Chapitre VIII - N'oublie pas qui je suis

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-Qu'est-ce que tu comptes faire ?

-Je je...

Hermione sursauta, son coeur se serrant dans sa poitrine. Malgré la pénombre qui régnait dans la pièce, elle pouvait voir toute la colère qu'exprimaient les traits de Voldemort.

-Lumos !

Il avait son visage à quelques centimètres du sien, la lumière de sa baguette rendait sa rage plus effrayante encore.

-Tu comptais t'enfuir ou pire encore !

La jeune fille baissa les yeux et tenta de s'éloigner mais il tenait toujours très fermement son poignet.

-Je sais maintenant que je ne peux pas avoir confiance en toi !

Il lui faisait mal, Hermione n'avait qu'une envie, qu'il la lâche ! Il la terrifiait littéralement, ses traits déformés perdants toutes beauté.

-Tu vas apprendre à me respecter !

Il lâcha son poignet et elle ouvrit de grands yeux quand la lumière de la baguette s'éteignit, la plongeant dans le noir.

-Endoloris !

Hermione tomba en arrière et atterrit la tête la première sur le sol, se tordant de douleur, elle convulsa. Après ce qui lui parut être une éternité, il arrêta enfin.

-J'espère que ça t'as servi de leçon !

Voldemort se recoucha sur le lit, laissant Hermione prostrée par terre. Toujours dans le noir, celle-ci pleurait en silence tout en pensant à ses parents, Harry et Ron. Que faisaient-ils, où étaient-ils ? Plusieurs minutes passèrent ainsi jusqu'à ce que Voldemort reprenne la parole.

-Viens te coucher !

Se souvenant de la mise en garde du mage noir, elle se redressa malgré les brûlures de ses muscles et vint se coucher dos à lui. Il s'endormit rapidement, mais elle, garda les yeux ouverts tout le reste de la nuit ; son cerveau fonctionnait à toute vitesse, l'empêchant de trouver le sommeil.

-«Il découvrira bien un jour que je suis d'origine moldue, surtout s'il me garde constamment dans sa chambre.»

Le matin, elle l'entendit se lever et se diriger vers la salle de bain. Un bruit d'eau l'informa qu'il prenait sa douche. Quand il sortit, elle fit semblant de dormir jusqu'à ce qu'il quitte la pièce. Soulagée de son départ, elle se détendit et s'endormit. Plus tard, elle fut réveillée par un grand bruit, sursautant, elle se redressa brusquement : l'elfe de maison à l'allure toujours aussi pitoyable, se tenait là, devant elle avec un plateau de nourriture.

-Votre déjeuner, Miss.

Il déposa le plateau devant elle et disparut sans dire un mot. Sans grand appétit, Hermione mangea un peu puis se dirigea vers la salle de bain. Une fois sa toilette terminée et la chemise de Voldemort enfilée, elle se recoucha et s'endormit. Son sommeil était agité, se retournant dans tous les sens, elle faisait un horrible cauchemar. La jeune fille était en train de se noyer dans les eaux sombres du lac noir, elle entendait quelqu'un l'appeler, cette voix semblait floue, comme provenant de la surface.

-Hermione, Hermione !

Elle se réveilla en sursaut, le visage d'Adrien au-dessus d'elle. Elle le regarda sans vraiment bien comprendre où elle était.

-Hermione, ça va ?

Adrien lui avait posé une main réconfortante sur l'épaule, émergeant doucement, la jeune fille lui fit un petit sourire.

-Oui ça va.

Ses muscles toujours douloureux suite au petit traitement de Voldemort, Hermione s'assit sur le lit en une grimace.

-Ca fait longtemps que tu dors ? Il est dix-sept heures.

-Déjà ! J'ai dormi toute la journée.

Il lui sourit puis se fit plus sérieux.

-Et avec le Maître ça a été ? Je n'ai pas trop su quoi faire hier quand il est venu te chercher.

Hermione soupira et lui compta sa mésaventure avec le massage suivit du terrible sortilège Doloris. Le jeune homme la regarda avec compassion puis un silence s'installa dans la pièce. Regardant son air pensif, Hermione l'interrompit dans ses réflexions.

-A ton avis, pourquoi me garde-t-il dans sa chambre. Je lui ai démontré hier qu'il ne pouvait pas avoir confiance en moi ?

Adrien fronça les sourcilles et se tourna soudainement en direction de la porte.

-Qu'y a-t-il ?

-Je pensais avoir entendu du bruit mais non, s'il venait à me trouver ici, je suis un homme mort.

Patiente, Hermione attendit qu'il réponde à sa question mais Adrien ne semblait pas très enclin à obtempérer. Hermione le soupçonnait d'ailleurs d'avoir fait semblant d'entendre un bruit pour détourner la conversation.

-Il ne t'a rien dit à ce sujet ?

Soudain irrité, Adrien regarda Hermione droit dans les yeux, chose qu'il évitait depuis le début de cette conversation.

-Je t'en prie, Hermione, ne fais pas l'innocente, ne me dis pas que tu n'as pas une petite idée sur la question.

Rosissant légèrement Hermione ne put empêcher quelques flashs de la scène de la chemise lui sauter aux yeux. Elle devait avouer qu'elle ne s'était pas posé la question, elle avait élaboré toutes sortes d'explications plus farfelues les unes que les autres, mais pas ça.

-Je,..., je.

-Pour lui, tu es désormais une sang pur, il ne voit plus aucune entrave à,..., à tu sais quoi.

Hermione sourit légèrement face à l'air gêné du jeune homme.

-Ce qui veut dire que s'il venait à découvrir que je suis d'origine moldue, je ne ferais pas de vieux os.

Adrien acquiesça tout en repensant aux faibles preuves que le lord possédait mais qui semblaient amplement lui suffire. Mal à l'aise, il se leva.

-Il ne faut pas que je m'éternise, le Maître dîne avec mon oncle et ma tante tous les soirs. Je ne sais pas s'il compte t'inviter mais en tout cas, j'y serai.

D'abord hésitant, Adrien finit par déposer un baiser au coin de la bouche d'Hermione pour ensuite sortir sans la regarder ni se retourner. Légèrement étonnée, Hermione le regarda partir ; il ne l'avait pas embrassé sur la bouche mais ce n'était pas loin.

-"Peut-être a-t-il dérapé ?"

En souriant légèrement, elle se leva et fit le tour de la pièce en repensant à ce qu'Adrien lui avait dit concernant Voldemort. Aussi plaisant fut-il physiquement, Hermione se força à, comme il le lui avait ordonné, ne pas oublier qui il était. Pensive, elle s'approcha de la fenêtre et tira les rideaux. Elle fut surprise de constater que la fenêtre était en fait une porte fenêtre menant à un petit balcon en fer forgé. Ouvrant la porte qui, à son grand bonheur, n'était pas scellée, elle posa en pied nu à l'extérieur. Frissonnante, les pieds dans la neige, elle observait l'horizon qui s'étendait à perte de vue sans pour autant, lui offrir d'âmes qui vivent.

Non loin de là, Harry Potter regardait la neige tomber inlassablement par la fenêtre de sa chambre du 12, Square Grimmaurd. La disparition de sa jeune amie lui avait mis le coeur à vif. Malgré tout ce que les autres pouvaient lui dire, il se sentait coupable.

-Hermione, j'espère que tu vas bien.

Sentiments ? | TomioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant