Mes rayons de soleils

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Ce texte a été écrit pour le concours "Les Ptites Plumes" de  @Ptiterenarde, cependant je le poste également ici.
Deux images nous étaient proposés et à partir de l'une d'entre elles que nous avions choisi nous devions écrire un texte. ( L'image est en média )
Je vous conseille d’aller jeter un coup d'oeil à son concours, les autres textes sont tous magnifiques et on peut vraiment trouver de belles choses. Si vous y allez n'oubliez pas de voter pour ceux que vous aimez.

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Le jour s’en allait doucement de son pas de velours seul subsistait au loin, à l’horizon, une tache ronde flamboyante.

Plusieurs rayons de cette boule rougeoyante se promenaient dans la ville faisant leurs rondes habituelles, certains d'entre eux s’amusaient à traverser la paroi vitrée d’une maison pour venir en éclairer l'intérieur d’une douce lumière orangée. L’un plus rebelle que ses compères s’était aventuré sur le visage pâle d’une jeune femme appuyée contre la fenêtre et jouait à caresser ses joues.

Un soupir s’échappa de ses fines lèvres roses pendant qu'elle observait dehors un groupe d’enfants se poursuivre sous le regard amusé de leurs parents.

Ses paupières se fermèrent tandis que dehors des rires enfantins résonnaient pareils à des clochettes, son visage tomba sur la surface froide de la vitre tandis qu’elle sombrait…

“- Maman! Maman!

Brusquement, la porte s’ouvrit, la faisant sursauter. Dans l'embrasure de la porte un petit garçon la regardait sourire aux lèvres, ses bouclettes blondes reflétaient la lumière du soir et renforçaient son air de chérubin. La jeune femme releva la tête mécontente.

- Lucyan… As-tu déjà entendu parler de ce qui s’appelle la délicatesse?

Le dénommé Lucyan la regarda intrigué.

- Non, c’est quoi?

- Une chose que tu ne maîtrises pas encore.

L’enfant resta silencieux quelques instants cherchant ce que sa mère avait bien pu vouloir dire par là. Finalement jugeant que la chose ne devait pas être si importante que cela, il s’approcha de la banquette, manquant de se prendre les pieds dans le rideau et s’assit sur les genoux de sa mère.

- Papa m’a demandé de venir te voir pour te dire de te préparer.

- Pour aller où?

La jeune femme fronça les sourcils, ce n’était dans les habitudes de son mari de sortir le soir.

- Il a dit que c’était une surprise !

- Une surprise?

- Oui !

Le gamin se redressa violemment se cognant cette fois-ci le genou contre le radiateur. Il n’eut cependant pas l’air d’avoir bien mal ou alors était-ce à force de trop se cogner… En ce moment précis, il sautillait tel un cabri devant un champ d’herbe verdoyant.

- Très bien… Dans ce cas va donc mettre ton manteau, je vous rejoins en bas.

- Super !

Son fils se rua dans le couloir avec l’élégance d’une tornade et le calme d’un marteau-piqueur.

- Ne cours pas dans les escaliers!”

D’après le bruit des marches, elle doutait qu’il l'ait entendue…

La jeune femme jeta un coup d’œil à l'extérieur, sa chambre donnait sur une petite place bordée de quelques habitations et arbres avec en son centre une fontaine. Elle appréciait beaucoup l’ambiance tranquille et sympathique du quartier et adorait sa maison au charme ancien.

Elle n'avait d’ailleurs pas à se plaindre, elle avait tout ce qui convenait à faire de sa vie un parfait bonheur : un homme aimant et un magnifique petit garçon.

Elle était tout simplement heureuse… En souriant, elle attrapa son gilet qui traînait sur sa commode et sortit de la pièce en se demandant quelle pouvait bien être la surprise que lui avait réservé son mari…

La jeune femme, se réveillla en sueur et haletante. Dehors le jour avait décliné depuis bientôt deux heures la place et était à présent vide. La jeune femme se releva en vacillant, son souffle saccadé, et ses sanglots trahissaient son désarroi.

Toujours ce même cauchemar…

Il lui suffisait de fermer l'œil pour revivre cette journée de malheur…

Il avait suffi d’un conducteur saoul, il avait suffi qu'ils soient là au mauvais moment...

Jamais elle ne saurait quelle serait la surprise que lui réservait son mari…

Jamais elle ne reverrait son fils...

Jamais plus personne n’entrerait dans sa chambre avec la finesse d’un ouragan…

Plus personne ne viendrait égayer ses journées…

Deux présences manquaient dans cette maison au charme ancien, dans ce quartier sympathique et tranquille…

Son bonheur, s'était en allé tout simplement, telle l'herbe verdoyante devant un cabri…

Sous les nuages du ciel bleu...Where stories live. Discover now