Embarras

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                             Mon réveil fut doux. Je m'étirai de tout mon long tel un chat après sa sieste de l'après midi. A ma montre 9h35 heure française donc 8h35 ici. Je bondis hors de mon lit. Dans ma précipitation d'aller me coucher je n'avais pas programmé mon alarme sur mon portable . Il aurait du sonner plus tôt. En retard pour mon premier jour rien de tel pour être totalement stressée . Je me hâtai donc d'aller prendre une douche et de me préparer pour descendre.

Je n'allais guère avoir le temps de profiter de cette salle de bain divine. Avec la lumière du jour elle était encore plus belle que la veille, d'une luminosité indescriptible. J'esquissai un sourire de joie.

Dans la chambre, je m'empressai de tirer les rideaux, laissant entrer le peu de soleil que le ciel britannique voulut bien nous accorder aujourd'hui. Au moins, il ne pleuvait pas.

             Ma valise sur le lit et ne sachant pas à quoi m'attendre, j'optai pour une tenue dans laquelle je me sentirais à l'aise . Pas le temps de remplir le dressing, je gardai cette corvée pour plus tard. Je fis rapidement mon lit et sortis de la chambre. Une odeur délicieuse me titilla le nez. Une odeur de toast que j'aimais et que je ne trouvai qu'ici. En France, étrangement, ils n'avaient ni le même goût, ni la même odeur. Je suivis ce doux fumet me diriger vers l'escalier pour descendre les deux étages. Je devais trouver la cuisine par moi même, la maison était silencieuse. En bas des marches, je jetai un œil à droite, à gauche. Des bruits métalliques, de couverts attirèrent mon attention. Je n'étais pas loin. Je me dirigeai sur une ouverture qui s'offrait à moi, pas de porte, une lumière, vive. Je m'approchai doucement. Un grand plan de travail en marbre gris se dessinait devant moi, je passai l'entrée et perçus une silhouette passer.

" Sans doute Harold " pensai-je.

Je m'avançai et poussai un grand soupir de stupéfaction. Cette cuisine était indécemment gigantesque et belle.

Aux tons de blancs et de bois, s'ajoutait la transparence des luminaires, encore une légère teinte de vert d'un bouquet dans un vase translucide posé sur le deuxième plan de travail au dessous duquel se trouvait une multitude de placards. Je posai mes mains sur le marbre froid. Une sorte de plénitude m'envahit. Tout dans cette maison m'apportait un bien être inexpliqué. Je sursautai néanmoins.

- Oh... Bonjour... Pardon je ne voulais pas vous effrayer, annonça la voix qui venait de la pièce d'à côté.

Je me retournai et IL était là, deux assiettes blanches dans les mains, souriant, en s'approchant il les posa sur le marbre.

- Vous êtes Elizabeth ? me demanda-t-il toujours aussi souriant.

Qui pouvais-je être d'autre ? Je lui tendis la main et lui rendis son sourire. Difficile de faire autrement.

- Oui... enchantée Monsieur Nolan, répondis je.

Si j'avais su quoi lui dire je n'aurais pas été aussi banale. Je me sentis tout d'un coup intimidée. Ah oui ridicule aussi.

- S'il vous plait, pas de Mr Nolan entre nous, Alexander. Nous allons passer suffisamment de temps ensemble pour éviter ce genre de civilités, dit il amusé par tant de protocole. D'ailleurs je me rends compte de vous avoir appelée par votre prénom. Peut-être auriez-vous préféré Mlle Lacoste..."

- Non... non ça ira très bien, ajoutai-je.

Je n'allais pas  jouer la frenchie coincée.

- Je suis désolé de ne pas avoir été là à votre arrivée, mon vol a été retardé et je suis arrivé très tard, s'empressa-t-il d'enchaîner. Mais je suppose qu'Harold s'est bien occupé de votre installation .

R.E.A.LWo Geschichten leben. Entdecke jetzt