ψ Chapitre 22 ψ

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— Mes frères, mes sœurs, nous célébrons aujourd'hui l'unification de trois peuples. Les humains, les demi-Iclahomas, et les Iclahomas. Nous nous unissons, pour combattre un ennemi commun: les Coahomas ! Ensemble, nous sommes plus fort.

Il me jette un regard, et c'est à mon tour de parler.

— En tant qu'ancienne humaine, et récemment demi-Iclahoma, je représenterais cette union, avec mon frère ici présent Hotah, prince des Iclahomas.

La foule pousse des cris de joie, animé par mon discours, appris par cœur une heure plus tôt. Je cherche Ayden du regard, essayant de ne pas me sentir dépasser par tout ça. Il est là, au premier rang, un sourire radieux sur le visage. Tout va bien, je ne dois pas stresser, ces gens comptent sur moi, et mon frère est là pour me guider.

Nous tournons le dos à la foule, et Ayanna s'approche. Suite à la cérémonie pour sauver mon frère, elle a été promue au rang de grande prêtresse. C'est elle qui va s'occuper de notre couronnement.

— Ô peuple, rappelons-nous les premiers Iclahomas, le peuple Uni ! Grand roi Amarok, observe ta descendance continuer ton combat pour la paix. Aujourd'hui, un nouveau Roi et une nouvelle Reine voient le jour. Donne leur ta bénédiction !

Puis, une jeune fille approche avec un bol rempli d'un sable orange. Ayanna en prélève une pincé et nous le jette dessus. Et soudain, ses tatouages s'illuminent, d'un bleu que je trouve toujours aussi magnifique. Elle trempe deux doigts dans de la peinture bleue, et trace un trait horizontal sur le front d'Hotah.

— Un nouveau roi est né, Roi Hotah !

Le peuple scande alors son nom.

Elle réitère le procédé avec moi, et une énergie indescriptible me parcours le corps.

— Une nouvelle Reine est née, Reine Alice !

Le peuple scande cette fois-ci mon nom, j'en ai la chair de poule. Nous nous retournons face à nos sujets, puis deux canoés de bois, remplies de fleurs violette sont apportés. L'odeur sucré de ces fleurs est incroyable. Je regarde mon frère, et le moment que je redoute le plus est sur le point d'arriver. D'après ce que j'ai compris, nous allons rencontrer l'esprit d'Amarok. Jolan m'a conseillé de lui poser toutes mes questions.

Nous nous allongeons dans les barques, au milieu des fleurs. C'est plus confortable que je ne l'aurais cru. L'odeur sucré se répand tout autour de moi et m'apaise. La Colonie commence à chanter, et mes yeux se ferment peu à peu.

— Bon voyage ! Cri Ayanna, avant que je ne sombre dans les ténèbres.

*

Lorsque j'ouvre les yeux, j'ai l'impression de flotter. Je ne pourrais décrire l'endroit où je me trouve. Il est tellement immense que je n'en distingue pas la fin. Je ne fais pas la différence entre le haut et le bas, tout se ressemble. C'est simplement un lieu aux couleurs de la nuit, tacheté de millions d'étoiles. Un mot me vient à l'esprit : Espace. Suis-je dans l'espace ? Je regarde autour de moi, et observe quelque chose à ma droite. On dirait un humain. Je bats des bras et des jambes pour m'en approcher, et je distingue à présent Hotah, recroquevillé comme un fœtus.

— Hotah ! L'appelé-je. Tu m'entends ?!

Il bouge, comme s'il venait de se réveiller, et s'ouvre comme une fleur. Puis, il m'observe et je crois qu'il me reconnait. Hotah observe autour de lui avant de s'approcher de moi. Avant qu'il ne puisse me dire quoi que ce soit, je ressens une énergie incommensurable. Ce n'est pas comme celle de la Colonie, elle et beaucoup plus écrasante, et surtout j'ai l'impression de percevoir d'où elle vient, d'un endroit précis. Je tourne le regard à gauche de notre position, et j'aperçois une sphère verte. Je plisse les yeux, on dirait de l'herbe. Oui, c'est une sphère couverte d'herbe. J'observe Hotah, il me fait un signe de la tête. Nous allons vers cette boule de gazon. Plus nous nous approchons, plus l'énergie devient pesante, impressionnante. Et c'est alors que je distingue une silhouette. Hotah se stoppe net, arrivé à la lisière de la sphère. Un homme, de la taille d'un géant nous fait face. Il se tiens assis sur un immense trône de marbre, dont les accoudoirs sont ornés de gravures dorées. Le dossier du trône est fait lui aussi de marbre, mais les bords laissent apparaître des branches d'arbre semblables à des ailes d'ange, qui semblent pousser à même la pierre. De celles-ci pendent des cristaux bleu lagon, qui scintillent doucement. L'homme, de sa carrure imposante, ne bouge pas et se tiens assis le dos droit. Sa longue barbe noire est ornée de multiples perles de couleurs, et est par endroit tressée. Il a de long cheveux noirs, plaqués sur le crâne par de grosses tresses, et qui redescendent au niveau de ses hanches. Ses mains, presque aussi larges que mon corps, pourraient certainement me broyer les os en un instant. Et pourtant, elles ont l'air lisses et douces, couvertes de bagues aux couleurs indescriptibles. L'homme porte une tenue blanche, brodée d'un fil que j'imagine en or pur.

Les Survivants IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant