Déclaration d'amour sur l'île Tenrô

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Il était là, devant moi… Gisant sur le sol, sur le ventre, blessé. Il avait terrassé les deux mages de grimoire heart, à lui tout seul.

-Gajil !

Erza et Jubia arrivaient derrière, en courant.

-Reby, comment va-t-il ?

-Il respire. Il… Il… Il respire. Oh Gajil je t’en prie réponds-moi !

-Reby !

Erza posa une main sur mon épaule. Mes larmes se mirent à couler. J’enfouis mon visage dans mes mains. Mon corps était secoué de tremblements. C’était ma faute… Tout était de ma faute !

-Si je ne l’avais pas écouté, si je n’avais pas fui, si j’étais restée avec lui…

-J’en serai au même point, et tu serais blessée toi aussi.

Cette voix !

-Ga… Ga-ga.. Ga-ga-ga…

Il avait ouvert les yeux.

-Reby, emmène-le au campement !

-Oui.

-Jubia, viens avec moi, il faut à tous prix qu’on trouve Wendy !

Et sur ce, elles nous plantèrent là. Gajil avait refermé les yeux. Il avait l’air d’être totalement épuisé. Je tentais de sécher mes larmes, mais me ravisais rapidement en m’apercevant que je n’y arriverai pas. C’est donc les yeux remplis de larme que je me redressais et attrapais doucement l’un de ses bras. Je me baissais et passais celui-ci par-dessus de mon cou. Avec mon bras gauche, j’enlaçais sa taille. Je rassemblais toutes mes forces et le soulevais. Je ne savais pas si le fait qu’il soit un chasseur de dragon d’acier avait une quelconque influence sur cela, mais il pesait son poids. Je fis trois pas et trébuchais. Je m’effondrais par terre avec un bruit sourd, et Gajil me tomba dessus.

-A-Argh…

Il m’écrasait.

- Bon sang, on n’est pas arrivé.

Gajil roula sur le dos et me libéra.

Je me relevais et le fixais intensément. Je ne pouvais pas. Je n’y arriverais pas. Mes larmes coulèrent de plus belles.

-Gajil, pardon ! Excuse-moi ! Je ne te quitterai pas, je te le promets ! Je vais rester avec toi… S’ils veulent venir, qu’ils viennent, je les attends ! C’est à moi de te protéger maintenant.

Il ouvrit les yeux, et plongea ses prunelles vermeilles dans les miennes.

-Reby…

Je sentis ses mains puissantes se refermer sur mes bras. J’étais pétrifiée. Je… Je ne comprenais plus rien. Quel était ce sentiment ? C’était comme si ma vie avait pris beaucoup plus de sens tout à coup. Ce n’était pas la première fois que je ressentais des choses étranges en sa présence. Quand il m’avait demandé de rester avec lui quoi qu’il arrive, quelques instants plutôt, j’avais sentis des petits picotements dans le ventre. Quand Luxius avait pris possession de Magniolia et que nous nous sommes retrouvés coincés par Fried, il m’avait dit « J’ai rien pigé mais t’as l’air sacrément balèze toi ! ». Quand il m’avait balancé cela, il s’était agenouillé près de moi pour observer mon travail. Il m’avait lancé un regard ahuri et avait attendu patiemment que je termine ma tâche. A ce moment là aussi, j’avais ressentis des picotements dans le ventre. Mais là, ce sentiment… C’était tellement plus fort ! Je crois que je commençais à comprendre. Je commençais à comprendre pourquoi je ne pouvais pas lui en vouloir pour ce qu’il m’avait fait autrefois… Pourquoi parfois ça m’agaçait tellement quand il ne faisait pas assez attention à moi… Pourquoi je le trouvais si puissant, si impressionnant, si froid, si… terrifiant parfois… Mais malgré tout cela, je le trouvais beau et… Je me sentais incroyablement en sécurité auprès de lui. Je l’aimais. Je l’aimais d’un amour tellement puissant que, en un instant, toute peur de la mort disparus. Tant que je pouvais rester avec lui, tant que nous pouvions être ensemble, je n’avais pas peur. Il n’y avait que lui qui comptait à mes yeux… Plus que ma propre vie.

-Reby…

Sa voix s’était soudain empreinte d’une immense douceur. Je me figeais. Il y avait tant de tendresse dans ses yeux à présent. Il m’empoigna avec force et m’attira à lui. Je ne pouvais lui résister. Même affaibli, sa force restait au moins 100 fois supérieure à la mienne. Je n’essayais même pas de lui résister d’ailleurs. Je ne voulais que lui, que lui donner tout mon amour. Ma tête était à présent enfouie dans son cou. Il sentait bon.

-Reby, tu n’as pas à me protéger. C’est à moi de le faire.

Il me prit dans ses bras et me serra tellement fort contre lui que je faillis étouffer. Sa main droite caressait doucement mes cheveux. Il défit mon ruban jaune qui se trouvait dans ma tignasse et le noua autour de son poignet gauche. Je me relevais un peu. Mes larmes ruisselaient sur mes joues et tombaient sur son visage. Il sourit.

-Gajil…

Sans m’en rendre compte j’avais rapproché mon visage à quelques centimètres du sien. Il n’avait pas bronché. Il ferma les yeux.

-Je t’aime…

Ces trois mots me déchirèrent la poitrine. Cupidon, pourquoi es-tu aussi cruel ? Sans réfléchir, je posais mes lèvres sur les siennes. Cela déclencha chez lui une réaction plutôt inattendue. A ce seul contact, son corps tout entier fut secoué de tremblements. A ce moment-là, il avait l’air tellement faible, tellement vulnérable. Je me relevais et le fixais honteuse.

-Je…

Il prit mon visage dans ses mains et l’attira à lui. Cette fois, ce fut lui qui m’embrassa, d’un baiser passionné. Une étrange aura émanait de lui. C’était comme si son âme tout entière s’était emplit d’une immense douceur. J’étais la seule qui pouvait faire ça. J’étais la seule qui pouvait faire fondre son cœur d’acier. Quand j’eus réalisé cela, une force incroyablement puissante déferla dans mon corps tout entier. J’eus l’impression que je pouvais déplacer des montagnes tout à coup. Je savais que je le pouvais. Je savais que je pouvais nous sauver tous les deux. Je repris espoir.

-Gajil, il faut qu’on s’en aille maintenant.

Il me lança un regard sceptique.

-Toi, va-t’en.

Je n’en croyais pas mes oreilles.

-Il en est hors de questions ! Tu viens de m’avouer que toi aussi tu m’aimes, et tu veux que je t’abandonne à une mort certaine ?

-Je veux… Que tu survives…

C’est à ce moment-là que je me rendis compte que je m’étais arrêtée de pleurer car mes larmes reprirent. Il me sourit et caressa doucement ma joue avec le dos de sa main. Jamais je n’avais jamais vue Gajil comme ça. La seule image que j’avais de lui était celle d’un jeune homme froid plein de remords pour tout ce qu’il avait fait pour le compte de son ancien maître.

-N’y comptes surtout pas.

Sur ce, je me levais et lui saisissais un bras pour le passer au-dessus de mon cou. De mon autre bras, je le soutenais par la taille, comme tout à l’heure.

-Tu n’auras jamais la force de faire tout le chemin jusqu’au camp avec moi sur ton dos. Il est au moins à 2 km !

-Aies confiance.

Je le soulevais et fis un pas. Puis deux. Puis trois. Puis cinquante.  Puis cents. Je m’accrochais. Notre progression était lente et difficile, car je regardais où je mettais les pieds pour ne pas trébucher, tout en prenant soin de ne pas faire mal à Gajil. Après une heure de pénibles efforts, nous arrivâmes à destination.

-Je… Je n’en reviens pas… t’as réussi ! Reby, t’es incroyable !

Je le déposais délicatement à terre. Ensuite, je préparais un des lits mis à disposition des personnes qui étaient censées passer l’examen. Je l’allongeais dedans. Maintenant, il fallait que je trouve de quoi soigner Gajil. Ce que je dénichais dans une boite en bois. Je m’attelais à la tâche. Je pensais ses blessures, les entouraient de bandage. Son avant-bras droit était gravement blessé. Il avait besoin de la magie de Wendy. Il s’était endormi. Je m’asseyais auprès de lui et priais. Je priais pour mes amis partis au combat. Je savais qu’ils nous sauveraient. Je savais que grâce à eux, Gajil et moi pourrions vivres notre amour en paix. J’avais confiance en eux. Après tout, ils étaient des mages de Fairy tail. 

recueil fairy tailWhere stories live. Discover now