Lost in the past

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- 20 Juin 2014 -

Le concert avait déjà commencé depuis une bonne heure, quand Hazal arriva aux guichets à l'extérieur du Stade de France. Elle s'arrêta, pour observer l'édifice, d'où s'échappaient la musique et les cris des fans. Son pied martelait nerveusement le sol bitumeux.

L'hésitation revenait de nouveau. L'irritation en son intérieur montait toujours plus, et elle se retourna, voulant repartir de cet endroit, ne comprenant pas pourquoi elle avait fait le chemin jusqu'ici, ne trouvant plus aucune raison assez valable pour rester. Elle n'avait pas pu fermer l'oeil de la nuit, et la fatigue se manifestait, lui causant aussi une grande nervosité et fragilité à la fois.

Fermant les yeux, elle fronça les sourcils et pinça l'arrête de son nez entre le pouce et l'index. Cette curiosité qu'avait éveillée Zayn, elle s'en serait bien passée. Mais elle devait se l'avouer, malgré tout ce temps, jamais elle n'avait pu se résoudre à l'oublier, à passer à autre chose. 

Jamais elle n'avait compris ; elle qui avait cru si fermement en leur amour, jamais elle n'avait pu accepter l'idée de ne plus être aimée de Zayn.

Pourtant, il n'y avait rien de difficile à comprendre dans tout ça ; « Je ne me suis pas réveillé un matin, en me disant que je ne t'aimais plus... Non, mes sentiments pour toi se sont estompés progressivement, avec le temps... », et son « Tu ne me fais plus aucun effet. ». 

Ces phrases résonnaient encore dans ses oreilles, comme s'il lui disait cela à cet instant-même. Car cette scène l'avait tellement marquée, qu'elle s'en souvenait toujours dans le moindre détail, avec la précision même du ton de sa voix, de l'indifférence dans son regard, et de la douleur dans son propre coeur.

Inspirant profondément, elle ouvrit les yeux et expira doucement en fixant le ciel d'un bleu prêt à s'assombrir.

Peu importe ce qui se passerait, elle ne pardonnerait pas Zayn.

Peu importe sa raison, la légitimité de ses actes, l'émotion, ses sentiments ineffaçables.

Hazal en était convaincue ; rien, absolument rien, ne l'amadouerait à son égard.

Et puis, elle se disait qu'il n'y avait rien à pardonner ; elle s'était faite à l'idée que Zayn avait choisi Perrie. A force de penser à des milliers de choses néfastes, elle s'était même faite à l'idée de se rabaisser elle-même, de perdre toute confiance en elle, se disant qu'elle n'aurait de toute façon pas tenu longtemps face à Perrie Edwards. 

Après tout, elle pensait que Zayn aurait fini de réellement tomber amoureux de la chanteuse un jour ou l'autre. Qu'allait-il faire avec une simple fille comme elle, tandis qu'il pouvait vivre un réel amour exposé aux yeux de tous avec sa petite-amie célèbre des Little Mix ?

Ses réflexions brouillant son esprit, Hazal avait avancé jusqu'au guichet d'entrée. Le personnel de sécurité l'avait longuement dévisagée, avant de regarder sceptiquement le billet V.I.P. qu'elle avait tendu. Une fois son sac contrôlé, Hazal fut guidée par un homme vers l'intérieur, à travers des escaliers. Après quelques minutes de marche, l'employé ouvrit à l'aide d'une clé l'accès à un couloir, et lui fit signe d'aller à gauche.

Hazal se trouvait maintenant seule dans ce couloir. Elle suivit l'instruction et arriva devant une porte sur laquelle était inscrit « Salon VIP ». Qui d'autre pouvait être là ? Elle doutait fort, que des personnes des familles du groupe aient fait le trajet à Paris pour voir le concert.

Prenant de grandes bouchées d'air, elle frappa à la porte. Puisqu'elle n'entendait rien d'autre que la musique qui résonnait dans tout le stade, elle finit par abaisser la poignée.