— Mais y a vraiment un truc qui ne tourne pas rond chez toi? s'exclame-t-elle alors que mon coussin s'abat pour la troisième sur son corps.

— Peut être, dis-je en cessant de l'agresser, mais se foutre de ma gueule à ses conséquences.

Elle se contente de rire en secouant la tête alors que je prends enfin place sous les couettes, a bout de souffle. Rétablir la justice et parfois épuisant. Après mon attaque, on se souhaite une bonne nuit et je ferme les yeux étant prête à m'endormir. Je suis prête à sombrer peu à peu lorsque sa voix qui se manifeste dans un faible murmure me réveil de mon presque sommeil :

— Merci.

Je ne daigne pas répondre, je garde mes yeux fermés mais j'entrelace nos doigts comme la veille et pose ma tête sur son épaule en espérant que cela soit suffisant. Je pense qu'elle a besoin de savoir que je n'ai pas fuis et que je n'ai pas l'intention de le faire. Pourtant, je ne sais pas ce qui m'empêche de le faire.

* * *

Le lendemain de cette soirée a commencé étrangement. Premièrement, je me suis réveillée seule, aucune trace d'Abigail dans la chambre ni dans la maison. Secondement, la plupart de mes amis n'ont cessé de me regarder comme si j'étais une intrus sans parler de l'atmosphère rugueuse qui régnait. C'était peut être parce que je cherchais celle qui était censée être ma pire ennemie dur comme fer. Et troisièmement,... je n'ai pas de troisièmement, mais je pense que c'est amplement suffisant.

— Et Mary! m'appelle Julian alors que je m'apprête à fouiller toute les chambres de l'étage pour la retrouver.

Je me retourne et lui fait face. Des gouttes d'eau ruissellent sur ses cheveux courts et un sourire béat apparaît et ça suffit pour me détendre.

— Oui? lui demande-je.

— Qu'est-ce que tu fais? me rétorque-t-il en mettant ses mains dans ses poches arrières.

— Oh, me prépare-je a mentir, je cherche Abigail, elle a rangé le chargeur de mon téléphone et je ne le retrouve plus.

Il hoche la tête, convaincu que je ne lui mens pas.

— Je vois, me dit-il en pointant son pouce derrière lui, elle est partit à l'épicerie avec Isa mais je peux te prêter le miens, si tu veux.

Je fronce les sourcils et analyse ce qu'il vient de me dire. Avec Isa? Mais que ferait-elle avec Isa?

C'est son amie, ne sois pas aussi sotte.

Mais elle aurait pu me réveiller, j'aurais pu l'y accompagner moi. Mes poings se serrent de mes poches et Julian semble assez perturbé par mon silence soudain.

— Euh, oui merci. C'est gentil.

Il hoche la tête avant de s'engager dans la direction pour se rendre dans sa chambre, il revient à peine dix secondes plus tard avec son câble blanc. Je le remercie, prête à retourner dans mes appartements mais il me retient.

— Merci encore pour Rosa, dit-il finalement assez embarrassée. Elle est vraiment géniale, intelligente et belle. Je n'aurais sûrement pas fait sa rencontre sans toi. En parlant d'elle, elle m'a parlé de son cousin qui t'avais vraiment appréciée l'autre soir, et je voulais savoir si je pouvais lui filer tes coordonnées.

— Son cousin? demande-je dubitative.

— Oui, lance-t-il de sa voix grave en tentant de se remémorer quelque chose. Je crois que son nom était Adriano.

A l'évocation de son prénom, je me fige, comme s'il était prêt de surgir de derrière Julian pour me rouler une seconde pelle.

— Oh lui, murmure-je presque avant de continuer avec une voix plus assurée. Dis lui que je suis morte.

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