Chroniques Frivoles d'un Royaume Modeste

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On avance d'une quinzaine de minutes.

        Couché sur le rebord de la fenêtre, Brutus observait son maitre s'éloigner du château. Mais quelle était donc cette carapace brillante qu'il portait sur le dos, se questionna le canin ? Chose certaine, trainer une pareille coquille rendait impossible tout déplacement sournois. Jamais il ne serait capable de s'approcher assez près d'une proie sans réveiller son attention. L'homme est incontestablement une étrange créature, songea Brutus à demi pendouillant dans le cadre de la fenêtre.

        Pendant que le gros chien regardait le cortège s'enfoncer dans la forêt au loin, une petite part de lui-même avait envie de se lancer à leur poursuite et de tourner en rond tout en aboyant éperdument. Quelle idée ridicule ! Il était si bien à se prélasser sous les chauds rayons du soleil. Il lui suffisait d'attendre et il reviendra bientôt. Ils reviennent toujours*.

* Ce concept qui, lorsque l'on ne possède pas la notion du temps, est effectivement véridique si l'on y pense sérieusement. **

** Vous pensiez que j'allais terminer un chapitre sans note de bas de page ? Et bien non.