Chapitre 20- Ace

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Je me rue sur le navire, en passant devant mes amis mais je ne leurs adresse pas un regard,pas un sourire. La porte de ma cabine se claque violemment pendant que je fais les cents pas. Des milliers de questions se bousculent dans ma tête. Je n'ai de réponses à apporter à aucunes d'elles.

Marco fait irruption et se tient devant moi mais je ne bouge pas d'un pouce. Il soupire de lassitude, attrape la chaise de mon bureau et s'assied dessus en se tenant face à moi. N'ayant aucune envie de répondre à ses questions qui ne vont pas tarder à arriver, je prends la boule de papier que j'avais jeté auparavant et la lui lance. L'incompréhension se lit sur son visage. Il déplie la boule de papier et commence sa lecture. Son visage est calme, trop calme à mon goût. Il repose ses yeux sur moi avant de prendre la parole.

-T'es pas aller la chercher?

-Si.

-Et donc? Elle est où ?

-J'en ai rien à foutre.

Il lève les yeux au ciel.

-Qu'est ce que t'as fais abruti ?

Je lui raconte mon altercation avec elle, il ne semble pas étonné le moins du monde. Il se relève de la chaise et se dirige vers la sortie.

-Je vais chercher les demoiselles, j'irai dire à père ce qu'il s'est passé mais prépare toi à mourir quand il va apprendre ce que tu as dis, il manque une pose avant de reprendre, t'y connait vraiment rien aux femmes toi. C'est pas demain la veille que tu vas trouver quelqu'un qui te supporte.

Son discours rentre par une oreille et sort par l'autre. Je suis trop furieux pour être raisonnable. Je sais que je vais le regretter dans peu de temps mais je ne veux rien savoir à son sujet, pour le moment. Mon ami se tient dans l'embrasure de la porte, les bras croiser et le sourcil levé.

-En réalité tu as raison. Les chercher ne sert à rien, elles sont probablement déjà morte, violé et jeté aux ordures. Si on retournait à la fête foraine ? Je veux refaire un tour de grande roue.

Il me tape sur le système. Je le connais suffisament pour savoir qu'il va dans mon sens pour me faire réaliser à quel point je suis un con. Imaginer Ran se faire toucher par un de ces enfoirés me met en rogne. Un râle sort de ma bouche et je décide me lever sous le regard malicieux du commandant de la première division.

-Tu es vraiment trop prévisible Ace aux points ardents.

Il murmure ces mots mais assez fort pour je puisse les entendre. Je ne relève pas et quitte le navire. Le premier endroit où nous cherchons est bien évidemment celui où j'ai discuté avec Ran pour la dernière fois. Nous demandons poliment aux passants s'ils ont vus nos deux compagnons mais sans succès. Nous interceptons une conversation assez intérréssante. Une femme et un homme discutent, nous nous penchons pour entendre ce qu'ils se disent.

-Avez-vous entendu ce qu'il se dit sur le prince?

-J'ai eu quelques écho en effet.

-Il est très jeune, se marier aussi vite c'est trop tôt.

-Enfin ma chère dame, faut-il encore qu'il trouve une épouse digne de ce nom et à ce que je sache il n'a pas l'ombre d'une fiancée.

Nous ne parvenons pas en entendre plus. Rien d'intéressant à mes yeux.

-Tu as entendu la même chose que moi, me questionne Marco.

-Les histoires d'un petit prince capricieux qui va se marier c'est le cadet de mes soucis. Pff une perte de temps.

-Réfléchi un peu abruti fini, il m'assène un cou sur la tête avant de continuer son explication, je vais l'expliquer de la manière la plus simple pour que tu comprennes. Prince-veut-épouse. Fille-royaume-disparaît. Tu vois où je veux en venir ?

-Non.

-Les filles enlevées sont surement des prétendantes pour le prince de mes deux. Ca veut dire que Karen et Ran sont aussi des prétendantes.

Ran ? Mariée ? Il en ait hors de question et puis quoi encore! La situation est plus grave que ce que je ne voulais le croire. Il faut en informer père. Il saura quoi faire pour les récupérer. Ni une, ni deux, nous sommes sur le pont. Père est assis sur son fidèle fauteuil, l'air pensif. Marco décide de prendre la parole pour lui expliquer la situation. Je n'ose pas regarder la réaction de père. Il doit être plus que déçu de mon comportement. Je sens son regard sur moi. Il arrive à me faire culpabiliser sans même m'adresser un mot. J'ai déconné...

-Je comprends. Il était prévisible que Ran veuille aller à la rescousse de sa soeur. Il est inutile de s'inquiète pour elles, après tout ce sont mes filles et je suis sûr qu'elles vont bien. Maintenant vous allez fouiller cette île de fond en comble jour et nuit jusqu'à ce que vous les retrouviez. Même si l'on doit interférer dans ce mariage royal, nous retrouverons les deux petites.

Il termine son discours sur ces mots. La plupart de l'équipage est remotivé à les retrouver. L'équipage descend du pont, il ne reste plus personne mise à part père et moi.

-Ace...

-Engueule moi vas-y! Dit moi que je suis un incapable. J'avais une opportunité de la ramener mais je ne l'ai pas saisi au lieu de ça je l'ai insulté. Je suis un bon à rien. Même protégé les gens qui me sont chère je ne peux pas le faire. Je ne suis pas digne d'être commandant, en tout cas je ne le suis plus.

-Arrête de te torturer l'esprit. Je n'ai pas de lâche dans mes rangs ! Alors tu vas te dépêcher de les chercher et je t'interdis de revenir ici avant de les avoir trouvé,c'est bien compris fils?

-Oui père.

J'obéis à ses ordres et je quitte le navire. Mon ami m'attend en bas. Je la retrouverai. Quoi qu'il m'en coûte. Il est impensable qu'elle épouse ce fils à papa. Elle est à moi et à personne d'autre. Je ne permettrai pas que quelqu'un pose ses sales pattes sur elle.


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