Harrods

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L'entrée donnait sur le département des bijoux de luxe mais ma frustration ne me permit pas d'en profiter. Je pestai intérieurement ne me sentant pas libre d'aller et venir à ma guise. Je traversai les halls sans prêter attention à ce qui m'entourait et me retrouvai assez rapidement dans l'entrée principale appelée Egyptian Hall, je tombai d'admiration devant la folie de l'architecture car comme l'indiquait son nom la prédominance était égyptienne. Le souci du détail était palpable. L'espace d'un instant on aurait pu imaginer se trouver dans un palace en Egypte ou dans un hôtel extravagant de Las Vegas.

Je m'emparai d'un plan de ce magasin si gigantesque pour ne pas tourner en rond et accéder à mes halls préférés. J'avais besoin de retrouver mes marques. Le Food Hall fut mon premier objectif rien que pour le plaisir des yeux. Sur la bonne voie puisqu'au même niveau, j'entrai dans le premier hall dans lequel se situait la Pâtisserie, les thés et cafés, des gâteaux à étages, aux couleurs toutes aussi étranges les unes que les autres.

Un autre hall s'ouvrit à moi. Evidemment à la pointe de toute mode Harrods se devait d'avoir son coin japonais et un comptoir avec de hauts tabourets permettaient aux gens se s'installer et de manger. Cela ne serait pas pour moi, je préférais trop la cuisine chinoise ou indienne. Au fond, la Charcuterie, le fromager. Tous les pays du monde devaient être représentés par leurs fromages ici. Je remarquai avec un petit sourire en coin qu'ils avaient même du Camembert de Normandie. Quand même...

Je crois que ce que j'aimai le plus dans ce hall c'était le Traiteur. Tout faisait envie, le moindre plat préparé. Mais en m'approchant des ces vitrines alléchantes  je constatai que les prix étaient à la hauteur du magasin: excessifs. Qui pouvait bien acheter, se servir ici au quotidien? Un œil sur mon plan et je repérai le rayon des cosmétiques et de la parfumerie. Mon odorat fut sollicité par les fragrances multiples de tous les parfums de grandes marques. Des vendeuses de parts et d'autres, dans l'attente d'un ou d'une cliente, prêtes à vous conseiller avec tout le savoir vivre qu'impose cette enseigne. J'eus un instant peur de me faire harponner par l'une d'entre elles mais curieusement elles ne me prêtèrent aucune attention réelle. Trop ordinaire et sans intérêt à leurs yeux. Je n'avais certes pas le profil d'une grande acheteuse, ni d'une acheteuse tout court d'ailleurs. Mal à l'aise soudain d'être ce que j'étais : quelconque.

Mon arrivée dans la Harrods Arcade me détendit quelque peu. Un rayon à touristes, un rayon pour moi. Je n'eus que l'embarras du choix pour ramener un petit souvenir entre les Teddy Bear, les stylos, les sacs, les mugs et autres accessoires de cuisine. Quelques achats basiques. J'en fus ravie !

Deux heures déjà s'étaient écoulées et mes pensées furent brouillées par mon appétit grandissant. Mon plan m'indiquait plusieurs restaurants sur place mais un seul attira réellement mon attention: le Harrods Crêperie. Je tentai donc ma chance et prit les escalators jusqu'au troisième étage qui n'avait pas un grand intérêt pour moi mis à part le rayon des livres par lequel je fis un crochet.

Mon attrait pour les livres avait toujours été important même si je n'étais pas une grande lectrice, j'aimai les regarder, les feuilleter, respirer l'odeur des vieux livres. J'aimai l'ambiance des librairies. Je repérai quelques magasines, évidemment les tabloïds n'en faisaient pas partie. Pas assez chic, pas assez onéreux, trop mauvais genre pour le magasin. Une couverture attira tout de même mon attention, un magazine masculin sur lequel Alexander se trouvait posant en débardeur blanc, un immense sourire aux lèvres, la tête baissée, une main dans les cheveux, l'autre posée nonchalamment sur le genou. Une photo en noir et blanc qui donnait un cachet certain et un style à la fois chic décontracté. 

R.E.A.LWhere stories live. Discover now