Chapitre 52

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Il ne fallait jamais se demander ce qui pouvait arriver de pire dans les mauvaises situations, car ce pire vous tombait dessus inévitablement. À croire que la poisse attirait la poisse. Je m'attendais bien évidemment à une attaque surprise après la possession ratée de Sara, mais je m'attendais à des démons, pas à mon psychopathe de frère. Enfin, un de mes psychopathes de frères, Lucifer ne valait pas beaucoup mieux qu'Uriel quand il voulait, et Raphaël pouvait être terrifiant, même s'il était mon âme jumelle.

Uriel me tenait toujours par le manteau et ordonnait à quelques soldats de maintenir tout mon petit groupe au sol, de ramasser nos armes et de les entasser loin de notre portée. Certains, les plus jeunes, plus effrayés, ne résistèrent pas mais j'en aperçus certains, Sam le premier, tenter de se débattre, en vain. Ce qui me paniquait le plus, c'était de ne pas voir Kai. Dieu seul savait ce que mon frère lui ferait subir pour se venger de sa balafre. Cependant, il était hors de question que je m'en remette à un dieu quelconque pour nous sortir de là, j'avais arrêté de croire en Sa bonté depuis longtemps. Je devais trouver un plan, et vite, sans pouvoir impliquer qui que ce soit d'autre dedans, sinon nous nous ferions remarquer par les soldats qui ne nous quittaient pas des yeux. J'étais toutefois pieds et poings liés, presque littéralement.

- Je ne savais pas que tu t'étais mise à récupérer des rats dans la rue, petite sœur, et un joli paquet en plus ! ricana Uriel. Je vais en faire de la chair à canon, juste bonne à être sacrifiée. Je vais me garder tes petits copains humains sous le coude pour quelques séances de torture, et toi, je vais certainement te tuer, ou te livrer aux autorités angéliques, une bonne fois pour toutes, pour éviter que tu ne me mettes des bâtons dans les roues, mais pas avant m'être un peu amusé avec toi et des couteaux aiguisés.

- Tu es épuisant à toujours ressortir la même rengaine ! m'écriai-je pour détourner son attention des autres. Tu veux me tuer, torturer des gens, bla bla bla, tu me fatigues ! Sois un peu créatif, ou souhaite un peu de bien aux personnes qui t'entourent, tu verras, c'est chouette aussi.

- Toujours aussi impertinente, tu devrais aussi apprendre à te taire, ta survie te remercierait.

- Tu vas quand même me tuer au final, à quoi bon me taire et te faire plaisir ?

- Ça t'épargnerait quelques souffrances, idiote !

- Au point où j'en suis, un peu plus ou un peu moins... soupirai-je théâtralement.

Il eut alors la mauvaise idée de me mettre une gifle monumentale qui me projeta au sol. Et là, malgré mon épuisement, je sentis mon énergie gonfler en moi, comme un volcan prêt à exploser et à tout ravager sur son passage. Je fermai les yeux pour me concentrer et ne pas lui montrer toutes mes cartes avant d'être certaine de le pulvériser. Nous jouions à un poker mortel et à la roulette russe en même temps. Il fallait bluffer et espérer que le coup qui allait suivre ne serait pas celui qui mettrait fin à notre existence. Je devais lui faire croire que j'étais faible pour qu'il baisse sa garde et les barrières de pouvoir qu'il avait érigées autour de notre groupe et de sa légion de tarés. J'arrivai à me tourner en faisant mine de souffrir le martyr – bon, d'accord, je sur-jouais un peu pour gagner du temps – et pus apercevoir que Kai allait bien, et qu'il me dévisageait comme si j'avais perdu la tête. Il articula un « calme-toi » mais le soldat qui le maintenait au sol surpris son geste et lui mit un coup de pied dans les côtes. Il n'en fallait pas plus pour m'énerver, j'avais de plus en plus de mal à contenir mon énervement et mon pouvoir. Je fis mine de vouloir me relever mais Uriel me plaqua au sol et vint s'accroupir à côté de moi, tout en faisant signe à un de ses larbins de me maintenir au sol. Bonne nouvelle, il me sous-estimait s'il pensait que deux personnes pouvaient me retenir si j'explosais.

- Pauvre petite Amya, tu es finie, arrête de résister, ça ne sert à rien, susurra mon frère. Si tu restes gentille, ça épargnera des souffrances à tout le monde ici, et ça me fera gagner du temps, j'ai une guerre à gagner. Et tant que tu y es, dis-moi l'arme secrète de Lucifer, histoire que je puisse me préparer.

- Tu ne gagneras jamais s'il la met en route, crachai-je. Personne ne peut résister à ce qu'il prépare.

Bon, je mentais un peu, mais il ne pouvait pas le savoir. Il ne devait surtout pas comprendre que Lucifer ne serait jamais prêt à lancer les Cavaliers sur le monde, même si ses généraux n'avaient pas les mêmes scrupules. Il ne devait même pas savoir que l'arme était la pyxide. C'était ma seule chance de rester en vie assez longtemps pour sauver tout le monde, ou du moins le plus de gens possible. On pouvait malheureusement rarement ramener tout le monde à la maison sain et sauf... Mais cela s'appliquerait dans les deux camps. Si nous mourrions, ils mourraient aussi.

- Il faut quand même bien avouer que tu es une pro pour te planquer, impossible de capter ton énergie, reprit Uriel. Et même maintenant, je n'arrive pas à te sonder... Quel maléfice as-tu utilisé ?

- Ça, c'est secret défense, mon cher frère, continuai-je sur un ton ironique. Tu ne penses pas que je vais te faire des confidences, non plus ? Je répondrai éventuellement à une de tes questions si tu me dis comment tu es arrivé ici, sans que Raph ne te réduise en fumée.

- Je te dirai juste que j'ai reçu l'aide d'un allié... inattendu. Il ne devrait pas tarder à arriver, on va discuter de votre sort. Qui sait, peut-être sera-t-il plus clément que moi !

Là, j'étais dans le flou total. Un allié, lui ? Mais tout le monde le haïssait au Paradis ! Et personne en Enfer ne se serait allié à un ange, aussi sadique soit-il.

- Ah, le voilà, s'écria Uriel se frottant les mains. J'ai hâte !

Une lumière blanche se forma non loin de moi. Je tournai la tête autant que je pus, et ma respiration se bloqua. C'était impossible... Jamais il ne m'aurait fait ça ! Mais je connaissais trop bien cette magnifique paire d'ailes pour me tromper sur l'identité du traître qui nous avait vendus.

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Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien, et veuillez encore excuser mon retard, mon quotidien est très chamboulé et mon horaire bien rempli pour le moment ! J'espère pouvoir publier tous les dimanches comme d'habitude, mais il se pourrait que j'aie du retard dans les publications dans les trois prochaines semaines, retard que je vais essayer de limiter au maximum, mais c'est indépendant de ma volonté :/ 

J'espère que ce chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, que ce soit positif ou pas, tant que c'est constructif je ne me vexe pas facilement :) Je ne vous donnerai cependant aucun indice sur l'identité du traître, même si vous avez deviné :p

Plus que deux chapitres après celui-ci et nous aurons atteint la fin de ce premier tome, que j'ai commencé sur un coup de tête, et qui me tient désormais vraiment à coeur, puis j'entamerai la correction pour partir sur de bonnes bases pour le deuxième et dernier tome. En attendant, comme je vous l'ai déjà dit, je vous proposerai une chick-lit, Recherche collaboratrice à tout prix, j'espère qu'elle vous plaira ! Mais rassurez-vous, je ferai en sorte que l'attente du tome 2 ne soit pas trop longue, je sais à quel point ça peut être frustrant :p

Comme d'habitude, votez, commentez, partagez, et allez faire un petit tour sur la page facebook Charlotte Sohet - auteur !

A dimanche (normalement) pour la suite !

La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)Where stories live. Discover now