Chapitre seize

Depuis le début
                                    

-Oui, oui. Bien sûr.

Il soupira et dit :

-Eh bien, Paula... Ce Baptiste Russo n'a absolument jamais loué quoique ce soit à son nom et n'est pas propriétaire non plus. Du moins pas à Toulouse.

Je gigotais mal à l'aise par rapport à la révélation :

-Non mais attends, je ne cerne pas tout là... qu'est-ce qu'il vient faire là-dedans ? Puis, c'est quoi ce bordel ? Pourquoi tu es venu jusqu'ici ?

Mon père joint ses deux mains devant lui et dit :

-Paula... tu es... visiblement, impliquée dans un trafic de papiers officiels et de détournement de fonds.

Je restais bouche bée une bonne vingtaine de secondes et disais :

-Non, ça c'est impossible... je... je n'ai absolument rien fait.

Il écarta les mains et dit :

-Le fait est que... qu'ils te cherchent pour que tu répondes de tout ça et que personne n'avait d'idée où ton... copain, Baptiste Russo, habite. Tu... tu dois te rendre dès que possible dans le commissariat du quartier.

Je sentais tout l'air de mon corps sortir de mon corps d'un seul coup, j'étais réellement estomaquée par ce que je venais d'entendre, je n'avais aucune idée d'où toute cette histoire sortait. Je posais mes yeux sur mon père qui me regardait sans une seule expression faciale. J'étais bien consciente que je devais m'y rendre dans la journée, je me levais lentement et partais vers ma chambre le souffle court. Je me tournais avant d'entrer dans le couloir et demandais :

-Depuis quand ?

Arnaud regarda devant lui et dit :

-Cela fait trois jours, Paula.

Ma tête tourna tant la révélation était effrayante et partais enfiler un pantalon noir avec ma chemise, je me brossais les cheveux et enfilais des chaussures à talons. Je ressortais avec mon sac à main, les papiers et le visage fermé. Je passais dans le salon, Elsa demanda :

-Tu veux qu'on t'accompagne ?

Je ne disais rien et claquais la porte en descendant. Je serrais les dents et roulais jusqu'au commissariat sans une seule once de sourire sur mon visage, je roulais sans vraiment me rendre de ce que je faisais. J'y arrivais en heure creuse, il n'y avait qu'une bonne femme qui patientait pour le vol de son sac à main dans le Mirail. Je me dirigeais vers l'accueil et l'homme leva la tête. Il était jeune, mon âge sans doute, il dit :

-Que puis-je faire pour vous ?

Je déglutissais et me penchais en avant :

-Je suis... hum... Paula Van Horn, on m'a convoquée il y a trois jours.

Il eut un éclair de compréhension et me regarda en fronçant les sourcils. Il dit :

-Je... je vois. Si vous pouviez me suivre.

Je déglutissais et le suivais dans le couloir, il ouvrit un petit bureau entièrement vide à part une chaise, un fauteuil, une table et un ordinateur. Je regardais tout ça légèrement impressionnée, je savais à quoi ressemble un commissariat grâce à mes études mais jamais je n'aurais imaginé y entrer dans de telles circonstances. Il s'assit derrière le bureau et alluma la tour de l'ordinateur. Il me désigna la chaise d'un geste de la main, il ne se gêna pas pour regarder mes formes et je m'asseyais au bord de la crise de nerfs. Il patienta un peu avant de dire :

-Je suppose que vous savez pour quelle raison nous vous avons convoquée...

Je croisais les jambes et disais :

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant