Chapitre 41

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Une routine s'était installée depuis deux longues journées de siège. Sam et moi supervisions les tours de garde, tout en planchant sur une tactique pour échapper au pire, tandis que Kai se chargeait de nourrir tout le monde.

Le Déchu blessé était toujours endormi, dans une espèce de coma, et il ne réagissait plus à rien. Dans ce genre de cas, j'aurais largement préféré mourir que de subir ça. Priya faisait ce qu'elle pouvait pour le soigner, mais sa peau était profondément meurtrie. S'il se réveillait un jour, je ne voudrais pas être à la place de la personne qui lui servira de psychologue, et qui serait bonne pour des années de visions de cauchemars.

Cela faisait désormais cinq heures que j'étais enfermée avec Sam dans un bureau, je devenais folle. Nous ne trouvions aucune solution viable pour tout le monde, et j'avais besoin de m'aérer, ce qui n'était actuellement pas possible. J'avais à peine vu Kai, qui ne dormait pas en même temps que moi, étant donné que je m'occupais des rondes de nuit.

- Je dois sortir de ce bureau ! m'écriai-je soudain, faisant sursauter mon ami l'ex-Archange. Il est presque vingt-deux heures, je n'en peux plus !

- Mais on n'a...

- J'ai la solution mais tu ne veux pas en entendre parler, donc laisse-moi aller embrasser mon petit ami !

Je ne lui laissai pas le temps de répondre et je sortis de la pièce pour me précipiter dans la chambre que je partageais avec Kai. Il était déjà installé sur son matelas, un livre dans les mains. Il parut tout d'abord étonné de me voir, puis un grand sourire se plaqua sur ses lèvres et il jeta son livre près de son sac pour que je puisse me précipiter dans ses bras. Je m'y engouffrai avec plaisir et me glissai dans le sac de couchage, tout contre lui. Nous étions un peu à l'étroit, mais nous étions beaucoup trop bien pour bouger.

- Comment s'est passée ta journée ? murmurai-je, le nez dans son cou.

- Répétitive, et toi ? répondit-il sur le même ton.

- Épuisante. Sam refuse de voir la solution...

- Et je suis certain que je serais d'accord avec lui.

- Tu me fatigues, embrasse-moi à la place de soutenir mon nouvel ennemi juré, m'exclamai-je en approchant ma bouche de la sienne.

Il s'exécuta sans rouspéter. Je fermai les yeux et me laissai emporter par toutes ces sensations qui m'envahissaient. Mes mains glissèrent dans ses cheveux, et lui m'enserra dans ses bras encore un peu plus fort. Il finit par m'allonger sous lui et me détailla avec un regard que je ne lui avais encore jamais vu, plein d'envie et de bonheur. J'en aurais presque oublié Uriel et ses Faucheurs. Et puis zut ! J'avais bien droit à dix minutes de répit.

Ses lèvres replongèrent vers les miennes, et notre baiser se fit plus avide, plus profond que d'habitude. Mes doigts glissèrent le long de son torse, de sa cicatrice, de ses abdominaux, le faisant frissonner.

Bien évidemment, j'aurais dû m'en douter, ce moment ne fut que de courte durée, quelqu'un frappa sur le battant, rompant tout le romantisme. Kai grogna et se laissa tomber sur le matelas en soupirant.

Rouge de colère, je me levai brusquement pour aller ouvrir la porte et hurler sur la personne qui avait osé faire ça. Je me retrouvai face à une Priya essoufflée, rouge de l'effort qu'elle venait de faire. Je me calmai donc légèrement, et attendit de voir pourquoi elle venait nous déranger.

- Il est réveillé, et il demande à te voir, souffla-t-elle.

Je compris directement qu'elle parlait du blessé. Je jetai un coup d'œil à Kai, déjà debout et prêt à me suivre. Nous nous dirigeâmes vers la grande pièce transformée en infirmerie, pas très loin du réfectoire. C'était un petit salon, et elles avaient installé le Déchu, recouvert d'un plaid, sur un grand canapé. Kara, une jeune Déchue, le faisait boire, tout doucement. Il avait les yeux ouverts, mais son regard était hanté, comme je le pressentais. Son visage se tourna instantanément vers moi, et il sembla soulagé. Je m'approchai de lui, Kai sur les talons, et m'accroupis à côté du canapé.

- Amérielle ? interrogea-t-il d'une voix éraillée.

- Oui, c'est moi, répondis-je.

- Je m'appelle Kébiel. J'ai été envoyé par cette enflure d'Uriel pour passer un message. Tu dois te rendre sinon il tuera tout le monde ici, et il te fera vivre un enfer. Il s'est dit que ce serait plus clair en me torturant...

Une haine pure brilla dans ses yeux. Je ne voulais pas du tout être Uriel si jamais il tombait sur Kébiel. Il grimaça de douleur et avala un comprimé de morphine que Priya avait déniché je ne savais pas où. Kai vint m'enserrer la taille de son bras, quand je me redressai, et se posta à ma droite.

- Par hasard, tu ne saurais pas comment il nous a trouvés ? le questionnai-je. Si nous le savons, nous pourrons mettre tout le monde en sécurité et t'aider beaucoup mieux.

- Je l'ai entendu parler d'une trace angélique, et d'un « sale traître » dans leurs rangs, répondit-il docilement.

- Mais... Il n'y a aucun ange ici, comment aurait-il pu nous retrouver grâce à une trace ? demanda Mary, une des deux Déchus qui assistaient Priya.

Une voix amplifiée se fit soudain entendre au-dehors, une voix que je pouvais reconnaître entre mille, remplie de sarcasme et de cruauté, celle de mon frère préféré. Je me précipitai à la fenêtre et observai la scène qui se déroulait devant moi à travers une fente dans les planches de bois amassées devant la vitre.

- Alors, petite sœur, où te caches-tu ? Tu refuses de te rendre ? Je suppose que mon petit message personnalisé n'a pas suffi... Ou est-il mort avant ? Je pensais pourtant avoir épargné ses organes vitaux !

- Raclure... crachai-je entre mes dents.

- J'avais bien entendu prévu le coup, on ne sait jamais comment vont réagir les Déchus après une petite séance de torture, sans grâce pour les régénérer. J'ai donc pris la liberté d'utiliser un autre moyen de pression, le sale traître qui vous a cachés ici.

Il fit signe à un de ses sbires, qui lui amena un homme enchaîné, la tête baissée. Cependant, je reconnaissais ces ailes, d'un blanc immaculé. Mike. Ma main se plaqua d'elle-même sur ma bouche et je sortis de la pièce en trombe pour me rendre à la salle d'observation, d'où j'aurais une meilleure vue de la situation.

Comment Mike avait-il pu savoir que nous étions ici ? C'était impossible... L'évidence me frappa soudain. Je savais comment Uriel nous avait retrouvés, jamais je n'aurais dû emporter la plume de Mickaël avec moi. 

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Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien ! Comment avez-vous trouvé le chapitre ?

Je reviens du cinéma, où j'ai été voir Les animaux fantastiques : les crimes de Grindelwald. Ce film était vraiment génial, je vous le conseille vraiment si vous ne l'avez pas encore vu ! 

La semaine passée, j'avais oublié de vous parler de quelque chose ! Une de mes amies tient le blog Papillon voyageur et a concocté un mini article sur La mort à portée d'ailes, je vous laisse le lien ! http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/rubrique-wp/la-mort-a-portee-dailes-tome-1-fugitive-charlotte-sohet-alias-chas-4

Son blog est très bien fait, n'hésitez pas à fouiller un peu dessus si vous aimez lire des critiques pour les livres papiers :)

Je l'ai annoncé sur ma page facebook, mais je le redis ici comme je sais que vous n'avez pas tous facebook, j'ai l'intention de créer un recueil de textes indépendants, je les publierai de manière aléatoire, quand j'ai le temps et l'inspiration, sans que ça n'empiète sur La mort à portée d'ailes.

Comme chaque semaine, votez, commentez, partagez, et n'hésitez surtout pas à m'envoyer un mp si vous avez une question :) Et encore merci pour toutes ces vues, ces votes, et vos commentaires, qui augmentent chaque jour un peu plus <3  

Je vous souhaite une bonne semaine, et rendez-vous vendredi ou lundi 26 environ pour le prochain chapitre, comme je suis prise le week-end du 24/25 :)

La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)Where stories live. Discover now