Petit matin

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Mal à la tête ce matin.
Pas dans mon assiette. Pas faim. Pas envie de me lever. Pourtant j'avais toutes les raisons de me sentir bien. La grisaille d'hier soir avait disparu laissant place à un ciel sans nuage et parfaitement bleu, un soleil éclatant. Sarah était encore là pour deux jours. Nous retournions encore à Londres cet après midi et ce soir nous étions de sortie dans un club.

Mon humeur maussade était à mettre sur le compte des supputations que Sarah avait soulevées et qui avaient perturbées mon sommeil.

Pourquoi cela me touchait-il autant ? Y avait-il une part de vérité dans tout ce que m'avait dit Sarah ? Probablement. Si ce n'était pas le cas mon inconscient ne se serait pas réveillé cette nuit. Il m'aurait laissé en paix. Je n'aurais pas tous ces doutes.

Sarah était en train de prendre son petit déjeuner lorsque je descendis. Elle vit tout de suite que ça n'allait pas.

- Ouh la !! toi tu n'as pas bien dormi, me dit-elle en buvant son thé.

Je lui dis non de la tête et me servis moi aussi du thé.

- J'ai vraiment besoin de prendre l'air, lui dis-je en soufflant.

- Je vois. Tu veux qu'on en parle ? me demanda-t-elle inquiète.

- Non. C'est pas la peine. Ne t'inquiète pas ça va aller, lui lançai-je vivement.

Je me levai. Je n'avais vraiment pas faim.

- Je te rejoins tout à l'heure, lui dis-je en quittant la pièce.

En haut des escaliers, je tombai sur Alexander qui m'envoya ce sourire que j'aimai tant. En coin.

- Bonjour, Lizzie

Je rêve ou il m'a appelé par mon surnom. Je n'eus pas le temps de lui répondre.

- Il faudrait que je vous parle des jours à venir. C'est important. Venez, me dit-il très enthousiaste.

Je le suivis sans poser de questions. Je me rendis compte que nous restions au premier étage. Il entra dans une pièce et me demanda de le suivre. Sa chambre. A l'entrée je n'osai faire un pas de plus. Il revint me chercher.

- Venez, Lizzie, entrez. Il faut que je consulte mon agenda. Je n'ai pas la mémoire des dates. C'est affreux, avait-il dit en levant les mains au ciel mais toujours en souriant.

Sa chambre était incroyablement grande, bien plus que la mienne. Contrairement aux autres pièces de la maison, les murs n'étaient pas blancs mais plutôt écru, la décoration dans les tons de chocolat. Un immense lit, avec d'énormes coussins, situé entre les deux fenêtres, de chaque côté deux grandes lampes et un tapis chocolat au pied. Très peu de cadres sur les murs mais que des photos en noir et blanc.

Comme dans la mienne, une ouverture donnait sur un salon dans lequel il avait installé son bureau. Sur la droite une grande baie vitrée qui donnait sur une terrasse. Je marchai doucement impressionnée par cette pièce. Deux canapés quatre places se faisaient face. Sur la gauche, une cheminée.

- Asseyez-vous, je vous en prie. J'en ai pour deux minutes, me dit-il très sérieusement.

Je m'exécutai .

- Voila ! je l'ai, triompha-t-il son agenda à la main.

Il s'installa à côté de moi. Déjà que j'étais mal, ça n'arrangeait pas mon humeur.

- Je dois partir à New York la semaine qui suit la soirée de bienfaisance. Je compte sur votre présence, dit-il sur de lui.

- New York ? Hum... je ne sais pas, lui répondis je.

R.E.A.LWhere stories live. Discover now