Code Céleste ( Partie 1)

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Lorsque je contemple le ciel, je suis à la fois effrayée et émerveillée. Il réside dans cet immense infini une forme de liberté qui nous échappe. Et je ne peux m'empêcher de l'envier...

Seul le silence l'accueille à son réveil. Ce silence pesant, lourd et inquiétant que l'on fait tout pour briser... Il est là, il l'englobe de sa présence tel une bête monstrueuse qui ne compte pas la lâcher de sitôt.

Un instant elle croit divaguer, être en proie à un mauvais tour de son esprit. Mais la réalité, malheureusement, s'impose vivement à elle.

Il fait noir. Impossible d'y voir clair, elle ne distingue qu'une mince fente lumineuse, probable signe de porte.

Il fait noir. Cette constatation s'impose à elle comme un choc, une mauvaise blague. Son fils hait le noir. Il en a peur... Tous les soirs, elle prend garde à placer une veilleuse dans leur chambre.

Son fils. Il devrait se trouver non loin d'elle... Elle s'en souviendrait si elle l'avait changé de pièce... Mais non, même en tendant l'oreille elle ne perçoit pas la paisible respiration du gamin d'un an.

Les battements de son cœur s'accélèrent, sa respiration se saccade et l'air lui manque. Elle panique. Tout est flou et clair à la fois dans sa tête, les éléments se mélangent, bataillent entre eux, mais une question ressort :

Où est-elle, bon sang ?

Elle voudrait se calmer, faire le point sur la situation, mais son affolement rend la tâche impossible. Malgré elle, elle ne parvient à rien et son inquiétude croît de plus. Elle prie presque pour que tout ne soit qu'une mauvaise blague, une hallucination de sa part, mais le sol dur et glacé sur lequel elle est désormais assise ne laisse présager aucuns doutes : elle ne rêve pas.

À l'instant elle donnerait tout pour se téléporter chez elle, serrer son garçon dans les bras et lui murmurer au combien elle l'aime, tout ceci dans la chaleur et la luminosité de leur doux foyer. À cette pensée une larme lui échappe, mélange de frayeur et de mélancolie. En position fœtale, elle demeure prostrée sur elle-même comme si elle cherchait d'une manière ou d'une autre à se protéger d'un quelconque danger.

Les minutes passent, les heures peut-être quand finalement la porte s'ouvre. Sans prévenir l'inconnu allume une lumière, située sur le bas-côté, avant d'entrer. Elle peine à y voir, secouée par ce brusque changement d'atmosphère mais peu à peu s'habitue. Sa première réaction est de jeter un coup d'œil à la porte, désormais fermée. Elle pense à s'enfuir, poussée par l'adrénaline elle pourrait courir vite, s'échapper de ce lieu et prévenir quelqu'un. Mais qui sait vraiment ce qu'il y a dehors ? Une personne intelligente ne se sera pas installée en pleine ville, bien au contraire... Qui plus est, la taille de la personne face à elle ne tarde pas à mettre fin à son plan de secours. Face à elle, elle paraît minuscule, il suffirait à l'inconnu de faire un pas à peine pour la rattraper dans cette pièce. À cette simple idée ses poumons se compressent et ses mains deviennent moites. Elle n'a pas peur, non.

Elle est terrifiée.

Il ne peut retenir un sourire face à son acquisition. Fier. Cela fait plusieurs mois qu'il l'observe, qu'il la guette, analyse chacun de ses mouvements. Au début il ne voulait pas en arriver là. Il ne pensait même pas qu'elle viendrait chez lui aussi tôt... À la base elle l'intéressait seulement pour ses compétences... Mais quand il était tombé sur ce mail...

- Bonjour à vous Elerinna.

À l'entente de cette voix grave elle sursaute, les souvenirs affluant soudainement dans son esprit.

Il lui attrapa vivement le bras, sans se préoccuper du bleu qui se formerait par sa faute, plus tard. Déterminé à ne pas la laisser partir maintenant qu'il la tenait il ancra ses yeux verts dans les siens et susurra :

Sous les nuages du ciel bleu...حيث تعيش القصص. اكتشف الآن