Huo

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Un pas suivi d’un autre, sa respiration contrôlée son souffle maîtrisé… Son talon effleura le sol de marbre blanc déclencha un frisson le long de son échine. Épousant son corps mince et moyen de taille sa robe de soie écarlate tombait à ses chevilles, ĺéchant ses dernières telles des flammes ardentes. Passant une main sur sa cape de velour elle inspira un grand coup, jetant un dernier coup d’œil à son reflet. Deux paires d’yeux verts chargés d’angoisse se rencontrèrent se fixant quelques secondes durant. Finalement elle détacha son regard de cette maudite vision tant haï, se détournant du miroir afin de faire face à la porte.

Elle n’avait pas le droit à l’erreur…

Coinçant une boucle rebelle derrière son oreille elle avança, lentement, remplie d’hésitations et de peine à l’idée du destin qui l’attendait… Mais il le fallait, pour le bien de ses sujets elle se devait de ne pas céder.

Montrer qu’elle était forte…

Elle rêvait du monde, de ses prairies, de ses forêts verdoyantes… Vivre auprès d’une rivière auprès de son mari et y garder des moutons… Au lieu de ça elle ne menait pas des animaux au champs mis des humains sur le champ de bataille…
Son cœur se compressa à ce seul souvenir. Des hommes, voir des garçons innocents avec femmes et enfants, mère et sœurs qui pour leur reine combattirent les forces ennemis constituées de troupes semblables…. Un monstre voici ce qu’elle était… Des femmes ne demandait qu’à revoir leur maris, fils ou frère vivant et elle, les sacrifiait pour son bon plaisir comme l’on sacrifiait un objet quelconque sans valeur.

Elle ne pouvait pas se désister…

Elle approchait, son cœur battant à mille à l’heure elle songea repartir en arrière, retourner dans sa chambre, s’emparer de son sac pour ensuite se précipiter vers les écuries, y retrouver sa jument et s’en aller vers une destination inconnue.
Elle se secoua la tête se rabrouant pour sa bêtise, impossible à présent pour elle de faire marche arrière une fois entrée dans la salle elle ne reviendrait pas.

Il était encore temps…

Se raccrocher à ce minuscule espoir d’innocence… Quitter les lieux pour toujours...
Une larme perla au coin de son oeil tandis qu’elle faisait signe aux gardes de lui ouvrir le passage. Solennellement les deux hommes s’inclinèrent posant chacun une main sur la poignée qu’il poussèrent, libérant ainsi le flot de murmures impatients qui régnait dans la grande salle. Cependant les discussions s’éteignirent bien vite dès lors qu'on remarqua sa présence, aussitôt tous les regards convergent vers elle dans un mélange de curiosité et d’admiration.

Les dieux en ont décidé, son destin était scellé.

La tête haute, elle pénétra dans la pièce.

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Sous les nuages du ciel bleu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant