Le fruit de notre amour

Chapitre 26- Ran

-Mes filles.

Il se lève en arrachant ses perfusions et viens jusqu'à nous à grande enjambé. J'ai tellement honte et j'ai peur qu'il nous chasse d'ici pour lui avoir désobéit.

Il ouvre ses bras et nous serre toutes les deux.

- Je me suis fais un sang d'encre pour vous d'eux bande d'idiotes!

Il resserre son étreinte et je me laisse aller dans ses bras réconfortant. Je crois que je le considère vraiment comme un père. J'ai eu peur de ne pas le revoir, il remplace celui que je n'ai jamais eu. Il nous lache et nous regarde. Je veux lui dire qu'il m'a manqué mais il nous donne deux coups de point sur le sommet du crâne. Je tombe au sol et hurle de douleur. Bon sang il a de la poigne le vieux ! Je sens déjà une bosse se former.

-Ca c'est pour l'avoir désobéit, il nous en redonne un autre avant de poursuivre, et celui là c'est pour m'avoir inquiété !

Tous l'équipage rit devant cette scène et malgré la douleur, je me joins à eux et je ris de bon cœur.

-Thatch prépare nous un festin pour fêter nos retrouvailles, ordonne Barbe blanche.

Celui ci s'exécute et se rue en cuisine. Père retourne sur son siège et discute avec certains membres de l'équipage. Une main se dépose au creux de mes reins pour me faire avancer. Je me retourne pour voir Ace qui a un air sévère collé au visage. Je ne me fais pas prier et le suis.

-Va te changer, tu ne comptes pas rester dans cette tenue toute la journée ! Ils se sont suffisamment rincé l'œil à mon goût.

-Ca n'avait pas l'air de te déplaire que je sois vêtue de cette manière quand tu m'as vu.

-Justement ! Y'a pas de raison pour que tout le monde en profite.

-Jaloux ?

-T'aimerais bien.

Je lève les yeux au ciel et attrape quelques vêtements.

-Je ne suis pas peu fière de cette robe ! J'ai fais une excellente affaire en la prenant.

Il arbore un sourire en coin. Je commence à me changer dans la salle de bain tout en continuant la conversation en laissant la porte entre ouverte.

-Nous devrions quitter l'île au plus vite, les gardes du palais ne devraient pas tarder à venir jusqu'ici.

-Nous sommes des pirates c'est notre destinée de nous faire poursuivre, me fait il remarquer.

-Oui mais j'aimerai m'éloigner au plus vite de cette île de malheur ! Non mais appeler ça l'île paradisiaque, la blague.

-J'ai passé de très bons moments ici personnellement, ajoute-t-il.

Je sors enfin de la salle de bain nouvellement vêtue.

-Donne moi au moins un exemple. On enchaine les catastrophes depuis notre arrivée.

C'est en sortant ces mots que je me souviens de ce qui s'est passé dans le château lorsqu'il m'a retrouvé. J'avais oublié ce passage. Mes joues s'empourprent instantanément.

-J'ai beaucoup apprécié mon escale au château, j'ai reçu un accueil plus que chaleureux de la part d'une demoiselle.

-Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

Je baisse la tête et tente de cacher mon visage avec mes mains. Il se lève du lit et s'approche doucement de moi, il retire mes mains de mon visage et caresse ma joue. Mon corps réagit à sa caresse et je frissonne. Je peux jurer que lui aussi à frémis. Je zieute sur ses lèvres et émet un petit sourire en coin.

-Et bien je crois que tu as retrouvé la mémoire, déclare-t-il en ayant remarqué que je fixe ses lèvres depuis quelques instants.

Il diminue la distance entre nos deux visages doucement -trop doucement-. La porte s'ouvre brutalement et me fait revenir à la réalité. Je bondis quelques mètres plus loin. Joz est dans l'encadrement de la porte, un air d'incompréhension se dessine sur son visage. J'ai l'impression d'être une enfant qui a volé un bonbon prise la main dans le sac. C'est placardé sur mon front « j'étais sur le point d'embrasser -encore- Ace ».

-Je dérange, questionne Joz à notre intention.

-A ton avis, rétorque Ace, combien de fois je t'ai dis de frapper avant d'entrer ?

-Ca fait mille trois cent douze fois, explique-t-il d'un air honteux.

Je tente de reprendre ma respiration durant cette altercation. Je quitte la chambre en vitesse pour éviter un autre moment gênant de ce genre. Je décide de rejoindre Karen dans sa chambre pour passer un peu de temps avec elle et lui raconter ce qui s'est passé avec Ace depuis son enlèvement.

Je tourne la serrure et l'interpelle pour savoir si elle est là. Je passe ma tête à l'intérieur de la chambre.

Elle est allongé sur son lit, vêtue de sa robe et Marco est au dessus d'elle. Ils s'embrassent langoureusement et se tripotent. Ils remarquent ma présence et sont choqués.

Je souris faiblement.

-Oh excusez moi, je déclare d'un ton las.

Je referme doucement la porte et reste quelques secondes devant celle-ci. Oh Mon Dieu. Je pousse un hurlement et je suis à peu près sûr que tout le navire m'a entendu. Certains membres arrivent près de moi pour savoir pourquoi je crie de cette façon à une heure aussi tardive. Un petit cercle se forment autour de moi et des chuchotements résonnent. Ace se faufile à travers la foule et me prend par les épaules et me secoue pour me raisonner.

-Non d'un chien ! Qu'est ce qui t'arrive a crier comme ça, s'énerve-t-il.

-J'ai... Karen... lit... porte.

Je ne parviens pas à aligner deux phrases. Tout le monde me regardent comme si j'étais une folle.

La porte,devant laquelle nous nous trouvons, s'ouvrent au ralenti et laisse entrevoir Karen qui a les cheveux en bataille, les joues rosies et sa robe est froissée. A ses côtés, Marco qui ne porte que sont short et à un petit sourire fière au coin des lèvres.

Ace fait plusieurs aller-retour entre eux et moi avant de pousser un long soupire.

-Je vois, murmure-t-il, vous venez de traumatiser Ran à ce que je vois.

Ma gorge est serrée.

-Apparement, elle est arrivée pile au moment où ça allait devenir....

Sa phrase meure étouffée par la main de Karen qui l'empêche de terminer. Je veux m'enfuir de cette discussion mais mes jambes ne m'obeissent pas.

-Le repas va bientôt être servi, ajoute Ace, allons y avant que ça refroidissent.

Il m'oblige à avancer en me poussant avec sa main. Je vais vomir.

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