La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)

Chapitre 8 : Le motel + FAQ

Nous réservâmes le petit-déjeuner en plus de la nuit, puis la femme nous donna les clés de la chambre. Kai y monta directement tandis que j'allai chercher mon sac et mon épée dans le coffre de la Chevrolet et les montai discrètement dans la chambre que la réceptionniste nous avait attribuée, au deuxième étage. Elle était tellement concentrée sur ses papiers qu'elle ne vit même pas que j'introduisais une arme blanche dans son hôtel. D'un côté, cela m'évitait de devoir utiliser mes pouvoirs pour l'hypnotiser. Je me hâtai dans l'ascenseur et refermai les portes directement derrière moi.

La chambre 23a n'était pas très grande, mais heureusement, il y avait deux lits. Je faillis sauter de joie partout dans le couloir en voyant cela, parce qu'il était hors de question que je dorme dans le même lit que Kai. Je voulais bien être gentille, mais non, pas moyen. Je m'attendais à devoir dormir par terre, mais, au final, je pourrais me reposer convenablement. 

Les deux lits trônaient au milieu de la pièce, éloignés d'une cinquantaine de centimètres l'un de l'autre, et chacun avait une petite table de nuit et une lampe de chevet sur le côté droit. Il y avait aussi dans un coin une petite kitchenette avec en face une porte menant à une salle de bain avec douche, évier et toilette. Le tout était assez propre, il y avait juste une fine pellicule de poussière sur les meubles. Les murs avaient été retapissés récemment, les bords ne se décollaient pas encore et la couleur jaune restait fraîche. Un petit plafonnier baignait la pièce d'une lumière blanche assez froide, qui jurait un peu avec les couleurs des murs et des couvertures. 

J'installai mes affaires sur le lit de gauche et me préparai pour aller me laver. J'avais dans l'idée de rester une bonne heure sous le jet d'eau chaude, pour me reposer et me sentir enfin propre, mais Kai me prit de court en allant s'enfermer dans la toilette. Je pense que le hamburger ne passait pas si bien que ça en fin de compte. Je me couchai sur le lit que j'avais choisi en râlant un peu et j'attendis plus ou moins patiemment que mon compagnon de voyage ait terminé. 

J'en profitai pour remettre de l'ordre dans les derniers événements. Tout s'était enchaîné de manière abracadabrante depuis deux jours, depuis que Mickaël avait débarqué dans mon petit appartement, et tout s'était empiré avec ce fichu accident et l'arrivée de Kai dans mon épopée. Je n'arrivais pas à me détacher de cet humain, son histoire sous-entendait des problèmes à la pelle, mais une petite voix me disait que je connaissais des réponses et que je pouvais l'aider. Il fallait vraiment que je trouve un moyen de le faire parler, et ça me distrairait de mes propres soucis familiaux. 

Quand Kai eut enfin fini, une demi-heure plus tard, je pus prendre possession de la salle de bain. Je pris avec moi des affaires pour me changer pour la nuit et me glissai sous la douche. Ça faisait un bien fou de sentir de l'eau sur sa peau et de pouvoir éliminer les mauvaises odeurs avec un savon ! J'avais des traces de boue sur les bras, et mes cheveux ne ressemblaient plus à rien. Je ne ressortis de là que soixante minutes plus tard, comme je l'avais prévu au départ, vêtue d'un pyjama noir tout simple et les cheveux encore humides. Kai eut un petit rire en voyant mon ensemble en flanelle pas du tout sexy puis s'engouffra à son tour dans la salle de bain. Il eut à peine fermé la porte que Mickaël apparut pile devant moi. Je me retins de hurler. Non mais, c'est pas humain de débarquer comme ça sans prévenir ! Il était dans son éternel uniforme noir qui lui donnait un air méchant. Ses ailes me firent un petit pincement au cœur, mais je fis mine de rien et croisai les bras.

- Mike, tu m'as fait peur, j'ai faillis rameuter la sécurité ! chuchotai-je, énervée. 

- Pauvre petite ! ironisa-t-il. Venons-en aux choses sérieuses : que fais-tu encore avec l'humain ? Tu m'avais dit que tu partirais sans lui.

- Il me sert de taxi, et une voiture, c'est bien plus pratique qu'une moto.

- Je la sens mal, cette histoire...