Lost in the past

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« Je crois qu'on a atteint l'objectif de cette soirée... C'était la première phrase que prononçait Doniya, depuis qu'elles avaient quitté la fête. Hazal se tourna vers elle, juste après avoir passé la clôture des Malik.

- Quoi ? La voix était clairement irritée.

- Maintenant que tu as vu le comportement de Zayn avec cette blonde... Tu devrais pouvoir l'oublier plus facilement, non ? Doniya semblait craintive sur la réaction de son amie.

- J'en sais rien... Je me sens énervée pour le moment. » Lâcha Hazal en essayant de prendre un ton plus calme.

En réalité elle était persuadée que cela n'avait fait qu'empirer les choses. La jalousie lui montait à la tête. Toutes sortes de questions fusaient dans son esprit...

Est-ce qu'ils continuaient la soirée serrés l'un contre l'autre ?

Est-ce qu'il l'avait embrassé ?

Est-ce qu'il allait rentrer chez-lui, ou...

Non, il ne passerait pas la nuit avec cette blondasse ?

Si ?

Non...

Non.

« Hazal ? Doniya lui tendait son sac de vêtements. Tu peux te changer dans ma chambre, je vais chercher un truc à grignoter... Je meurs de faim ! Ça c'était Doniya tout craché ; elle trouvait toujours la bonne humeur, essayant de le répandre autour d'elle. Et il faudra te démaquiller après ! » Lança-t-elle avant de s'éclipser.

En remettant sa tenue décontractée, Hazal ne pouvait empêcher les pensées sombres l'envahir...

Lors de leur pique-nique, devant la rivière ; alors qu'elle avouait être vierge, lui, assumait avoir déjà "expérimenté" plusieurs fois...

De plus, il avait enchainé les verres d'alcool ce soir... Un motif qui penchait la balance du coté de l'horrible hypothèse.

Six jours seulement s'étaient écoulés, depuis qu'elle avait rompu dans ce parc... Même ivre, il ne ferait pas ça... Il ne passerait pas la nuit avec cette blondasse... L'incertitude était atroce...

Le coton imbibé de solution bleue en mains, Hazal se regarda dans le miroir. Elle ne se maquillait jamais d'habitude ; sauf exception, lors des mariages importants.

Le noir sous ses yeux avait miraculeusement tenu... Elle n'avait pas pleuré.

Sans doute avait-elle déjà versé toutes les larmes de son corps, au fil de cette semaine douloureuse ? Ou bien son organisme s'était habitué à se contenir, pour se libérer une fois dans son lit ?

Le mascara était coriace ; elle abandonna en s'apercevant que c'était impossible de l'enlever complétement.

Pour le week-end, les parents Malik, Waliyha, et Safaa, étaient partis chez de la famille à Liverpool. Ainsi, Doniya avait prévenu sa mère qu'elle allait inviter Hazal à la maison. Mais bien sûr, elle ne restait pas dormir : c'était catégoriquement interdit dans ses traditions.

Une jeune fille ne pouvait dormir que dans sa propre maison, ou dans un autre lieu seulement si ses parents y restaient également.

Impossible d'enfreindre cette règle primordiale...

« En fait je suis désolée... Je me rends compte maintenant que mon idée était débile... Dit Doniya en raccompagnant Hazal devant le seuil de la porte.