Le fruit de notre amour

Chapitre 28- Ace

Une semaine s'est écoulée depuis le retour de Ran et Karen sur le bateau. Celle-ci et Marco sont officiellement en couple. Personne n'a été surpris de cette annonce, on s'y attendait. Je n'ai pas parlé à Ran depuis notre dernier baiser. J'ai besoin de réfléchir je suppose. Je sais que ça la blesse mais je n'y peux rien. Il faut que je me pose les bonnes questions. Le journal arrive, je suis le premier à le lire et j'appelle tout le monde. J'en connais deux qui vont être ravie. Lorsque plus ou moins tout le monde est arrivé -surtout les deux concernées- je leurs lance le journal à la bonne page. Elles ne comprennent pas tout de suite et jettent un œil à la page. Ran réagit la première.

-J'ai enfin mon avis de recherche, sourit-elle.

Elle le répète de plus en plus fort, faisant exploser sa joie.

-Cette photo me met à mon avantage, ajoute-t-elle.

Ce pique m'énerve plus que ce que cela ne devrait. Sur la photo, elle porte la robe de ce fichu prince, elle est en position de combat, de l'eau l'entoure. Je dois avouer que c'est une très belle photo mais de savoir que le monde entier va la voir comme ça me fou en rogne. Elle a l'air heureuse, c'est le principal.

Marco et Karen commente la photo de celle-ci. Sa photo est très réussi aussi, on ne voit que son visage mais on voit qu'elle se prépare à tirer une flèche.

C'est toujours un peu angoissant de recevoir son premier avis de recherche. La photo est important mais le montant l'est encore plus. Un membre de l'équipage demande aux filles à combien s'élève leurs têtes.

-67 000 000 B, pour moi, s'exclame Ran.

-Et moi 49 000 000 B et pourquoi Ran est plus élevée que moi !

-Elle a un fruit du démon, de plus de type Logia. Et en plus elle a fait plus de grabuge que toi. Mais pour un début c'est déjà extraordinaire d'avoir un montant aussi élevé. C'est parce que vous faites parti de l'équipage de Barbe Blanche que c'est aussi haut, explique Marco.

Elles acquiescent toutes les deux face à cette remarque. Après ce moment de joie, tout le monde retourne à son travail. Je suis avec Thatch, Marco et Joz. Nous discutons sur le pont. Ran est de l'autre côté du pont. Elle semble réfléchir en regardant l'océan. Joz voyant que je l'observe lance la conversation.

-Alors c'est pour quand vous deux ? Tout l'équipage a remarqué que vous vous tournez autour.

-Non. C'est juste une amie.

Je n'en pense pas un mot bien sûr. Je ne suis pas à l'aise avec mes sentiments et dire haut et fort que je l'apprécie beaucoup devant les autres me met mal à l'aise. Je la fixe toujours et elle se tend, se retourne et me jette un regard noir avant de rejoindre sa cabine.

-Je crois qu'elle nous a entendu, affirme Thatch.

Je pousse un juron. Et la rejoins dans sa chambre qui est fermée à clé. Je toque plusieurs fois sans aucunes réponses.

-Ran si tu n'ouvres pas je défonce la porte.

J'attends un peu mais toujours rien. Je me prépare à force l'entrée mais la porte s'ouvre au dernier moment. Elle a l'air plus que Je furieuse. Je n'ai pas le temps de dire ouf que je me prends un poing dans la figure me faisant reculer de quelques mètres.

-Celle la je l'ai pas vu venir, je marmonne.

- Tu me déçois Ace ! Qu'est ce que je t'ai fais ? Tu m'embrasses, tu me fais comprendre que tu m'aimes plus que bien ensuite tu m'ignores une semaine pour enfin dire à tes amis que je ne suis qu'une amie. Tu t'es bien foutu de ma gueule jusqu'au bout. Je ne veux plus entendre parler de toi.

Oula elle est plus remontée que ce que je croyais. C'est à moi de calmer le jeu si je ne veux pas que ça dégénère. Elle s'attend à ce que je répondre de manière cinglante mais si je fais ça je peux dire adieu à son pardon.

-Désolé.

Elle est surprise mais se reprend très vite. Elle retourne dans sa chambre et je la suis avant qu'elle ne claque la porte.

-Je ne suis pas à l'aise avec mes sentiments et j'ai beaucoup de mal à dire ce que je ressens.

Elle a l'air un peu calmé, je continue donc.

-La dernière fois c'est toi qui m'a embrassé et tu n'as pas voulu dormir avec moi alors mon ego en a pris un coup. J'ai fais la tête comme un enfant de cinq ans.

Lui dire tout ça me libère d'un poids énorme. Je me rapproche d'elle car je sais qu'elle met une distance de sécurité pour ne pas que je l'approche.

-Une semaine ça a été long et j'aurai du assumer devant les gars les sentiments que j'ai pour toi.

-Quels sentiments, questionne-t-elle.

-T'es une tête de mule, agaçante, insolente, énervante, grande bouche, qui veut toujours avoir le dernier mot.

Elle fait les gros yeux devant ce que je lui dis et je poursuis avant de me prendre un autre poing dans la figure.

-Malgré tout ça, tu es généreuse, attachante, protectrice, joyeuse, magnifique, courageuse, forte. Je vais m'arrêter la sinon tu vas prendre la grosse tête. Tous tes qualités et tes défauts je les aime. Tu me rends dingue. Je suis nul en déclaration désolé.

Elle arbore un sourire non dissimulé et je vois qu'elle est émue par ce que je viens de lui dire. Elle me saute dans les bras.

-Imbecile. Il t'a fallu combien de temps pour me dire ça.

Je prends sa tête entre mes mains et lui caresse la joue avec mon pouce. La distance qui sépare nos visages ne fait que diminuer. Je brise cet espace et l'embrasse. Une semaine sans goûter ses lèvres c'est trop. Savoir que je suis le seul au monde à y avoir eu droit me remplit de joie.

Désormais je suis le seul pour elle comme elle est la seule pour moi.

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