Chapitre 7 : Révélations

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Je ne m'attendais pas vraiment à cette révélation. Je n'avais pas pensé à des meurtres de sang-froid. Je me doutais qu'il devait y avoir quelque chose de grave pour qu'il risque de tomber en hypothermie, mais pas à ce point. Mais restait la question du pourquoi ce Victor Velázquez voulait éradiquer Kai et sa famille.

- Pourquoi veut-il te tuer ? chuchotai-je.

- Je... Je ne peux pas te le dire, répondit-il sur le même ton. Je n'arrive pas moi-même à comprendre tout se qu'implique cette histoire à vrai dire... 

S'il continuait à me faire ces yeux de biche effrayée, mon côté ange allait prendre le dessus, et je détestais cela. Je comprenais un peu mieux pourquoi il m'avait braqué un pistolet sur le front, maintenant. Je ne lui faisais toujours pas totalement confiance, mais j'avais très envie de savoir ce qu'il se passait. 

- Les trucs bizarres, je connais, lui dis-je (s'il savait !). Je peux peut-être t'aider, raconte-moi.

- Non, je ne peux pas, et tu ne peux certainement pas m'aider. C'est trop... 

- S'il te plait.

- Non ! s'écria-t-il.

Je ne comprenais pas ce qui le mettait tellement en colère. Ce garçon m'intriguait beaucoup trop. J'aurais dû prendre la moto et partir loin, très loin de lui, mais un je-ne-sais quoi me poussait à rester avec Kai, un résidu d'instinct angélique, peut-être. Et puis rouler à moto avec une épée, en fin de compte, ce n'était clairement pas la chose la plus intelligente à faire. 

Je m'appuyai sur le capot poussiéreux de la Chevrolet et regardai mon compagnon de voyage droit dans les yeux. Pas pour le faire craquer cette fois, mais pour essayer de comprendre ce qui lui passait par la tête. Cependant, il était déterminé à ne rien laisser transparaître. Je soupirai et tentai une dernière fois : 

- Kai, je peux t'aider.

- Pourquoi tu le ferais ? On se connait depuis ce matin, répliqua-t-il.

Bon, d'accord, il avait raison. D'un autre côté, il était hors de question que je lâche l'affaire, ce n'était pas dans mes habitudes. J'y reviendrais bien assez tôt. 

- Okay, je laisse tomber (plus ou moins). Tu gardes tes vilains petits secrets, j'ai bien compris.

- Merci, ronchonna Kai. 

- On va où du coup ?

- On ? Je croyais que tu me laisserais partir.

- Eh non, on ne se débarrasse pas aussi facilement de moi ! Et j'ai vraiment besoin de la voiture. Alors ?

- Direction Rockley. De là, tu pourras aller à la Nouvelle Orléans assez facilement pour prendre l'avion si ça te chante, et à toi Honolulu, New-York, ou Paris s'il t'en prend l'envie ! 

- D'accord, on y va ! dis-je précipitamment. 

A force de papoter, j'avais presque oublié que moi aussi j'avais un tortionnaire à mes trousses, qui se rapprochait chaque minute un peu plus. Je montai dans la voiture, suivie de Kai. Il reprit sa place au volant et nous démarrâmes enfin. 

D'après lui, nous devions arriver le lendemain ou le surlendemain à Rockley car il ne prendrait que des routes secondaires, ce qui nous ferait perdre beaucoup de temps. J'espérais que cela ralentirait aussi Uriel et ses Faucheurs, mais j'avais peu d'espoir de ce côté-là. 

La première heure de trajet fut assez longue, et le silence pesant de Kai n'arrangeait clairement pas l'affaire. Regarder le paysage n'étant pas l'activité la plus passionnante, je me mis en tête de connaitre un peu plus mon chauffeur.

La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)Where stories live. Discover now