Chapitre 47

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Effectivement, Sam n'était franchement pas très heureux et bougonna beaucoup sur le fait que je l'avais laissé dormir chez Igor tandis que je passais une bonne nuit tranquille. Comme s'il avait été martyrisé... Les hommes !

- Je viens de nous gagner un ticket de sortie, arrête de râler, le coupai-je au bout de quelques minutes.

- Quand même, ne me refais plus ça, rétorqua-t-il pour la forme.

- Mais oui, ne t'en fais pas. Bon, comment dire, mes pouvoirs reviennent encore !

- Quoi ?!

- Oui, j'ai réussi à soigner la petite-fille d'Igor, je ne sais pas comment, mais ça a marché.

- Amya, c'est impossible...

- C'est ce que je pensais aussi, mais plus rien ne m'étonne, je dois dire.

- J'ai juste peur que tu réapparaisses sur les radars angéliques, avec tout ça.

- Moi aussi, mais je n'ai pas mes ailes, les cicatrices sont toujours là, minces, mais toujours présentes. Je pense qu'on ne risque rien tant que maintenant. De toute façon, au moindre risque...

- Tu ne feras rien du tout et tu nous laisseras nous battre à tes côtés, compléta Kai. Hors de question de discuter. Ceux qui n'auront pas envie n'auront qu'à partir seuls.

Je me tournai vers lui et lui pris la main. Il la serra un peu plus fort. J'étais vraiment devenue nunuche depuis que nous nous étions embrassés, mais qu'est-ce que c'était bon d'avoir une épaule solide sur qui compter. J'avais Sam, bien entendu, mais c'était... différent, plus intime, plus facile. Il embrassa ma tempe et me colla à son torse. Sam fit mine de vomir et j'éclatai de rire.

- Il n'empêche que je pense que tu es libre après la guérison miraculeuse de la petite, repris-je. Viens, on va aller trouver Priya, elle est trois maisons plus loin, si je me souviens bien.

Pour le coup, il ne fit aucune objection et nous suivit docilement. Quand je frappai à la porte, un homme d'âge mûr vint m'ouvrir et nous conduisit immédiatement à l'Indienne et son protégé Déchu. Ils semblaient en pleine conversation, et j'entendis Sam émettre un petit grognement. Il était mignon à garder son territoire, on aurait dit un loup alpha.

- Salut, Priya, comment tu vas ? demanda-t-il en s'avançant, puis en s'asseyant sur la chaise à côté d'elle.

- Très bien, et ta détention ? répondit-elle avec un petit sourire.

Si mon ami avait espéré être discret avec son petit manège, c'était visiblement raté, elle avait tout compris et s'en amusait beaucoup, à première vue.

- On a vu pire, rien de bien méchant ! rit Sam. Igor a l'air plus méchant qu'il n'en a l'air.

Et il avait osé me faire la morale et râler ? Non mais, il se fichait de qui ? Il pourrait toujours courir pour que je lui fasse une faveur.

- Et toi, Kébiel, est-ce que tu te sens un peu mieux après une nuit tranquille ? ajoutai-je pour mettre Sam un peu mal à l'aise, même s'il n'avait d'yeux que pour la jeune Indienne, et qu'il ne semblait pas m'écouter le moins du monde.

- Un peu, les coupures commencent à moins saigner et elles sont plus belles. Priya fait des merveilles. Je sais que j'en ai encore pour un moment, et que je peux dire adieu à mes deux doigts, mais c'est mieux que ce que j'espérais, aux mains d'Uriel.

- Donne-moi ta main, je peux peut-être faire quelque chose pour toi.

- Quoi ?

La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant