Chapitre 28: Retour au calme

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Lisa tente de s'asseoir, James s'avance et pose ses mains sur les épaules de la jeune femme pour la maintenir allongée.

— Attends, doucement, comment te sens-tu ? Il scrute ses pupilles à la lueur d'une bougie.

— B... bien, bredouille-t-elle, le regard fuyant.

— Tu nous as fait très peur, tu sais, affirme Will.

— Ça... ça va mieux maintenant, Assure-t-elle. Beaucoup mieux.

Will la prend dans ses bras pendant que James la jauge encore. Cette proximité l'étouffe, elle a besoin d'espace. Elle se défait de l'étreinte du garçon et se lève.

— Je vais... aller me changer.

Sans comprendre ce qu'ils lui marmonnent chacun, elle embarque la lanterne et quitte la pièce, pour monter se réfugier dans sa chambre. Une fois seule, elle pose la lanterne sur la table et se laisse glisser le long de la porte. Le visage enfoui dans les genoux, elle étouffe un hurlement, dans une tentative de laisser aller sa frustration. La jeune femme repense à ces dernières minutes. Lorsque James a décidé de se rendre au cabanon, son corps tout entier fut parcouru de frisson, au fond d'elle est né l'espoir qu'il puisse y rester. Son cœur battant la chamade, elle n'attendait qu'une seule chose, qu'il passe cette porte et se fasse emporter par le vent.

« Alors, pourquoi t'as peur toi aussi ? » lui a demandé Will, ignorant que leurs espoirs étaient bien plus qu'opposés.

« Et comment on fait pour savoir si une branche, ou même un arbre lui tombe dessus ? » Cette phrase lui raisonne encore dans la tête. S'il savait qu'à ce moment précis, il évoquait son souhait le plus profond.

Quand elle a vu James tomber, elle a pensé que ses prières étaient exaucées et qu'il allait périr là et c'est à ce moment qu'elle a été prise de doute, se demandant si elle était vraiment capable de rester là et le regarder mourir sous ses yeux, sans lui venir en aide. Malgré son désir de fuir d'ici, son cœur et sa morale lui criaient de lui porter secours. Elle a fini par écouter sa raison et a suivi Will. Tiraillée par le froid, ses états d'âme et sa peur de la tempête, son corps l'a lâché.

Lisa, grelottante se relève tant bien que mal. Pour la deuxième fois de la journée, elle se défait de ses vêtements humide et choisi autre chose. Quelque peu réchauffée, elle vient s'asseoir au bord du lit, l'esprit encore chamboulé par ce qui vient de se passer. Elle rejoue la scène dans sa tête, imaginant toute une multitude de fins alternatives.

Elle debout sur le porche regardant Will rejoindre le corps sans vie de James, les hurlements déchirants du petit, puis sa colère contre elle qui n'a pas levé le petit doigt pour l'aider.

Will courant porter secours à James, elle qui referme la porte derrière eux, refusant de leur ouvrir jusqu'à ce que la tempête ait raison d'eux, retrouvant ainsi sa liberté.

Elle secoue la tête comme pour se remettre les idées en place. Son souhait le plus fort est de s'enfuir d'ici, mais pas à n'importe quel prix. Comment aurait-elle pu vivre avec cet acte sur la conscience ?

Des bruits de pas dans le couloir la sortent de ses tribulations. La personne se rapproche et reste un moment devant la porte puis frappe timidement.

— Lisa ?

C'est la voix de Will. Elle se lève pour aller lui ouvrir. Le garçon, tient à bout de bras une lampe à pétrole, son visage ainsi éclairé dans la pénombre du couloir lui donne un air inquiétant qui lui sied bien, selon elle.

— Tu te sens mieux ? demande-t-il.

Pas la force ni le réflexe de mentir, elle se contente de hausser les épaules.

Celle que je veuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant