Sous les nuages du ciel bleu...

Jacques a dit...

“Jacques a dit : vis !”

De tes lèvres s’échappe un souffle, léger. Imperceptible… Soudainement, ton cœur se met à battre. Un, deux, trois… Engagé pour un contrat à perpétuité. Papillons aux ailes voluptueuses tes paupières s’ouvrent. Et pour la première fois, tu admires le monde…

“Jacques a dit : ris !”

Un éclat de joie suit les propos de ton amie tandis que tu tentes d’accomplir son ordre. Malheureusement pour toi, tu t’emmêles les pieds et manque d'embrasser le sol. Mais qu’importe, nuls pleures, nulles plaintes de ta part. Simplement une clameur cristalline qui trahit ta joie et ton innocence dans cet instant. Instant qui te comble de bonheur.

“Jacques a dit : c’est parti !”

Il faut s’en aller… Tu contemples une dernière fois ce lieu dans lequel tu as grandi, impatiente de découvrir ton nouveau chez-toi. Qui sait à quoi ressemblera ton école ? L'excitation s’empare de chacun de tes membres, la hâte prend le dessus sur tes sentiments et avec la naïveté…

“Jacques a dit : pas un bruit !”

Silence… Comme à cache-cache faut se taire… Là, ils ne te trouveront pas. Du moins, tu l'espères… Ils te paraissaient aimables au début, mais leurs masques au cours du temps se sont fissurés… Derrière leur face d’ange se cachent des démons vils et fourbes. Des sirènes qui te charment pour ensuite te noyer au fond des mers… Pas un bruit d’accord ?

“Jacques a dit : écris !”

Et tu t’envoles. Loin, loin, loin de cette existence… Tu embarques sur ton bateau à toi de papier et d’encre, soutenue par tes créations tu modèles ton monde petit à petit. Chaque nuit, c’est ainsi : tu t'échappes un instant, à l'écart des murmures, des rumeurs. Chaque nuit, tu deviens une autre, une déesse mère de son univers…

“Jacques a dit : crie !”

Expulse cette colère… Et ta plume mutile le papier. Elle grave sur lui tes maux… Douleur et rancœur, tu ne laisses rien paraître mais tu le jures : tu t’élèveras plus haut que ces misérables. Tu déclames solennellement ton dessein sous les astres témoins de ta promesse.

“Jacques a dit : va et conquis !”

Telle la guerrière de tes livres, tu te bats. Tu t'acharnes jusqu'à atteindre ta cible. Tu ne renonces pas, comme le mage du chapitre dix-huit coincée dans une grotte sans issue tu découvres ta propre sortie. Et tu y arrives, héroïne de ta propre vie.

“Jacques a dit : tu as réussi !“

Dernier mot. Derniers maux. Voici ton but atteint, tes protagonistes récompensés à leur juste valeur pour leur appui. Un livre se referme. Mais l'histoire n’est pas finie, elle commence tout juste… À présent profite et rédige ton propre récit.