vas devenir la plus grande arme secrète de la Marine. Les pouvoirs de ton fruit sont très convoités, on ne pensait pas que le Mizu Mizu No Mi existait sachant que c'est le point faible de tous les autres fruits. Nous allons faire reigner l'ordre dans ce monde.

-Tu penses sincèrement que je vais cautionner ça ? Je suis la fille de Barbe Blanche, il ne te reste plus longtemps avant qu'il ne vienne me sauver et faire couler cette île.

-Qui parle de cautionner ? Tu ne te rappelles donc pas de notre cher docteur ? Ce cher psychologue qui t'a fait tant de bien ? Un petit tour chez lui te fera le plus grand bien. D'ailleurs votre premier rendez vous ne va plus tarder. Je te laisse en très bonne compagnie.

-Crève en enfer, toi et ta satanée justice. Je ne serai jamais ta chose, ton arme ou quoi que soit. 

Je me prends une gifle et je sens ma joue chauffer. Je lui hurle les pires insultes et il quitte la pièce sans rien rétorquer. Il laisse place à un médecin que je ne connais que trop bien. Les larmes me montent, tout le monde sauf lui. Par pitié. Il a fait de mon enfance un cauchemar.

-Commençons. Ran qui es-tu ?

-Ran Kaneko, celle qui va te faire mordre la poussière quand je serai libre.

-Mauvaise réponse. Où est cachée cette fameuse cicatrice, il porte son regard sur mes cuisses dénudées avant de poursuivre, ah oui ! Cela me revient.

Il ouvre sa petite mallette et se muni d'un scalpel. Je me mords la langue, sachant ce qui va se passer. Il plante son accessoire de torture dans ma cicatrice. Un flash back avec Ace me revient.


«Nous étions dans son lit, on s'embrassait langoureusement. Je le fais basculer pour me retrouver au dessus de lui. Il rit face à ma prise d'initiative. Je rougis ce qui le fait éclater de rire. Je tente de descendre de ses jambes mais il me maintient fermement par les hanches. Il fait de petits cercles sur mes cuisses, jusqu'à arriver à une fine cicatrice blanche. Je me raidis à son contact et sursaute. Il me questionne du regard.

-Qu'est ce qu'il y a ? Je t'ai fait mal ?

-Non, lui dis-je pour le rassurer, rien de grave.

Il n'y croit pas un mot.

-On a dépassé ce stade de « je ne veux pas parler de certaines choses avec toi ». Je veux tout savoir de toi, tu n'as pas à te cacher ou à avoir peur avec moi.

Je me pince les lèvres. Il a raison.

-Lorsque la Marine m'avait capturé, j'ai été prise en charge par un psychologue. Il avait pour mission de me monter la tête et de faire de moi une machine de guerre sans sentiments. Si je répondais mal ou je refusais de collaborer, il me plantait un scalpel dans la cuisse. Toujours au même endroit, toujours aussi fort. Je cédais à ses interrogatoires pour ne pas me faire charcuter.

Le visage de mon petit-ami se durcit et il prend un air désolé. Je ne veux pas de pitié. Certaines plaies restent ouvertes, elles s'estompent mais ne se referment jamais.

-Je te promets que personne ne te fera de mal. Plus maintenant que je suis là. Je suis ton ange gardien ahah. »

C'est après ce souvenir que je sens ma cicatrise se réouvrir. Je pousse un hurlement tant dis que le psy se délecte du spectacle. Je dois tenir et ne pas leur appartenir. Je peux le faire. Ce n'est qu'une question de temps, pas vrai ? Ma famille va venir me sauver.

[...]

3h de bourrage de crâne plus tard, je suis enfin seule dans la pièce. Cette solitude ne dure pas très longtemps. Garp, le vice amiral qui est aussi le grand père de Ace, fait son apparition.

-Je ne pensais pas te revoir de si tôt. Je pensais que cela allait être plus dure que ça de te capturer.

-Cachez votre joie ! C'était votre but après tout.

-Chimera va m'en vouloir.

-Vous pensez? Je vous conseille de ne pas croiser son chemin. Elle vous fera mordre la poussière.

-Ace et tout l'équipage va sûrement venir dans peu de temps. Nous ne sommes pas stupides. Lui aussi va m'en vouloir mais c'est mon devoir.

-Ah oui ? Capturer des enfants qui n'ont rien demandé à un âge si jeune c'est votre job ? J'ai mangé ce fruit par malheur, ce n'était pas une raison pour me faire vivre un enfer. Je n'ai rien demandé à personne !

-Il faut faire des sacrifices meme si je conçois que cela n'a pas du être facile pour toi.

-Je sais qui est le père de Ace. Si on suit votre justice, pourquoi vous l'avez gardé sous votre aile ? Parce qu'il n'a rien demandé ! Tout comme moi. Si vous avez pu le sauver vous pouvez faire pareil pour moi.

Il soupire mais est légèrement déboussolé par mon discours.

-Je serai ton mentor durant ton entraînement. Je n'ai pas de pitié pour les pirates.

Il quitte la pièce par la suite. Je n'ai donc aucuns alliés ici ? Je veux m'en aller. Aucun échappatoire est envisageable. Le seul moyen est que père vienne en vitesse. J'espère qu'il le fera.

Le plus tôt sera le mieux.

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