Chapitre 9

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Aileas MacKenzie

Je referme la porte derrière moi mais reste à proximité. Il ricane doucement et se redresse pour s'approcher de moi.

- Tu es une femme maintenant, me fait-il remarqué en me prenant par les épaules.

Je ne dis rien et continue de le fixer. Même si j'avais voulu m'en persuader du contraire, je pouvais voir qu'au fond, Bjorn n'était plus le même.

- Et on dit que tu es devenu fou.
- Tu les crois?
- Je n'en sais rien, je veux le voir de mes yeux.

Il roule des yeux en souriant et recule de quelques pas.

- J'écouterais ce que tu as à me dire si de ton côté tu me promets de répondre honnêtement à quelques questions.

Il arque un sourcil.

- Je peux faire ça pour toi, soupire-t-il.

Je m'installe sur un des bancs entourant la table et le fixe. En face de moi, il lie ses mains l'une à l'autre jouant avec ses pouces. Il n'est clairement plus la même personne. Physiquement, lorsque je l'ai revu, ce qui m'a le plus interpellé fut son crâne rasé et recouvert d'encre ainsi que sa grosse barbe. Jusqu'à maintenant, Ubbe a toujours été à mes yeux la copie conforme de Ragnar. Les mêmes gestes, la même posture, les petites mimiques, certaines expressions sur son visage. Mais aujourd'hui, c'est Bjorn qui a tout pris de son paternel. Les années ne l'avaient que rapprocher de celui-ci.
Il a commencé par de simples banalités, me demandant si ma vie en Écosse m'avait plu, si j'avais réussi à surmonter leur départ rapidement évitant d'impliquer mon fils ou Ivar dans notre discussion. Jusque ce moment.

- Qu'est-ce qui t'as pris de revenir dans les bras d'Ivar?

Je soupire. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure non?

- Je l'aime.

Il grimace alors j'en rajoute.

- Et il m'aime également. Ainsi que son fils.

Il se penche un peu plus vers moi.

- Ivar n'aime personne d'autre que sa propre personne.

Je soupire une seconde fois.

- La preuve est devant tes yeux. Il ne t'a rien dit de ce qu'il s'est passé durant c'est cinq dernières années.
- Je sais qu'il a attaqué Lagertha, qu'elle a fuit, qu'il s'est fait emprisonné et que Hvitserk l'a sauvé.

Il ricane.

- C'est ce qu'il t'a raconté?
- Lui et Hvitserk.
- Hvitserk n'est que le petit chien personnel d'Ivar. Il lui obéit au doigt et à l'oeil.

Je fronce les sourcils. Comment osait-il parler de son propre frère?

- Je te prie de respecter un minimum Hvitserk.

Il plisse les yeux cherchant certainement à savoir si je plaisantais.

- Ivar a tué mes fils. Ma femme. Et il a essayé de tuer ma mère.
- Ta mère a tué la sienne.

Je ne voulais pas défendre Ivar. Tuer des enfants etait scandaleux mais je ne voulais pas que Bjorn pense qu'il a réussi à me retourner contre lui.

- Mes fils avaient demandé sa clémence. Torvi a pleuré et l'a imploré de les laisser en vie. Le cadet n'avait que cinq ans.

L'âge de Ragnar, pensais-je.

- Mais il a décidé que ce serait plus amusant de leur trancher la gorge un à un devant leur mère avant de lui réserver le même sort.
- Où étais-tu, toi? Je lui demande impassible.

BONELESS : Partie 2 | vikingsWhere stories live. Discover now