Chapitre 26

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Ivar Ragnarsson

Je lui jette un regard, un demi-sourire au coin du visage. Lui, me regarde très sérieusement, comme si sa vie en dépendait. J'élance ma main et déplace le pion renversant le sien.

- Echec et mat.

Le garçon en face grogne en fronçant les sourcils.

- Pourquoi voulez-vous que je continue d'y jouer si vous gagnez à chaque fois?
- C'est dans la défaite, mon fils, que tu tireras le plus d'enseignements.

Il se relève en soupirant.

- Vous n'avez jamais perdu une seule guerre. Est-ce pour autant que vous n'en avez pas tirer des enseignements?

Je lui tape l'arrière du crâne.

- Bien sûr que j'ai perdu. Une guerre. Lorsque j'ai été enfermé à York.
- Combien ai-je perdu de partie d'Échec?
- Une bonne centaine.

Il mime de rire sarcastiquement alors qu'un de mes hommes entre dans la salle.

- Roi Ivar, votre frère est ici.

J'hoche la tête et lui ordonne de lui dire d'entrer. Quelques secondes après, Hvitserk pénètre dans la pièce tout sourire. Il serre Knut dans ses bras.

- Cela fait plaisir de vous voir, mon oncle.
- Je suis heureux de te voir aussi, lui dit-il en se détachant.

J'attrape une béquille et m'avance vers lui.

- Quel bon vent t'amènes?

Il fronce les sourcils mais ne perd pas son sourire.

- N'ai-je pas le droit de voir mon frère de temps à autre?

Je soupire et me passe une main sur le visage. C'est la même expression stupide qu'il avait il y a des années.

- Lorsque tu souris comme un idiot, ce n'est jamais pour me voir, moi. Tu as encore eu un enfant, c'est ça?

Il hausse les épaules.

- Il y a de ça, oui. Un petit garçon.

J'hoche la tête.

- Ne me fais pas perdre ma patience, mon frère.
- Tu n'en as jamais eu.

Il s'assoit à la place de Knut.

- As-tu prévu des nouveaux raids?

Je retourne à ma place initiale en le tuant du regard. Je déteste lorsqu'il pique ma curiosité et la laisse à vif.

- Oui. Mais dis-moi d'abord ce que tu me caches.
- Je te le dirais lorsque nous serons que tout les deux. Peut-être après le repas.

Je mords l'intérieur de ma joue et me retiens de lui sauter dessus. Knut se rapproche de nous.

- Comment va Laoghaire? Demande celui-ci en me donnant un verre rempli de bière.
- Heureuse mais un peu fatiguée.
- C'est quand même extraordinaire qu'un être humain puisse sortir un autre être de son corps.
- Et c'est aussi effrayant, je lui dis en grimaçant me rappelant de la naissance de mon deuxième enfant. Un jour tu comprendras et tu ne trouveras plus ça si extraordinaire que ça.

Il fronce les sourcils.

- Que voulez-vous dire par là?

Je pose ma main sur son épaule.

- Tu devras bien te trouver une épouse, tu ne pourras pas vivre avec moi toute ta vie.
- Et pourquoi pas? Insiste-t-il.

J'hausse les épaules tandis que Hvitserk prend la parole.

BONELESS : Partie 2 | vikingsWhere stories live. Discover now